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Les animaux dans "Pérégrination vers l'Ouest"
Singet - Sun Wukong et le loriot - Montage à partir de la couverture de la BD "Le Roi des Singes" de Chaiko chez Paquet (2023)
Le loriot
allégorie printanière poétique,
et expression de la grâce féminine.
La grue et le phénix oriental sont les volatiles célestes qui viennent en tout premier lieu à l'esprit pour symboliser l'immortalité dans la culture taoïste chinoise. Leur évocation régulière au fil du roman La Pérégrination vers l'Ouest ne fait pas oublier pour autant la présence de bien d'autres oiseaux composant le grand bestiaire du roman. Parmi la gente ailée rencontrée au fil du roman la plupart des oiseaux ne relèvent pas de l'imagination ou du fantastique contrairement au phénix C'est le cas notamment du Loriot connu sous le nom de loriot à capuchon noir ; cette forme asiatique rassemble sous son aile de nombreuses variétés désignées en latin par les ornithologues selon les règles de pour définir la les nomenclatures bi-nominale. Le loriot à capuchon noir peut être ainsi désigné Oriolus chinensis.
Au cours du Voyage vers l'Ouest, le loriot est cité dans dix poèmes pour évoquer le printemps, l'apparente douceur de vivre et l'insouciance. La beauté de sa parure jaune et noir, son élégance et la singularité de son chant harmonieux contrastant avec sa relative discrétion en présence de l'homme, contribuent à son aménité. S'il ne semble pas associé directement au taoïsme, il est toutefois souvent annonciateur d'un épisode impliquant des personnages taoïstes, plus ou moins bien intentionnés ! Dans le fameux chapitre où Tripitaka et Porcet tombent enceints, le batelier de service est en fait une batelière. Malgré un visage buriné et une peau des mains et des poignets rude, sa voix garde "la douceur et le charme du chant du loriot". On peut décrypter souvent un aspect yin (féminin) chez "l'oiseau-jaune" 黃鶯 qui est annonciateur du Royaume des femmes ou autre royaume dans lequel le moine chinois est convoité pour devenir l'époux d'une juvenile beauté ! Nous allons voir plus loin que ce magnifique mais discret passereau fructivore n'est pas totalement étranger à la recherche de l'immortalité lorsqu'il se trouve perché sur ... un pêcher ou un saule !
Sauf indication contraire, nous faisons référence à l'ouvrage Pérégrination vers l'Ouest traduit par André Lévy, éditions Gallimard - Bibliothèque La Pléiade, 1991.
Le mâle du Loriot à capuchon noir porte bien son nom, arborant une tête et une poitrine d'un noir éclatant qui s'étend jusqu'à une épaisse bande autour du cou. Son plumage d'un jaune éclatant couvre le reste de son corps, ajoutant une touche de soleil à n'importe quel paysage. Les femelles et les petits loriots au sortir du nid sont légèrement moins flamboyants, avec un corps jaune plus terne et une gorge striée au lieu d'un capuchon noir uni.
Le loriot à capuchon noir est largement répandu en Asie du Sud. Il se trouve généralement dans les plaines et les contreforts, typiquement à moins de 1 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cependant, dans certaines régions, ils ont été observés à des altitudes plus élevées.
À l'approche de l'hiver, certaines populations de loriots peuvent entamer une migration vers le sud, parcourant des milliers de kilomètres vers des régions plus chaudes (alors que les loriots d'Europe repartent systématiquement vers l'Afrique à partir de fin août ce qui est le cas des loriots familiers des Jardins du Loriot, les petits repartant un mois plus tard). En Asie, cette migration se produit généralement entre septembre et octobre et garantit l'accès aux ressources essentielles pendant les mois les plus froids.
Le comportement du loriot à capuchon noir démontre son intelligence, sa capacité d'adaptation et ses fortes interactions sociales. Il a une grande capacité d'adaptation. Il est omnivore et son régime alimentaire se compose principalement d'insectes comme les chenilles, les coléoptères et les sauterelles. Les loriots à capuchon noir comme les loriots d'Europe complètent volontiers leur régime avec des fruits, des baies et du nectar, s'adaptant ainsi à la disponibilité locale de la nourriture.
