Xuan Zang : moine chinois savant, traducteur des Sutras de Bouddha

Quelques mots sur le moine chinois Xuan Zang qui a inspiré l'auteur (ou les auteurs) de "Voyage vers l'Ouest", tirés de sa biographie rédigée par ses disciples Huili et Yancong, "Vie de Xuanzang, pèlerin et traducteur".

 En 629, le moine bouddhiste Xuanzang part pour l’Inde, autant pour marcher sur les traces du Buddha que pour approfondir sa connaissance des textes et des idées développées par les diverses écoles du bouddhisme. Il revient seize ans plus tard, ayant acquis une réputation de savant incontesté, et se consacre alors à la traduction de plus de soixante-dix ouvrages du canon qu’il a rapportés, après avoir rédigé, à la demande de l’empereur, la description des pays qu’il a visités.

Son voyage, émaillé de péripéties, fournira le thème de l’un des quatre romans majeurs de la littérature chinoise, le Xiyou ji ou la Pérégrination vers l’Ouest. Parfaitement instruit dans la langue sanskrite, Xuanzang se révèle comme un maître de traduction incomparable qui ne sera pas surpassé. Plusieurs biographies de Xuanzang furent rédigées par des disciples. La plus importante, qui fait l’objet de la présente traduction, est d’abord due à Huili qui, dès la disparition du maître ou peut-être même dès son retour en Chine, se chargea de la période de formation et surtout de voyage. Plus de vingt ans après la mort de Tripiṭaka, « Trois Corbeilles » (selon le surnom que l’on donna à Xuanzang), Yancong ajouta une deuxième partie correspondant à sa vie de traducteur et aux relations qu’il entretint avec les empereurs, en se fondant sur des échanges épistolaires, requêtes, mémoires ou adresses dans le cas de Xuanzang, décrets dans le cas des souverains.

Extrait audio par Jean-Pierre Drège qui vient de traduire  cette nouvelle biographie parue en 2024 aux Editions "Les Belles Lettres".

Pour en savoir plus

0) Texte sur site Tokonoma

Xuanzang : moine-pèlerin brillant et voyageur de l’extrême

C’est la rentrée, le travail nous attend tous. Mais que diriez-vous de prolonger un peu avec le récit accéléré du voyage de Xuanzang ? On sort de notre zone de confort pour visiter l’Asie centrale et l’Inde ? Attention, ça s’annonce moins tranquille qu’un all inclusive classique !

Le projet d’un éminent moine

 

Xuanzang nait en 600 et grandit dans la Chine des Sui (581-618) et des Tang (618-907). Il choisit la voie du moine et consacre sa vie au bouddhisme. C’est en réalité l’un des plus brillants savants bouddhistes de son temps et de Chine. Féru de théologie, il semble avoir appris tout ce qu’il pouvait et maîtriser tous les plus grands textes du Mahāyāna. Dépositaire d’un immense savoir religieux avant même ses 30 ans, il rêve d’en combler les lacunes. Pas de repos pour les braves ! Il souhaite maîtriser les doctrines du bouddhisme Hīnayāna, les anciennes écoles du bouddhisme qui ont cours à l’Ouest. Et quoi de mieux pour cela sinon partir sur les traces du Bouddha en Inde ?

Le moteur de Xuanzang est en effet plus grand encore que sa « simple » soif de savoir. Il espère bien sûr rapporter en Chine tout un pan de la théologie manquante, celle liée aux autres branches du bouddhisme. Outre les sūtra et textes de vie monastique, il s’intéresse surtout aux abhidharma, les commentaires des sūtra des écoles anciennes. Mais la graine du voyageur germe en lui, puisqu’il ambitionne également marcher dans les pas du Bouddha historique et visiter les lieux emblématiques de sa vie et de son enseignement, en Inde et au Pakistan. Eh bien vous n’allez pas le croire, mais il l’a fait!

