Pérégrination vers l'Ouest : un roman fantastique
Le célèbre roman chinois "Pérégrination vers l'Ouest" ou "Voyage vers l'Occident" est attribué à l'écrivain Wu Cheng'en (1500-1582).Il est l'aboutissement d'une longue transmission orale et écrite de contes folkloriques inspirés de l'histoire réelle d'un moine linguiste, aventurier (Xuan Zang) qui au VIIe siècle s'est donné pour mission de quitter sa ville natale Luoyang pour aller chercher des textes bouddhiques (sutras) en Inde afin de les traduire du sanscrit en chinois.
La version complète comporte 100 chapitres qui peuvent être divisés en quatre parties. Ce grand roman classique chinois a été traduit notamment en français et en anglais par différents sinologues, en version intégrale ou allégée.
Première partie La première partie comprend les chapitres 1 à 7. Elle est une introduction à la pérégrination de quatre pélerins chinois qui ont pour mission d'aller recueillir des textes de Bouddha en Inde. Comme pour souligner le rôle primodial de Sun Wukong dans cette aventure, l'auteur décrit ses premiers exploits et ses traits de caractère. Il s'agit d' un singe né d'une pierre nourrie par les cinq éléments, qui apprend l'art du Tao, les transformations polymorphes, le combat et les secrets de l'immortalité, et dont la ruse et la force lui valent le nom "Grand Sage Égal au Ciel". Ses pouvoirs s'accroissent jusqu'à égaler ceux de toutes les divinités orientales (taoïstes), et le prologue culmine avec la rébellion de Sun contre le Ciel, à une époque où il a obtenu un poste dans la bureaucratie céleste. Son orgueil le conduit à sa perte lorsque le Bouddha parvient à le piéger sous une montagne, la scellant d'un talisman pour cinq cents ans. Deuxième partie La deuxième partie (chapitres 8-12) présente Tang Sanzang à travers son histoire de jeunesse et le contexte de son grand voyage. Consterné par le fait que "le pays du Sud (c'est-à-dire la Chine des Tang) ne connaît que l'avidité, l'hédonisme, la promiscuité et les péchés", le Bouddha charge la bodhisattva Guanyin de chercher en Chine quelqu'un qui puisse rapporter les sutras bouddhistes de "transcendance et de persuasion de la bonne volonté". On apprend également comment Tang Sanzang devient moine (et révèle sa vie passée en tant que disciple du Bouddha appelé "Cigale d'or" et comment il est envoyé en pèlerinage par l'empereur Taizong, qui a précédemment échappé à la mort grâce à l'aide d'un fonctionnaire du monde souterrain. Dans cette histoire, Tang Sanzang est considéré comme une représentation allégorique du cœur humain. Troisième partie La troisième partie de l'œuvre, la plus longue, comprend les chapitres 13 à 99. Il s'agit d'un récit d'aventure épisodique dans lequel Tang Sanzang entreprend de rapporter des écritures de Bouddha du temple de Leiyin, sur le pic du Vautour, en Inde, mais rencontre divers obstacles en cours de route. Le récit se déroule dans les terres peu peuplées qui bordent la route de la soie entre la Chine et l'Inde. Une fois que Tang Sanzang a quitté Chang'an, la capitale des Tang, et franchi la frontière (quelque part dans la province du Gansu), il se retrouve dans une contrée sauvage faite de gorges profondes et de hautes montagnes, habitée par des démons et des esprits animaux qui le considèrent comme un repas potentiel (puisque sa chair était censée donner l'immortalité à quiconque la mangeait), avec parfois un monastère caché ou une cité-état royale au milieu de ce cadre hostile. Les épisodes se composent de 1 à 4 chapitres et impliquent généralement la capture de Tang Sanzang, dont la vie est menacée, tandis que ses disciples tentent de trouver un moyen ingénieux mais souvent violent de le libérer. Bien que certaines des difficultés de Tang Sanzang soient d'ordre politique et impliquent des êtres humains ordinaires, elles consistent le plus souvent en des rencontres avec divers démons, dont beaucoup s'avèrent être des manifestations terrestres d'êtres célestes (dont les péchés seront annulés en mangeant la chair de Tang Sanzang) ou des esprits animaux ayant suffisamment de mérite spirituel taoïste pour revêtir des formes semi-humaines. Les chapitres 13 à 22 ne suivent pas précisément cette structure, puisqu'ils