Article d'Elisabeth PETIT : Voyage de 6 statues, de Chine aux Jardins du Loriot

Ouest France - Titre en   page 1 et  page Vendée page 7) Lundi 29 avril 2024
 
Article de Madame Elisabeth PETIT  diffusé également au niveau national, dans toutes les éditions régionales.
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Avec ses statues XXL sculptées en Chine, le jardin de ces Vendéens va faire le bonheur des fans de mangas

Par Elisabeth PETIT.


Les Jardins du Loriot, un vaste parc anglo-chinois, situé en Vendée, accueillera en mai cinq statues monumentales, inspirées de la légende de Sun Wukong. Conçues en Chine, le transport de ces sculptures a été pour le moins mouvementé : elles ont navigué durant deux mois et demi, avant d’arriver en France, au Havre.

En 2008, Monique et Jacques Chaplain, retraités à Venansault, commune vendéenne de plus de 4 500 habitants, se sont lancés dans la création de ce qui allait devenir un vaste parc anglo-chinois. Fréquenté par 7 000 visiteurs l’an passé, il reste à ce jour unique dans le département.

Depuis, cet ex-cadre bancaire et cette ancienne professeure d’allemand vouent leur temps et leurs économies à ce site de 5 hectares, baptisé Jardins du Loriot et peuplé de temples et statuettes orientaux, en prenant soin d’apporter chaque année une touche de nouveauté.

Monique et Jacques Chaplain, créateurs des Jardins du Loriot, à Venansault. ( Photo : Ouest-France)

 

Une inspiration pour Dragon Ball

« L’an dernier, le site a réalisé ses premiers bénéfices. Nous avons souhaité investir, en créant la surprise », explique le couple. D’ici quelques jours, six personnages issus du livre La Pérégrination vers l’Ouest , écrit à la fin du XVIe siècle par Wu Chen’en, investiront ainsi les lieux.

Le moine Tripitaka sur son coursier invincible, un cheval dragon blanc, dénommé Longwan Sanjun. (Photo : DR)

«  Le créateur de Dragon Ball, Akira Toriyama, s ’est inspiré du roman de Wu Cheng’en dans sa version japonaise . Sous la baguette de la fée Guanyin, un cheval-dragon s’est métamorphosé en un invincible coursier, Longwan Sanjun. Il est monté par le moine Tripitaka. Avec son équipe, il va braver tous les dangers sur la route de l’Inde, pour rapporter des textes sacrés du bouddhisme, afin qu’ils puissent être traduits en chinois », résume le duo.

Parmi les cinq statues, les fans de la BD mondialement connue reconnaîtront aussi le singe immortel Sun Wukong, le cochon à la silhouette humaine Su Badje, armé d’un râteau à neuf dents, et Shaseng, force de la nature et porteur de bagages. La fée Guanyin prendra place près de l’étang, à quelques mètres de la scène, pour veiller sur les pèlerins.

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Au pied de la Muraille de Chine

Su Bajie, cochon à la silhouette humaine, armé d’un râteau à neuf dents, une arme magique pour "ratisser" les ennemis. ( Photo : DR)

 

Un ensemble de six tonnes, sculpté au pied de la Muraille de Chine, dont le voyage mouvementé n’a rien à envier à celui des pèlerins. « Le transport entre le port de Tianjin, près de Pékin, et le port du Havre a duré plus de deux mois et demi », explique Jacques Chaplain.

Résultat : embarquées sur le vaisseau Rotterdam, les sculptures réparties dans six caisses ont transité via dix installations portuaires chinoises, avant d’être transférées dans un grand port de Corée du Sud, à bord du Al Zabura, un immense porte-conteneurs allemand.

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Un voyage en contournant l’Afrique

Le porteur de bagages, Shaseng, ferme la marche. Il a le don de se mouvoir dans les sables mouvants et de combattre dans les eaux tumultueuses. C’est aussi l’immortel qui transportera les saintes écritures en Chine. (Photo : DR)

 

Après plusieurs escales en Chine, le navire a finalement fait route vers Singapour, avant de prendre la direction du Cap de Bonne-Espérance, afin de contourner l’Afrique, comme autrefois.

« Ensuite, il est passé par Southampton, en Angleterre, avant d’accoster au Havre le 22 avril. Les caisses ont été confinées sept jours, pour des raisons sanitaires, et devraient arriver bientôt à Venansault », précise Jacques Chaplain.

La fée Guayin veille à ce que rien ne compromette le périple de l’équipe en marche vers l’Ouest. (Photo : DR)

Des fondations ont été coulées dans la terre argileuse du jardin, actuellement gorgée d’eau, pour recevoir l’ensemble, dont les pièces seront hissées à l’aide de poulies sur les enrochements, élevés cet hiver par l’équipe de bénévoles.

« Il faudra près de 48 heures pour tout installer. Mais tout dépendra de dame météo ! », observe le couple. Un résultat à découvrir, d’ici quelques jours.

Jardins du Loriot : ouverts samedi 4 et dimanche 5 mai, de 14 h 30 à 19 h, à l’occasion du Neurodon, une campagne de soutien à la recherche sur le cerveau et les maladies neurologiques, organisée par la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRC). En mai et juin : ouverts les dimanches et jours fériés, et les autres jours sur rendez-vous

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