A travers déserts et vents polaires

 

Son voyage commence donc en l’an 629. Dans le détail, il commence par quitter la capitale, sans autorisation impériale ! Cela implique qu’il n’a aucun sauve-conduit pour circuler. Il passe néanmoins toutes les préfectures du corridor du Hexi (actuelle province du Gansu), plus ou moins avec l’accord des autorités, puis le dangereux désert du Taklamakan avant de pouvoir atteindre les royaumes indépendants de Yiwu et de Kuča. Il repart, non sans encombre, et franchit les monts Tianshan au-delà desquels se trouvent les territoires turques. Au Kirghizistan, il est accueilli par Tong yabghu kaghan (619-630), le souverain des Turcs occidentaux à Suyab. Il fait ensuite un passage remarqué, voire même bouleversant, auprès du roi de Samarcande en actuel Ouzbékistan qui s’empresse de se convertir. Puis il se dirige plus au sud et rallie Bamiyan et sa région très dynamique du monde bouddhique. Il décrit l’existence d’une dizaine de monastères, plusieurs milliers de moines et les fameuses immenses statues du Bouddha, dont deux détruites par les Talibans en 2001 et une jamais localisée.

Il arrive enfin en Inde et visite Kapilavastu, le lieu de naissance du Bouddha ; Bénarès, où il a prêché la première fois ; Bodhgayā , où il a atteint l’Eveil. C’est à Nālandā, ce qu’on peut communément désigner comme la plus grande « Université bouddhique » d’Asie et de l’époque, qu‘il passe le plus clair de son temps à étudier textes religieux et grammaire sanskrite, entre diverses visites dans toute l’Inde. Riche d’un savoir encore plus immense qu’immense, il repart pour la Chine. Il emporte avec lui plus de 650 ouvrages, des sculptures et des reliques du Bouddha sur la même route qu’il emprunta à l’allée. Il rejoint la capitale des Tang en 645 et est reçu en grande pompe par l’empereur Tang Taizong (r. 626-642). C’est l’achèvement de pas moins de 19 années de voyage.

 
 

Cartels :

Grottes bouddhiques près de Kuča. Licence Creative Commons

Alexander Burnes, Les Bouddhas de Bamiyan, 1833, gravure. Domaine publique.

Temple n°3 du monastère de Nālandā (Bihar). Licence Creative Commons.

Une vie d’écriture

 

Ses exploits ne s’arrêtent pas là ! Il rédige un ouvrage extrêmement détaillé et passe à la postérité après la publication de son Rapport de voyage en Occident à l’époque des Grands Tang  ou Da Tang xiyu ji 大唐西域記, compilé par un de ses disciples sous sa dictée. Cet ouvrage se rapproche beaucoup d’un précis de géographie et d’une encyclopédie des sociétés et doctrines bouddhiques occidentales. Les 110 royaumes et pays qu’il a traversés y sont répertoriés. Son rapport est si précis qu’il devient l’expert en bouddhisme et « affaires indiennes » de l’empereur Taizong.

Mais en réalité, jusqu’ici, rien d’exceptionnel! Il n’est pas le premier pèlerin chinois a avoir fait un tel voyage, ni à avoir consigné ses étapes. Il est précédé notamment par le moine Faxian 法顯 (c. 420). Ce dernier a lui aussi accédé à la postérité grâce à un récit de voyage formidablement documenté relatant ses pérégrinations d’une durée de quinze ans. Chez Xuanzang, l’exception réside en sa grande maîtrise de la doctrine bouddhique, l’amenant à surpasser les différents maîtres qu’il rencontre sur son chemin. C’est également un traducteur invétéré et extrêmement prolifique. En tout, ce sont 80 textes bouddhiques que Xuanzang traduit, dont le plus long comporte 600 rouleaux : une véritable sinécure… Avec son équipe de moines, il est capable de traduire du Sanskrit vers le Chinois à un rythme de près d’un rouleau tous les deux jours !