Ils sont très agiles et acrobatiques, se suspendant la tête en bas et manœuvrant à travers un feuillage dense pour atteindre des sources de nourriture cachées.
Ils peuvent être coopératifs : Dans certaines situations, ils peuvent s'adonner à la recherche de nourriture en groupe, en collaborant avec d'autres oiseaux pour débusquer des proies ou découvrir des fruits cachés. Comme certains singes, bien que cela soit peu fréquent, il a été rapporté que le loriot à capuchon noir utilise des brindilles ou des feuilles, pour accéder à de la nourriture difficile à atteindre. Justement il peut entretenir des relations mutuelles avec d'autres espèces, comme les singes ou les écureuils.Les oiseaux profitent des insectes et des fruits rejetés par les mammifères, tandis que les mammifères ont accès aux fruits ouverts par les oiseaux !
Le loriot à capuchon noir est réputé pour ses nids suspendus tissés de façon complexe, qui ressemblent souvent à une poche ou à un panier. La femelle construit seule son nid, tissant habilement des fibres végétales, des herbes et des feuilles à l'aide de son bec. Le nid est généralement construit dans la fourche d'une branche d'arbre, à une hauteur de 10 à 20 mètres au-dessus du sol. L'extérieur du nid est souvent orné de lichen, de toiles d'araignée et d'autres matériaux naturels, ce qui lui permet de se camoufler et de se fondre dans le feuillage environnant. L'intérieur du nid est tapissé de matériaux doux comme des plumes, du duvet et des fibres végétales, créant ainsi un environnement confortable et sûr pour les oisillons. Cette aspect matriarcal est connu aussi chez le loriot d'Europe. Si l'on en croit le célèbre naturaliste Buffon le loriot mâle joue un rôle essentiel dans le couple par le jeu de la répartition des tâches au sein du foyer !!! Les légendes grecques pourraient bien rejoindre la mythologie chinoise : le loriot est bel et bien un oiseau aux pouvoirs magiques. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que nous avons choisi le loriot comme emblème de notre parc !
Enfin terminons cette description en évoquant les vocalisations mélodieuses du loriot à capuchon noir qui représentent un autre aspect fascinant de son comportement. Leur répertoire varié remplit une multitude de fonctions, contribuant à la communication, à la défense du territoire, à la réussite de l'accouplement et à l'ensemble des interactions sociales. Les orthnitologues font la distinction entre les appels et les chants. Parmi les appels il est fait la distinction entre le sifflement, le glossement et le bavardage. Un "sifflement" aigu et nasal : Il s'agit de l'appel le plus courant, souvent utilisé pour maintenir le contact entre les membres de la famille. Un "gloussement" rude est généralement utilisé comme cri d'alarme ou pour exprimer son agressivité envers les intrus. Le "bavardage" doux et sec : cette vocalisation plus calme est souvent utilisée pendant la recherche de nourriture, ce qui leur permet de communiquer leur position aux autres membres. Le loriot dispose d'un répertoire de chants bien caractéristiques. Le chant grinçant et brusque est le chant principal du mâle de l'oriole à capuchon noir, utilisé pour attirer les partenaires et défendre son territoire. Les cris félins sont basés sur le mimétisme et ajoute de la variété et de la complexité à ses mélopées. Les sifflements entrecoupés correspondent à des notes claires et sifflantes souvent intercalées dans leurs chants, ajoutant un élément mélodique. Enfin on peut entendre des sons imités : Les oiseaux sont d'habiles imitateurs (il peut par exemple imiter l'étourneau qui peut imiter lui-même le loriot !) Ils incorporent dans leurs chants des sons provenant de leur environnement, d'autres cris d'oiseaux, des paroles humaines et même des bruits mécaniques.
Il s'agit d'une description générale du loriot à capuchon noir qui n'a d'autre but que de permettre au lecteur de se représenter ce magnifique oiseau présent dans Voyage Vers l'Ouest. En réalité, il existe en Asie de nombreuses variétés.
