Gomadake (Phyllostachys nigra) - Sir E. Satow

Le Phyllostachys nigra par Ernest Satow pour The Asiatic Society of Japan. Les noms chinois de cette espèce sont 'bambou pourpre', 'prince pourpre' et bambou Kwanyin.  Le Kei-yen Chiku-Fu remarque qu'il est généralement appelé goma-dake parce qu'il est couvert de très petites taches violettes et noires ressemblant au goma (graines de sésame). [ Note de bas de page : Le Kei-yen Chiku-Fu note que ces taches violettes et noires résultent d’une mutation de la couleur initiale lors de la croissance de la tige] Dans certains endroits  on l'appelle kuro-chiku (bambou noir).

Sa forme est similaire à celle du  ma-dake. Selon le Hon-zô Kômoku Kei-mô, il appartient à la même espèce que ce bambou [note bas de page alors que le Key-yen Ciku-Fu (Vol III f. II. V) soutient que ce Kuro-chiku est une espèce différente.

Dans la première année de croissance, la tige est verte et devient noire l'année suivante. Ce bambou est de texture dure  et ferme, avec des nœuds saillants. Au début, le cuticule est d'un vert vif qui se transforme progressivement en violet clair, mais lorsque la tige mûrit à la saison suivante, la couleur violette devient noire. Partout où il pousse, il se propage avec la plus grande rapidité. Le chaume est érigé, et atteint une hauteur de plus de dix pieds avec une circonférence de 3 ou 4 suns. suns ., les plus grands spécimens atteignant plus de 20 pieds avec une circonférence de 7 à 8 suns. La gaine est tachetée. Les pousses font leur apparition vers le solstice d'été. Les feuilles et les branches ne  poussent pas en masse. On le trouve au pied des montagnes et sur les landes non cultivées. Dans un climat chaud, sa croissance est rapide. Dans la province de Yamashiro, il atteint une grande taille. De ce lieu il  tire le nom de Shichiku.

Ce bambou peut être facilement transplanté, et les utilisations de la tige sont diverses ; la consommation pour les cannes et les manches de parapluie est très grande. Il est également utilisé pour les "rideaux d'avant-toit" (no ren), les clôtures, pour le revêtement de sol des vérandas des petites pièces et des salons de thé, pour les croisillons  des plafonds, les claustras des salles de bain.
Il ne racine pas de façon profonde, et sa transplantation tout comme  sa culture ne présentent aucune difficulté.[page 54] Nihon Chiku-Fu.

J'ai un jour planté dans mon jardin trois chaumes de goma-dake, qui en trois ans étaient passés à huit, que je les ai partagés pour deux amis. L'un d'eux planta le sien dans un grand bocal qu'il remplit d'eau. La plante a continué à fleurir. L'autre l'a mis dans un plat à fleurs, où les chaumes ont développé des rayures jaunes et vertes. Cette plante est maintenant très appréciée. Dans un sol riche, le gomadake atteint une hauteur de 5 ou 6 mètres et une hauteur de 18 ou 19 pieds, mais les plus petits cultivés dans un sol pauvre sont plus utiles. Au village de Shimo Uchima, sur la rive sud de la Toda-gawa à Musashi (district d'Ashidate), le sol est pierreux et infertile, de sorte qu'il est impossible de cultiver des céréales et des légumes, mais on dit que le propriétaire de 7 tan (1J acres) plantés de ce bambou vend en moyenne 500 dollars par an de tiges pour des cannes et des manches de parapluie. Ce terrain est un sol pauvre, et les goma-dake qu'il produit sont courts et minces, et donc plus adaptés à un usage urbain. La plantation ne nécessite pas de soins ou d'attention particuliers, et est simplement éclaircie chaque année. Le Hwa-ching  dit "Le goma-dake vient  de l'île aux  moines, dans l'archipel de Chusan .  Son chaume est mince et d'une couleur violette profonde. Il est utilisé pour fabriquer des shô [note bas de page : instrument de musique d’origine chinoise] et  pour des pipes  Au Japon, il est souvent utilisé pour la fabrication de flûtes. Il s'en vend beaucoup pour confectionner des jouets d'enfants.