 

Sa vie bien remplie s’achève en 664. Mais la légende grandit et son histoire continue d’animer les bouddhistes du monde entier des siècles après. Elle a inspiré l’écriture des Pérégrinations vers l’Ouest ou Xi Youji 西游記, un roman du XVIe siècle. Son héritage est à la base de la diffusion du bouddhisme dans la péninsule coréenne et au Japon. La plupart des textes qu’il a traduit ont ainsi poursuivi leurs voyages. Le cinéma et les mangaka se sont également imprégnés de cette histoire, permettant de perpétuer son souvenir auprès des jeunes générations d’aujourd’hui.

Pour aller plus loin

L’intervention de Sen Tansen intitulée « The Politics of Pilgrimage: Xuanzang and his Meetings with Indian Kings » lors d’un colloque international au Collège de France (23 juin 2017), ici.

Une traduction du Rapport du voyage en Occident à l’époque des Grands Tang disponible ici.

Pour une traduction des mémoires de Faxian intitulées Mémoire sur les pays bouddhiques c’est par ici.

DREGE Jean-Pierre, « 645 : Xuanzang sur les traces de Bouddha », in BERTRAND Romain (dir.), L’Exploration du monde : une autre histoire des grandes découvertes, Paris : Editions du Seuil, 2019, pp. 37-41.

Photo d’illustration : Les monts Tianshan et le massif du Khan Tengri, sur le chemin de Xuanzang. Licence Creative Commons.

 

 1) Résumé traduction de Julien (reprographie=

Xuanzang (602-664) - Parti de Chang'an la capitale de l'Empire des Tang en 629, il effectuera un immense voyage à la recherche des textes d'origine du bouddhisme. Voyage qui le mènera d'abord jusqu'à Samarcande alors sous influence persane. Repartant au sud, il passera par les villes de Termez en Ouzbékistan puis traverse Kunduz en Afghanistan. Il rejoint l'Inde en 630, visitant la plupart des temples et monastères bouddhiques sur sa route et consultant et recopiant les textes. Il passe par le Cachemire. En 634, il est au Penjab. En 635, il traverse le Gange. Il traverse le Népal. En 637 et 638, il est à Nālandā, la grande université antique de l'Inde. Au début de 644, il franchit l'Indus reprend ainsi la route du Pamir, refaisant le chemin qui l'avait conduit en Inde en sens inverse. Il est de retour à Chang'an en 645.

 2) Texte BNF

Xuanzang (602-664)
 https://heritage.bnf.fr/france-chine/fr/xuanzang-article
 

 

Le moine Xuanzang passe pour le modèle du moine voyageur et il est incontestablement le paragon des traducteurs de textes bouddhiques indiens en chinois.

Après avoir acquis une certaine notoriété en Chine dès sa jeunesse, il part en Inde pour approfondir sa connaissance du bouddhisme et en revient environ seize ans plus tard, rapportant 657 ouvrages chargés sur vingt chevaux. À la capitale, il traduit, à la tête d’une équipe, quelque 75 de ces ouvrages couvrant près de 1400 rouleaux.