Les 10 poèmes évoquant le Loriot dans Le Pélerinage vers l'Ouest
avec quelques explications.
Volume 1
Chapitre 9
Titre du chapitre : Où l'impeccable calcul d'un devin sans partialité pousse un dragon à la faute d'enfreindre l'ordre du ciel.
p. 168.
Contexte : Les pèlerins sont sur le point d’arriver à Chang'an (dont le nom signifie Paix-Perpétuelle), lieu de résidence de nombreux rois et empereurs, dont l’empereur des grands Tang Wen qui portera le nom de Taizong. Mais avant leur arrivée, le lecteur est invité à écouter le dialogue entre deux sages qui vivent sur le bord de la rivière Jing. Ils y mènent une existence simple et se sentent libres. Ils n’ont pas d’ambition, il ne veulent pas se couvrir de gloire car elle pourrait mettre leur vie en danger . L’un est bûcheron et l’autre est pêcheur. Ils se livrent amicalement à une joute poétique sur leur bonheur : « tes montagnes bleues ne valent pas mes eaux limpides » dit le pêcheur, « tes eaux limpides ne valent pas mes montagnes bleues » lui réplique son ami bûcheron :
Alors que les 2 sages se séparent sur cette aimable joute, un yaksa (dans la mythologie de tradition hindouiste et bouddhiste, créature qui peut-être bienveillante ou malveillante) a surpris la conversation où il est question de l’infaillibilité d’un maître devin de Chang’an.
Chapitre 17
Où Singet fait grand raffut au mont du Vent-Noir et Guanyin subjugue le monstre plantigrade.
pp. 324-325
Contexte : À la recherche d'un monstre décrit comme un grand gaillard noir, Singet aperçoit une résidence troglodyte contre la muraille d'une falaise. Il est sur le point d'arriver à la Grotte du Vent-Noir du Mont du Vent-Noir. C'était :
Volume 2
Chapitre 53
Où son repas avalé, le maître de méditation fait une grossesse démoniaque, et Femme-Jaune (1) apporte l'eau qui dissout la conception perverse.
p 44.
Contexte :
Après une longue marche des pélerins, revient le temps du printemps précoce. On entendait
Chapitre 53 (suite)
p. 45
Contexte : Soudain, les pèlerins tombent sur une petite rivière à l'eau claire et fraîche.Tripitaka tire sur les rênes pour contempler, au loin sur l'autre berge, des toits de chaume qui dépassent légèrement le vert sombre de saules pleureurs. Il y a sûrement un bac alors l'Idiot (un des surnoms donnés à Porcet) laisse glisser ses bagages à terre et se met à crier à tue-tête : "Passeur ! Par ici, l'embarcation !". Arrive un bac avec un mystérieux batelier. Tripitaka se rapproche de la berge. Mais à quoi ressemble la personne qui tient la godille ?
Chapitre 73 - Où passion conduite par rancune devient source d'empoisonnement. Heureusement le maître de l'esprit détruit les raisons démoniaques.
p. 434
Contexte :
Nos cinq pèlerins marchent droit vers l'Ouest. Quelque temps plus tard, des tours et bâtiments majestueux frappent leur regard. Tripitaka demande à Singet en tirant sur ses rênes "Qu'aperçois-tu ?). Singet lève la tête et voit :
Quelques explications...
