PORCET (Zhu Bajie) - 2e compagnon du moine Tripitaka
Les personnages de Pèlerinage vers l'Ouest - Personnages principaux
Zhu Bajie
Ses origines, ses traits de caractères, ses représentations
Zhu Bajie 猪八戒 « Cochon Huit Défenses », sous-entendu « "Les 8 interdits" ») ou Zhu Wunen 猪悟能 signifiant « Cochon-Conscient-de-ses-Capacités ». C'est un cochon anthropomorphe, c'est-à-dire à forme humaine. Mi-homme, mi-cochon, il est le deuxième compagnon du moine Tripitaka parti en quête des Ecritures sacrées dans sa "Pérégrination vers l’Ouest", c’est-à-dire vers l'Inde. Dans les traductions en français il porte le nom de PORCET, POURCEAU, il peut être appelé aussi MOINE COCHON, PORCINET....
Au cours de leur périgrination, Sun Wukong, et Tripitaka le surnomment couramment L'IDIOT ou L'IMBECILE (en chinois dāizi 呆子 ).
Son histoire
A l’origine, il a été un officier du Ciel, amiral des Roseaux célestes puis s'est réincarné dans la peau d'un sanglier ou d'un cochon. Il en tire son nom de Zhu 豬 (cochon). Il fut dégradé et banni sur terre à la suite de son inconduite durant une fête de l'impératrice du Ciel. Sous l’ effet de l’ivresse, il avait manqué de respect à la déesse de la Lune (Chang’e 嫦娥) et provoqué de nombreux dégâts. Transformé en démon mangeur d’hommes, il commet de nombreux crimes. Puis il accepte de se convertir au bien suite à l’intervention de la Bodhissatva Guanyin (chapitre 8 de Pèlerinage vers l’Ouest). Plus tard, au terme de leur voyage, alors que ses compagnons ont atteint l’état d'illumination ou d'Arhat, Zhu Bajie n’a pas réussi à purifier suffisamment ses bas instincts pour atteindre ce stade. Il est néanmoins récompensé par la fonction de "Nettoyeur-des-Autels-sacrés" (Jingtan shizhe 淨壇使者) grâce à laquelle il peut satisfaire éternellement sa gloutonnerie avec les restes d’offrandes.
Ses représentations, ses attributs
Son aspect est aussi laid que celui de ses compagnons : bouche pendante aux lèvres roulées comme des feuilles de nénuphars, les oreilles en éventail de roseaux, un regard métallique, un long nez en forme de groin pourvu de crocs aussi acérés que l'acier, et poils raides sur la nuque. Il est si grand et si gros qu'il déplace l'air en marchant. Il porte un casque d'or qui raye les joues de ses jugulaires, est vêtu d'une cuirasse dont les lanières ressemblent à des serpents ayant perdu leurs écailles. À sa taille, il a un arc en demi-lune mais son arme est surtout un immense râteau à neuf dents (jiuchi dingpa 九齒釘耙), arme céleste de plus de 5 kg que lui a confiée l’Empereur de Jade (Yudi 玉帝). Il possède des pouvoirs surnaturels, parmi lesquels 36 transformations, mais il est moins doué que SINGET – Sun Wukong, qui est souvent obligé de l'aider. Il peut devenir montagne, arbre, rocher, éléphant pelé, buffle, grand et gros bonhomme et peut se battre sous l’eau aussi bien que le moine SABLON – Sha Wujing沙悟净.
Dans la culture chinoise la représentation du cochon n’est pas totalement négative puisqu’il symbolise la ténacité : son ancêtre le sanglier creuse avec constance toujours le même trou.
Le personnage du cochon dans le roman « Pérégrination vers l’Ouest » est sans doute le plus aisé à comprendre parmi tous personnages de voyage, car nous reconnaissons tous sa cupidité et sa paresse. Nous en rions, afin de ne pas trop nous rendre compte que qu’il peut être le miroir plus ou moins déformé de la nature humaine. L’instinct l’emporte sur la raison. Il ne peut s'empêcher de suivre le voyage, mais il ne s'y intéresse pas du tout. On l'appelle aussi l'idiot. Il contribue à donner, avec le personnage de Sun Wukong, une dimension humoristique au périple austère du moine Tripitaka en quête des Saines Ecritures.
Le vieux Wang (au chapitre 20) trouve très amusante la vitesse à laquelle Porcet mange et dit : « Ce révérend monsieur doit avoir très faim, donnez-lui plus de riz tout de suite !» « Cette créature stupide a en effet un gros estomac. Regardez-le, tête baissée, en train de dévorer au moins une douzaine de bols." Alors que TRIPITAKA et SINGET n’ont pas pu finir deux bols, l'idiot ne s'arrête pas et continue à manger. -- Voyage en Occident, chapitre 20
Les penchants naturels de Zhu Bajie le conduisent à se vautrer aussi dans le confort et la lascivité. Mais à cela s’ajoute sa force redoutable et son instinct querelleur. Gourmand , libidineux et querelleur Zhu Bajie retarde souvent ses compagnons de route mais sa force prodigieuse et son râteau à 9 dents qui lui sert d’arme permettent à la petite troupe des pèlerins de sortir de nombreux périls.
Personnages en relation : Le Moine Tripitaka, Singet dit Sun Wukong, Sablon dit Sha Zeng, la Bodhisattva Guanyin.