049 - Tripitaka sauvé des eaux maléfiques par la Bodhisattva Guanyin

Livre X- Le poisson rouge
Résumé du chapitre 49/100

Le grand malheur de Sanzang est de tomber dans la rivière,
La bodhisattva Guanyin intervient avec sa nasse en bambou,
La Grande Tortue Blanche permet aux pèlerins de traverser le fleuve.

Les pélerins arrivent au Royame des FemmesIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - L'ogre aquatique aux prises avec les 3 pèlerins. L'issue du combat est incertaine, d'autant plus que Singet n'est pas à l'aise en milieu aquatique !

Par un temps de grand froid, les pèlerins avancent difficilement vers l’Ouest ; passant sur le bord d'un fleuve entièrement gelé, un bruit sinistre se fait entendre sous les pas du cheval blanc de Tripitaka et les fait tous tressaillir. Tout un monde sousmarin de créatures aquatiques est rassemblé par un monstre. La glace finit par céder : Singet peu familier avec le monde aquatique, s’envole d’un bond, tandis ses condisciples et la monture de Sanzang tombent à l’eau. Immédiatement l’ogre s’empare du moine chinois et abandonne ses compagnons sur le bord du fleuve.

Comme Singet ne peut pas se débrouiller dans l'eau, il accepte la proposition de Porcet de le porter sur son dos. Ainsi ils rentrent dans le fleuve .Il demande à Porcet et Sablet (1) de défier le monstre au combat. "Capturez-le si vous le pouvez, et si vous ne le pouvez pas, faites semblant d'être battus et attirez-le hors de l'eau pour que je le tue ». Porcet et Sablet défient le monstre et se livrent une belle bataille sous l'eau. Après quatre heures de combat sous l'eau sans qu'aucun des trois ne sorte vainqueur, Porcet se rend compte qu'ils ne vont pas battre le monstre et fait un signe de tête à Frère Sablet. Faisant semblant d'être vaincus, ils se tournent tous les deux vers le monstre et courent à sa poursuite. À peine l’ogre a-t-il sorti la tête de l'eau que Singet lui assène un coup de gourdin en criant : « Prends ça ! ». L'esprit maléfique fait une embardée pour l'éviter, puis pare le coup avec sa masse. Après trois rounds de combat, le monstre, incapable de résister, fait une feinte et replonge dans l'eau.

A la recherche de leur maître, Porcet et Sablet arrivent à la demeure supposée du monstre. A l’entrée de celle-ci, il est écrit : « Résidence de la Tortue Aquatique ». Porcet et Sablet retournent dans l'eau pour défier à nouveau le monstre, mais celui-ci se rend compte que le Grand Sage égal au Ciel est leur complice et décide de fermer les portes et de ne plus sortir. L’ogre ne sait pas que Singet s’est transformé en une crevette pour s’introduire dans son palais sous-marin et aller aux nouvelles.  Effectivement, s'il n’intervient pas rapidement, Sangzang sera mangé le lendemain au cours d’un festin. Singet demande à ses compagnons de surveiller l’ogre et décide d'aller à Potaraka pour demander de l'aide à  la bodhisattva Guanyin. Etrangement, Singet ne  peu s’adresser directement à la bodhisattva trop affairée. Elle est sur le point de partir vers le fleuve avec une nasse qu’elle vient de tresser avec des bambous violets bordant sa demeure. Puis sortant du bosquet elle dit à Conscient de la Vacuité : « Allons sauver ce moine chinois. » Ils arrivent rapidement où se tiennent Porcet et frère Sablet. Sans tarder elle dénoue la bande de soie qui serre sa veste pour tenir la nasse, s’élève au-dessus du fleuve pour la jeter le panier dans l’eau puis le remonter dans le courant en récitant : « Meurs si tu pars, vis si tu restes, meurs si tu pars, vis si tu restes ». Après avoir répété cela sept fois, elle soulève à nouveau le panier, qui contient cette fois un poisson rouge scintillant, qui cligne des yeux et bouge ses écailles. Elle vient en effet de capturer le monstre, qui était à l’origine un poisson rouge qui vivait dans son bassin de fleurs de Lotus à Potaraka. Puis, la Bodhisattva, dit "Wukong, descends dans l'eau et sauve ton maître. » « Comment sauver mon maître alors que le monstre n'a pas encore été attrapé. ? » « N'est-ce pas lui dans le panier ? » demande le Bodhisattva. Portet et Sablet s'inclinent alors très bas et demandent : « Comment ce poisson a-t-il pu avoir de si grands pouvoirs ? » « À l'origine, c'était un poisson rouge que j'ai élevé dans mon bassin de lotus », répond la bodhisattva. "Chaque jour, il nageait pour écouter les sutras et s'entraînait à avoir des pouvoirs magiques. Un jour, je ne sais pas quand, une grande marée atteignit le bassin et le transporta jusqu'ici. Ce matin, alors que j'étais appuyé sur la Sun Wukong en difficulté ave Vent-JauneIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Tous les pèlerins sont accueillis sur le dos de la Grande Tortue Blanche pour passer sur l'autre rive du fleuvebalustrade et que je regardais les lotus, j'ai remarqué que le malheureux n'était pas venu présenter ses respects. J'ai donc examiné mes doigts et les paumes de mes mains et j'ai compris qu'il était devenu un esprit et qu'il avait l'intention de tuer votre maître."