Le loriot et le pêcher sur lequel il chante annonce un lieu taoïste où résident des immortels. Le pêcher dans les légendes chinoises est un des symboles par excellence de l'immortalité... qu'il soit en fleurs ou porteur de fruits. On se souvient de la scène où Conscient de la Vacuité (Singet) a englouti les pêches dans le jardin qu'il avait pour mission de surveiller. Il était à la recherche d'une recette d'immortalité. Dans le verger de la Reine Mère de l'Occident, les pêchers fleurissaient au bout de 3000 ans, et produisait des pêches au bout de 3000 autres années, celles-ci ne parvenant à maturité qu'au terme de 3000 autres années. Le fruit peut être associé également au mariage et au bonheur. Il peut y avoir une analogie entre la pêche et le sein maternel qui alimente le nourrisson et contribue au cycle de renouvellement de la vie. Une légende raconte que les pétales de fleurs de pêcher charriés par les eaux d'un ruisseau avait conduit un humble pêcheur à remonter la source et l'avaient mené au pays du bonheur calme et serein. On pense aussi au conte de Tao Yuanmin intitulé "La source des pêchers en fleurs". Che Bing Chu nous apprend aussi dans "Jardins de Chine ou la quête du paradis" (p. 141) que "le bois du pêcher aurait aussi des pouvoirs supranaturels : les prêtres taoïstes s'en servent pour confectionner des épées utilisées lors de cérémonies religieuses ou pour graver des sceaux dont l'empreinte vermillon scelle les formules de conjuration et les talismans".
La couleur dominante du passereau et de la pêche, associée au rouge feu souligne également l'alchimie de l'élixir de longue vie issu des chaudrons et fourneaux chauffés... à blanc. L'ambiance "sans peur ni souci" qui se dégage de la nature à l'approche du Temple de la fleur-jaune, bascule rapidement dans un autre univers. Les pélerins vont être plongés dans un un monde étrange, intriguant et pesant.
Annotations
(1) Il est fait référence à deux lieux légendaires où résidaient des immortels. La grotte de la terrasse-du-ciel est un rappel d'une légende selon laquelle deux promeneurs de l'époque Han partirent cueillir des simples dans les monts Tiantai. Ils tombent par hasard sur un royaume magique d'immortelles. De retour chez eux après ce qui leur a semblé être une demi-année, ils découvrent que sept générations se sont succédées et qu'ils sont seuls au monde. La perte par ces hommes de leur maison et de leur paradis évoque la désorientation et la désillusion. L'illusion du bonheur paradisiaque confine aux affres des mondes infernaux.
(2) Le Parc du Grand Lent (Langfeng yuan) est le nom d'une montagne peuplée d'immortels selon les Elégies attribuées à Qu Yuan, Song Yu et autres poètes chinois de l'Antiquité (IVe siècle av. J.-C. - IIe siècle apr. J.-C.). Une centaine de poèmes constituant ces élégies ont trait au banissement, à l'errance, aux êtres fantastiques et à la quête de l'amour et de la sagesse.
Chapitre 81 - Où le singe de l'esprit confond la goule dans le monastère pacificateur des mers, et les trois pèlerins cherchent leur maitre , dans la forêt des sapins-noirs.
p. 601
Contexte : Sur le point d'arriver au Monastère de la Forêt-de-Méditation, Tripitaka et ses condisciples viennent de découvrir une jeune fille attachée en haut d'un arbre. Pétris de bons sentiments, ils la conduisent au monastère, elle va pouvoir s'y reposer. Après avoir pris un repas avec les moines ceux-ci se demande quel sorte de monstre a su pénétrer dans leur monastère... six de leurs nombreux bonzes ont disparu depuis trois jours. En s'adressant à Singet (Tripitaka ne se sentant vraiment pas bien depuis son arrivée au monastère) les moines font part de leur inquiétude :
«Ah! Quand viennent les dânapati (7), chacun, vieux, jeune, grand, petit, gros ou maigre, frappe le poisson de bois (8) ou la pierre sonore, s’affaire à psalmodier deux rouleaux du soutra du Lotus (9) ou de la litanie de l'empereur des Liang (10) Si les dânapati ne viennent, les anciens et les nouveaux, rustres ou policés, joignent chacun les paumes, ferment les yeux et, dans le silence et l’obscurité, entrent en contemplation sur leur natte de roseaux, fermant la porte au clair de lune (11).
«Quant au reste, querelles et babillages d’oiseaux et loriots, tout cela ne saurait prendre le grand véhicule de la Loi qui est nôtre, si large que soit la compassion. C’est pourquoi nous ne savons soumettre les tigres ou terrasser les dragons. Nous ne connaissons rien non plus aux monstres et démons.