Le voyage

Né dans une famille de lettrés et de fonctionnaires de la province du Henan, Chen Hui reçoit l’appellation de Xuanzang. Entré en religion à Luoyang où il suivit son frère aîné, Xuanzang étonne par ses connaissances et son attitude. Il se passionne d’emblée pour les textes doctrinaux, notamment ceux de l’école épistémologique et plus particulièrement pour la Somme du Grand véhicule d’Asanga (4e s.). Au cours de la période troublée de la fin de la dynastie Sui, Xuanzang se rend au Sichuan où il reçoit l’ordination complète, à l’âge de 20 ans. Il est alors pénétré des textes de l’Abhidharma et du Yoga, connaît les soutras et maîtrise la discipline, qui constituent, avec les textes doctrinaux, les Trois Corbeilles. Et c’est souvent sous cette appellation, Tripiṭaka (Trois Corbeilles), que Xuanzang sera désigné. S’étant rendu à la capitale, Chang’an, il s’interroge sur les divergences d’interprétation des textes et estime que ce n’est qu’en Inde qu’il pourra trouver réponse à ses questions en particulier à propos de la théorie de la connaissance développée dans le Traité des terres des maîtres du yoga ou Yogācāra bhūmi śāstra, une somme qui avait été partiellement traduite en chinois et qui fut perdue. Xuanzang allait en trouver une version complète en Inde qu’il traduira à son retour, en cent chapitres. C’est le Yuqie shidi lun, dont quelques dizaines de manuscrits fragmentaires ont été retrouvés dans une grotte de Dunhuang. Celles-ci sont pour la plupart des copies du IXe siècle, faites à Dunhuang même ou dans la région, à un moment où ce texte connaissait un succès réel, grâce au commentaire qu’en fit un moine local qui fut lui-même traducteur, du tibétain vers le chinois comme du chinois vers le tibétain. Parmi les divers fragments manuscrits conservés à la BnF à Paris, on peut noter le manuscrit Pelliot chinois 2856, qui contient la fin du chapitre 5 et le début du chapitre 6.

Déterminé à partir, Xuanzang quitte en secret la Chine, sans tenir compte du refus qui lui a été signifié. Son voyage, qu’il entame en 629, allait durer seize ans. Les péripéties de son périple nous sont connues surtout par sa longue biographie rédigée par deux de ses disciples quelques années après son décès, Huili et Yancong. Cet ouvrage, intitulé Da Tang Da Ci’en si sanzang fashi zhuan a été traduit en français par Stanislas Julien en 1853 sous le titre Histoire de la vie de Hiouen-thsang et de ses voyages dans l’Inde depuis l’année 629 jusqu’en 645, puis en anglais peu après par Samuel Beal en 1888. Les informations qu’il donne sont particulièrement précieuses sur le bouddhisme indien autant que sur les expériences du héros, elles sont également de première importance sur le travail de traduction effectué par Xuanzang à son retour. Seule la partie se rapportant à la jeunesse puis au périple du voyageur a été traduite (cinq chapitres sur dix) par Julien et Beal.

Au cours de son voyage, Xuanzang parcourt l’Asie centrale et l’Inde non en pèlerin ordinaire, mais déjà en maître reconnu. Accueilli avec respect par les souverains des royaumes et cités qu’il traverse, il l’est aussi par les moines érudits à qui il en remontre parfois ou avec lesquels il est amené à débattre. Il réside assez longtemps à Nālandā et il y perfectionne ses connaissances dans les principaux traités de l’Abhidharma,  après quoi il espère se rendre sur l’île de Ceylan. Les désordres qui y règnent le font renoncer et, du pays tamoul il gagne l’Inde moyenne et la côte occidentale.  Le voyage de retour le fait passer par la vallée du Kapiśa, puis franchir les Pamirs, et rejoindre Kachgar, Khotan et Dunhuang avant d’atteindre la capitale. Il y est reçu avec tous les honneurs par l’empereur en personne, en 645.