présentent les disciples de Tang Sanzang qui, inspirés ou poussés par Guanyin, se rencontrent et acceptent de le servir en cours de route afin d'expier leurs péchés commis dans leurs vies antérieures. Le premier est Sun Wukong, ou le Roi Singe (ou simplement "Singet"), dont le prénom signifie librement "Singe éveillé à la vacuité", piégé sous une montagne par le Bouddha pour avoir défié le Ciel. Il apparaît dès le chapitre 13. Le plus intelligent, le plus puissant et le plus violent des disciples, il est constamment réprimandé pour sa violence par Tang Sanzang. Finalement, il ne peut être contrôlé que par un anneau constricteur. C’est en réalité un anneau magique en or que Guanyin a placé autour de sa tête et qui lui cause des maux de tête insupportables lorsque Tang Sanzang chante le Mantra du Resserrement de l'Anneau. Dans l'histoire, Sun Wukong est une représentation allégorique de l'esprit humain, de ses pensées et de ses impulsions, et est souvent surnommé "l'esprit du singe". Le second, qui apparaît au chapitre 19, est Zhu Wuneng / Zhu Bajie, littéralement "cochon conscient de ses capacités" et "cochon des huit préceptes", ou Porcet ou simplement Cochon. Il était auparavant le maréchal de la Canopée céleste, un commandant des forces navales du Ciel, et a été banni dans le royaume des mortels pour avoir harcelé la déesse de la lune Chang'e. Combattant fiable, il se caractérise par son appétit insatiable pour la nourriture et les femmes, et cherche constamment à s'affranchir de ses obligations, ce qui provoque des conflits importants avec Sun Wukong. Dans l'histoire, Zhu Bajie est une représentation allégorique de la nature humaine dans ses aspects instinctifs. Le troisième, qui apparaît au chapitre 22, est l'ogre de la rivière, Sha Wujing, littéralement "Sablon, éveillé à la pureté", également connu sous le nom Sablet ou Sable. Il était auparavant le général des levées de rideau célestes et a été banni du royaume des mortels pour avoir fait tomber (et brisé) un gobelet de cristal de la Reine Mère de l'Ouest. C'est un personnage tranquille, mais généralement fiable et travailleur, qui sert de contrepoids aux personnages comiques que sont Sun et Zhu. Dans l'histoire, Sha Wujing est une représentation allégorique de l'obéissance humaine et de la conformité sans réflexion. Le quatrième est Bai Long Ma, littéralement "Cheval du dragon blanc", le troisième fils du roi dragon de la mer de l'Ouest, qui a été condamné à mort pour avoir mis le feu à la grande perle de son père. Guanyin l'a sauvé de l'exécution pour qu'il reste et attende l'appel du devoir. Son rôle est discret mais essentiel, car tout au long de l'histoire, il sert de monture à Tang Sanzang. Il a la fougue du cheval et la resistance d'un dragon. Dans l'histoire, le cheval dragon blanc est une représentation allégorique de la volonté humaine. La transformation céleste du dragon est dûe à l'intercession de la fée miséricordieuse Guanyin, elle est décrite avec finesse dans le chapitre 15. Le chapitre 22, où Sha Wujing est présenté, marque aussi une frontière, puisque la rivière que les voyageurs traversent les fait entrer dans un nouveau "continent". Les chapitres 23 à 86 se déroulent dans le désert et consistent en 24 épisodes de longueur variable, chacun étant caractérisé par un monstre magique ou un magicien maléfique différent. On y trouve des rivières d'une largeur insurmontable, des montagnes enflammées, un royaume dont la population est exclusivement féminine, un repaire d'esprits séduisants, et bien d'autres scénarios encore. Tout au long du voyage, les quatre disciples doivent repousser les attaques incessantes des monstres et calamités que subit leur maître et enseignant Tang Sanzang. Il est fortement suggéré que la plupart de ces calamités sont provoquées par le destin et/ou le Bouddha, car, bien que les monstres qui attaquent soient très puissants et nombreux, aucun mal réel n'est jamais fait aux quatre voyageurs. Certains des monstres s'avèrent être des bêtes célestes échappées appartenant à des bodhisattvas ou à des sages et divinités taoïstes. Vers la fin du livre, il y a une scène où le Bouddha ordonne l'accomplissement du dernier désastre, parce qu'il manque