«Si Votre Seigneurie provoquait l’esprit pervers, il pourrait nous dévorer tous en un seul repas : primo, nous retomberions dans le cycle des transmigrations; secundo, ces restes anciens de la Forêt-de-Méditation seraient détruits; tertio, à l’assemblée de l’Ainsi-venu, il ne nous relierait plus la moindre étincelle de lumière.
«Voilà qui constitue de sérieux inconvénients. »
Chapitre 90 - Où maîtres et lions, donnant et recevant, retourne à l'unité, violer la voie, capter méditation apaise nonuples-numinosité
p. 771.
Contexte :
Le lendemain, le grand saint emmena Sablet sur un nuage qui les déposa bientôt au sommet du mont Noeuds-de-Bambou. Quelle montagne majestueuse leur apparaissait du haut de leur nuage ! On voyait
Chapitre 94 - Où les quatre moines sont fêtés par un banquet au Parc Royal, et la créature nourrit en vain des sentiments qui portent au désir.
p. 849
Contexte :
Cheminant vers un nouveau royaume la destinée a voulu que le moine chinois recoivent sur la tête une balle, comme une pichenette, qui finit par rouler dans sa manche. A son insu il est devenu l'élu d'une belle princesse. Tripitaka n'a pas d'autre choix que de rencontrer le roi particulièrement avenant. Il serait tant flatté d'avoir pour gendre le "frère de coeur" du Grand Tang de Chang'an. Nous arrivons au moment où le roi fait sortir son char pour inviter Tripitaka à l’accompagner au parc royal, un lieu enchanteur, assurément :
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Chapitre 94
p. 851
Contexte :
Le roi et sa suite contemplent longuement le lieu enchanteur. Singet et ses comparses arrivent au kiosque Qui-Retient-le-Printemps pour banqueter. Puis, ravi, le roi accompagne l'élu de sa fille, au pavillon de Perpétuelle-Pacification. Le maître des lieux donne aussitôt l’ordre à l’officier de garde : «Va me chercher les quatre trésors du lettré (c'est-à-dire un pinceau, un écritoire ou pierre à encre, de l'encre et du papier) pour que je prie Notre gendre de noter ces œuvres, que nous pourrons ainsi savourer à loisir.» Le Vénérable s’empare volontiers du pinceau pour composer, un poème célébrant le cycle de quatre saisons) :
Contexte :
Les pélerins poursuivent leur route vers l'Ouest, le printemps arrive sur sa fin et l'été s'amorce :
Dans La Pérégrination vers l'Ouest, l'imaginaire poussé à l'extrême développé dans le célèbre roman contribue à sa renommée parmi les quatre joyaux de la littérature chinoise. Il n'est toutefois pas exempt d'un grand réalisme ancré dans la nature : en témoigne cet exemple concernant le loriot. Il en est de même de l'hirondelle à laquelle le loriot est souvent associé, mais aussi de la grue, du martin pêcheur, de l'aigrette blanche et d' autres oiseaux qui composent le bestiaire ailé du roman. Si l'on considère également le répertoire des végétaux présents dans le roman et auxquels sont associés plusieurs autres oiseaux, il n'y a pas besoin d'être ornithologue ou botaniste pour observer qu'ils sont souvent identifiables sur le plan de la taxologie à quelques exceptions près.
Ceci étant les oiseaux sont toujours évoqués comme éléments à la gloire de la nature. La frontière entre le réalisme et le fantastique n'est toutefois pas étanche, bien au contraire. Sans que l'on y prenne garde la réalité peut nous faire passer dans l'imaginaire, le symbolisme, la mythologie, la cosmogonie bouddhiste et taoïste dans un monde fantasmagorique. Le loriot constitue souvent la l'annonce discrète de ce passage d'un monde à l'autre. Ce recours à l'oiseau doré dans Pérégrination vers l'Ouest s'inscrit dans la tradition de la poésie classique chinoise. On pense notamment à Du Fu, le grand poéte de la période Tang.
Jacques Chaplain, Les Jardins du Loriot, Mis à jour le 04/01/2025.
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