Porcet et Sablet se frayent un chemin à travers l'eau jusqu'à la résidence de la tortue de rivière où ils trouvent enfin leur maître et le sortent de l'eau. Lorsque Singet demande au vieux M. Chen s'il peut trouver un bateau pour leur faire traverser le fleuve, il entend un grand cri venant de la rivière : « Grand Sage Soleil, ne gaspille pas l'argent des autres pour construire un bateau. Je vous porterai tous, maître et disciples, de l'autre côté de la rivière. » Un instant plus tard, une étrange créature émerge de l'eau. Voici à quoi elle ressemble :

Divine créature à tête carrée,
Immortelle des eaux aux neuf subtilités,
Traînant sa queue, elle vivre mille ans,
Cachée dans les profondeurs sans un mouvement,
Fendant les flots, elle fonce vers le rivage
Et, tournée vers le soleil, dort sur la page,
C’est la tortue pelée, blanchie par les années,
Celle qui possède l’art de nourrir le souffle.

Elle est connue des villageois sous le nom de Grande Tortue Blanche.

A la vue du groupe de pèlerins elle s’écrit : « Ne construisez pas de bateaux . Je vais vous faire tous passer , maître et disciples » . Suspicieux, Singet  menace la Grande Tortue avecsa barre de fer : « Tu vas voir, infame créature, si tu t’approches du bord, tu es morte » La blanche tortue  se veut rassurante : « J’ai de bonnes intentions ! Sachez qu’il y a 9 ans le monstre pervers qui a enlevé votre maître est venu, à l’occasion d’un raz de marée, me chasser de ma résidence familiale léguées par mes ancêtres, et a tué dans sa fureur une grande partie de mes enfants et parents. Or je me retrouve désormais dans ma demeure grâce à votre intervention auprès de Guanyin pour sauver Sanzang. »

La tortue sort de la berge, entourée des villageois soulagés eux-aussi de la disparition du monstre. Tous constatent la vaste carapace de la torture, elle ne mesure pas moins de 48 mètres (2), et la couleur blanchie par les 1300 ans de sa vie aquatique...Sur le rivage, la foule brûle de l’encens tout en psalmodiant « Gloire à Bouddha, Lumière infinie » puis seprosterne au moment où les cinq pèlerins montent tour à tour sur le dos de la Grande Tortue Blanche.

En moins d’une journée ils franchissent la rivière de « l’Enseignement du Ciel » sur environ 800 lis.

Tripitaka, pour remercier la Grande Tortue Blanche, lui promet de demander au Bouddha du Paradis de l’Ouest quand elle pourra sortir de sa vieille carapace et se réincarner en être humain (4).

Sous les regards croisés  de Grand' Goule et du Petit Curieux...

Grand Goule - Eglise d'Echillais (Charente-Maritime)LePtitCurieuxConques