à Tang Sanzang une des 81 tribulations requises pour atteindre la bouddhéité. Au chapitre 87, Tang Sanzang atteint enfin les frontières de l'Inde, et les chapitres 87 à 99 présentent des aventures magiques dans un cadre un peu plus banal. Enfin, après un pèlerinage qui aurait duré quatorze ans (le texte ne fournit en fait des preuves que pour neuf de ces années, mais on peut supposer qu'il y avait de la place pour ajouter des épisodes supplémentaires), ils arrivent à la destination mi-réelle, mi-légendaire du pic des Vautours, où, dans une scène à la fois mystique et comique, Tang Sanzang reçoit les écritures du Bouddha vivant. Quatrième partie Le chapitre 100, le dernier, décrit rapidement le voyage de retour vers l'empire Tang et ses suites, où chaque voyageur reçoit une récompense sous forme de postes dans la bureaucratie des cieux. Sun Wukong et Tang Sanzang atteignent tous deux la bouddhéité, Sha Wujing devient arhat, Bai Long Ma devient nāga et Zhu Bajie, dont les bonnes actions ont toujours été tempérées par sa cupidité, est promu nettoyeur d'autels (c'est-à-dire mangeur d'offrandes qui restent sur les autels). redaction en cours Livre premier : La Naissance de Singet Chap. 1 De la gestation de la racine mystique sortent les sources originelles, de la constante culture du cœur et de l’esprit naît la Grande Voie. 89 Chap. 2 De la conscience complète de la vérité merveilleuse de l’illumination ; l’union de l’âme par destruction des démons et retour au tréfonds 103 Chap. 3 Où mille montagnes entre les quatre mers s’inclinent en signe de soumission, et les dix espèces sont rayées du registre infernal des nonuples ténèbres. 113 Chap. 4 Le poste d’inspection aux haras ne le satisfait pas, le titre d’« Égal au Ciel » ne le contentera pas non plus. 121 Chap. 5 Où le grand saint perturbe la fête des pêches, vole l’élixir, et, se mettant en rébellion contre le Ciel, pousse les dieux à sévir. 129 Livre deuxième : La Quête de pèlerins Chap. 6 Où Guanyin se rend au banquet s’enquérir des incidents et Erlang, le « petit saint », parvient à soumettre le « grand ». 137 Chap. 7 Où le grand saint s’échappe du fourneau aux huit trigrammes, et l’agité se calme sous le poids du mont des Cinq-Dynamies. 143 Chap. 8 Bouddha a créé les Écritures pour notre béatitude : Guanyin reçoit mission de se rendre à la capitale. 153 Chap. 9 interpolé Où Chen Guangrui rencontre le malheur en se rendant à son poste, et le moine Sauvé-des-Eaux s’acquitte de l’essentiel par la vengeance. 161 Chap. 9 Où l’impeccable calcul d’un devin sans partialité pousse un dragon à la faute d’enfreindre l’ordre du Ciel. 171 Chap. 10 Où deux généraux protègent des fantômes le palais, 177 Livre troisième : La Délivrance de Singet Chap. 11 Où le souverain des Tang, revenu à la vie, observe la pratique du bien, et Xiao Yu, soucieux du salut des âmes en peine, justifie la porte de Vacuité. 189 Chap. 12 Où Xuanzang célèbre avec piété la grande cérémonie, et Guanyin se manifeste pour le convertir à la noble mission. 201 Chap. 13 Tombé dans la fosse aux tigres, délivré par la planète du métal, le moine est retenu par un chasseur dans la sierra de la Double-Fourche. 205 Chap. 14 Quand le singe du cœur et de l’esprit retourne au bercail, les six brigands des sens perdent la bataille. 211 Chap. 15 Où les dieux apportent secrètement leur aide au mont du Serpent-Lové, et le cheval de la pensée est finalement bridé au torrent de la Douleur de l’aigle. 223 Livre quatrième : La Capture de Porcet Chap. 16 Où le kâsâya convoité par les moines au monastère de Guanyin est dérobé par le monstre qui hante le mont Vent-Noir. 233 Chap. 17 Où Singet fait grand raffut au mont Vent-Noir et Guanyin subjugue le monstre plantigrade. 243 Chap. 18 Après avoir tiré Tripitaka de l’épreuve du monastère de Guanyin, le grand saint expulse du domaine du vieux Gao un monstre d’espèce porcine. 251 Chap. 19 À la grotte de la Passerelle-de-Nuages, Singet capture Huit-Défenses, et au mont du Stoupa Tripitaka reçoit le Soutra du Cœur. 257 Chap. 20 Aux monts du Vent-Jaune, Tripitaka se trouve en difficulté, en pleine montagne Porcet prend l’initiative des combats. 265
Vue d'ensemble des chapitres
Les titres des 100 chapitres