054 - Les pélerins au Royaume des Femmes
Chapitre 54/100
Les envoyés de Bouddha pénètrent au Royaume des Femmes,
et Singet trouve un stratagème pour leur échapper.
Poursuivant leur route vers l’ouest dans le pays de Liang occidental, Tripitka et ses disciples entrent dans la capitale du Royaume des Femmes où il n'y a que des femmes. Ils se rendent au poste de réception du Yang (c’est-à-dire des hommes) pour faire contrôler leurs passeports. L’officier-femme du relais ne manque pas d’observer l’extrême laideur des disciples, à la différence du maître Tripitaka. Il a de la prestance et de surcroît, il est frère de serment des grands Tang des terres de l’Est. Leur arrivée est signalée immédiatement à la reine qui a fait, la nuit dernière un heureux présage de ce qui est en train d’arriver. Par ce don du ciel, elle est disposée à céder toute la richesse du royaume à Tripitaka. Il sera son roi et elle sera sa reine. Singet dit à Sanzang de faire semblant d'accepter la proposition de mariage faite par la reine pour ne pas la mettre en colère tandis que Porcet imagine pouvoir se sacrifier en assurant sa descendance dans ce royaume Il n'est pas possible de refuser le mariage envisagé. Il faut éviter à tout prix des combats sanglants et récuper les passeports. Bref, c’est convenu, Singet, Porcet et le frère Sablon poursuivront leur voyage vers l'Ouest et obtiendront les écritures sans Sanzang, qui fera semblant de les envoyer et s'enfuira ensuite avec eux
Entre temps, les quatres pélerins sont conviez à un fasteux banquet de noces. Après les festivités, la reine escorte Sanzang pour raccompagner ses disciples. Lorsque Sanzang descend du
char royal, il lève les mains vers la reine et lui dit : « S'il vous plaît, Votre Majesté, retournez sur vos pas et permettez au modeste moine que je suis d'aller chercher les Ecritures ». Lorsque la reine entend cela, son visage pâlit de stupeur. Elle saisit le moine Tang et lui dit : « Cher frère de l'empereur, je t'ai offert les richesses de mon royaume pour que tu deviennes mon époux. Demain, tu monteras sur le trône en tant que monarque et je serai ton épouse. Nous avons déjà mangé le repas de noces. Comment peux-tu revenir sur ta parole maintenant ? » C'en est trop pour Porcet, qui se déchaîne tordant son groin en tous sens et battant furieusement les oreilles. Il se précipite vers le char royal en criant : « Pourquoi des moines comme nous voudraient-ils épouser un squelette poudré comme vous ? Laissez partir mon maître ! » Ce comportement brutal et violent effraie tellement la reine que toutes ses âmes s'envolent et qu'elle s'effondre dans le carrosse. Frère Sablet tire Sanzang de la foule et l'aide à monter à cheval. C'est alors qu'une femme s'élance du bord de la route en criant : « Ne t'en va pas, frère de l'empereur Tang. Viens avec moi t’amuser à jouer aux jeux du vent et de la lune (1). Frère Sablon lui crie : « Créature ignorante et méchante » et lui assène un coup de bâton sur la tête. Mais la fille, humaine ou maléfique, crée alors un tourbillon qui emporte le moine Tang dans un grand tornade rugissante. Il disparaît sans la moindre trace et indice de son point de chute. Pour savoir ce qu’il adviendra de Tripitaka, écoutez donc le chapitre qui vient.
LE PETIT CURIEUX