Le Mémoire sur les contrées occidentales

De toute son aventure hors de Chine, Xuanzang allait produire un livre, exemplaire, le Mémoire sur les contrées occidentales, Xiyu ji. C’est à la demande de l’empereur Taizong (règne 627-649) que le Mémoire fut rédigé. Xuanzang le signe seulement en tant que traducteur, sans doute pour y avoir traduit nombre d’anecdotes et de paraboles, et il fut assisté par un disciple, le moine Bianji qui assura vraisemblablement un travail d’édition. L’ouvrage, présenté à l’empereur dès 646, comprend douze chapitres et évoque plus ou moins largement 144 pays de l’Asie centrale et du sous-continent indien. Conservé dans le canon bouddhique avec les œuvres historiques,  comme l’Histoire de la vie de Xuanzang, il n’en reste de l’époque des Tang que quelques manuscrits fragmentaires, à savoir trois extraits des trois premiers chapitres découverts à Dunhuang. Deux sont conservés à la British Library à Londres (S. 2659 et 958), le troisième à la Bibliothèque nationale, c’est le manuscrit Pelliot chinois 3814 qui comprend la fin du deuxième chapitre traitant du Gandhāra. L’ensemble du texte a été traduit en français par Stanislas Julien, sous le titre Mémoires sur les contrées occidentales, ainsi qu’en anglais par Beal, plus récemment par Li Rongxi. L’immense retentissement du voyage de Xuanzang a fait du personnage le modèle des pèlerins bouddhistes chinois. Une image d’un voyageur portant sur le dos une hotte chargée de rouleaux manuscrits a apparemment largement circulé aux VIIIe-Xe siècles et sans doute plus tard. On en a retrouvé, là encore, une dizaine d’exemplaires différents dont deux sur soie, et d’autres sur papier. Deux de ces images sont conservées dans le fonds Pelliot de la BnF (Pelliot chinois 4518.39 et 4029). On a cru un temps que ce voyageur pourrait être assimilé à Xuanzang, bien que sa physionomie au long nez évoque plutôt un Occidental et que Xuanzang ait rapporté des feuilles de palmier et non des rouleaux. Cette idée venait sans doute de ce que l’on connaissait des images assez semblables concernant un autre personnage que l’on assimila à Xuanzang. L’une d’elles fut tardivement gravée sur pierre et estampée à profusion.

Les traductions

Une fois revenu en Chine, Xuanzang passe le reste de son existence à traduire une partie des livres qu’il a ramenés de son voyage. Cette partie de sa vie est relatée en détail dans la seconde partie de sa grande biographie, notamment sa vie « mondaine », c’est-à-dire ses relations avec l’empereur Taizong et son fils ainsi que ses échanges épistolaires. Un grand nombre de ses traductions ont supplanté les traductions de ses  prédécesseurs. D’autres étaient entièrement inédites. L’une des plus connues et en tout cas la plus imposante est la traduction du Grand Soutra de la perfection de gnose, Da bore boluomiduo jing, immense compilation de plusieurs recensions différentes. L’ouvrage en chinois s’étend sur six cents rouleaux, soit plus de dix mille feuilles de papier. L’ouvrage fut largement diffusé et largement recopié, notamment à Dunhuang. Il subsiste d’innombrables manuscrits produits notamment à l’occasion d’une donation faite par le roi du Tibet dans la première moitié du IXe siècle.  Parmi  tous ces manuscrits deux peuvent être signalés. Si l’un, Pelliot chinois 2028, un extrait du chapitre 330, a été copié probablement au IXe siècle, l’autre, Pelliot chinois 2114, extrait du chapitre 277, pourrait l’avoir été beaucoup plus tôt, entre 695 et 705. Une sorte de condensé du « Cœur de la perfection de gnose », le Bore boluomiduo xin jing, constitue un bref soutra traduit par Xuanzang, si bref qu’il était communément appris par cœur et qu’il connut une diffusion très considérable. On en connaît plusieurs manuscrits dont le texte présente la particularité d’être disposé en forme de pagode. C’est le cas du manuscrit Pelliot chinois 2168. Parmi les 28 soutras, les deux textes de discipline et tous les traités traduits par Xuanzang, certains nous sont également parvenus sous forme manuscrite. Par exemple le manuscrit Pelliot chinois 3709, fragment du Fodi jing, Soutra de la Terre de Buddha, qui date de 649, soit quatre ans à peine après l’achèvement de sa traduction, en 645, l’année même du retour en Chine de Xuanzang. Y sont indiqués les noms des membres de l’équipe de traduction mise sur pied par le « maître de la Loi ».

Légende de l'illustration : Moine pèlerin porteur de livres.

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