Le parc floral anglo-chinois Les Jardins du Loriotest orné de nombreuses plantes qui viennent de Chine et de Haute-Birmanie, et particulièrement de ce que l'on appelle parfois les Marches du Tibet (Yunnan, Setchuan). Elles offrent une palette de couleurs et de formes tout au long de l'année : camélias d'automne, camélias d'hiver et de printemps, rhododendrons, primevères, deutzias, cornouillers, roses, hortensias, pivoines, érables... Cette richesse botanique nous la devons aux pépinièristes spécialisés à l'affût des découvertes réalisées par de grands explorateurs, qui au risque de leur vie, ont collecté, notamment, de magnifiques plantes jusqu'alors inconnues.
Nous vous invitons à partager l'aventure de quelques explorateurs botanistes sur un circuit créé parmi 9 massifs de plantes. Chacun de ces espaces floraux est signalé par une balise chinoise en forme de moulin à prière. Elles vont vous permettre de découvrir la vie de ces explorateurs, avec des illustrations et d'avoir une idée concrète d'une partie des plantes qu'ils ont introduites en Occident. Grâce à des QRCodes, les visiteurs peuvent retrouver les aventures de ces intrépides pionniers sur le présent site.
Parmi les plus célébres explorateurs-botanistes qui ont œuvré de 1870 à 1950, nous avons retenu quatre français, quatre anglo-saxons, un austro-américain.
Les quatre Français sont tous missionnaires en poste en Chine : Père David (le découvreur du grand panda), Père Delavay, Père Farges et Père Soulié.. Leur vie édifiante nous ouvre la porte de véritables paradis floraux situés sur les pentes de l'himalaya, notamment aux Marches du Tibet. Il ont découvert des univers floraux prodigieux. Leur oeuvre de pionniers a fait le bonheur de grands scientifiques et pépinièristes français. Nous avons voulu redonner la place qu'ils méritent dans nos jardins. Souvent moins bien connus que les plantes qu'ils ont contribué à populariser dans nos jardins ces intrépides missionnaires, ont contribué a rendre toujours plus admirables les jardins "à l'anglaise", au plus près de la nature. Parmi les aventuriers anglo-saxons, nous avons fait le choix de créer quatre autres massifs pour honorer également Frank Nicholas Meyer, Reginald Farrer, Georges Forrestet un des derniers de cette lignée de baroudeurs : Frank Kingdon Ward.
Au fils du parcours que nous vous invitons à découvrir, vous comprendrez que le choix de ces aventuriers-botanistes n'est pas le fruit d'un caprice de jardinier : ils ont tous un lien entre eux. Et leurs vies sont toutes plus étonnantes les unes que les autres, en grande partie, dans le sens du parcours.
Un nouveau massif de plantes a été dédié à un aventurier hors du commun : Joseph Frank Rock. Ce massif se trouve entre le Chemin vert de la Renaîtrie (étape 21) et la statue de Garuda (étape 33).
maj 25 mai 2024
Comment les Missionnaires deviennent-ils collecteurs de plantes ?
Les missionnaires botanistes français ont une place particulière dans l’aventure des chasseurs de plantes en Extrême-Orient et dans la composition de nos jardins. Le circuit botanique aux Jardins du Loriot, conçu de façon ludique, a pour but de mieux faire connaître Les Pères de la botanique.
A partir de 1850, les organisations religieuses françaises retrouvent un nouveau souffle après les années de tourmentes provoquées par la Révolution française. C’est le cas notamment des Missions étrangères à Paris qui accueillent de plus en plus de prêtres désireux d’œuvrer dans les régions les plus reculées d’Asie, au péril de leur vie. Ils sont conscients du risque d’y être massacrés. Souvent issus de familles rurales, ils ne craignent pas non plus d’être affectés dans des petites communautés isolées des vallées du Mékong, aux Marches du Tibet, et en Asie du Sud. En France, en contact avec les populations vivant à la campagne, ils ont appris bien souvent à soigner les malades à l’aide des plantes, certains ont appris à botaniser, plusieurs séminaires enseignent la botanique. Installés dans leur mission à l’étranger, ils devront adapter leur savoir-faire dans un environnement végétal d’une richesse extraordinaire. Ils vont non seulement apporter des soins, affranchir des paysans en situation d’esclavage, mais aussi leur apporter des méthodes d’amélioration des cultures agricoles. En raison de leur connaissance avancée de la flore des vallées du Sichuan, du Yunnan, des plateaux tibétains, ils ne vont pas tarder à être sollicités par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, chargé de rassembler des collections de spécimens de plantes du monde entier. Ils seront aussi en lien avec les grands pépiniéristes français (Vilmorin, Lemoine…).Ces partenariats vont non seulement leur permettre de perfectionner leurs méthodes d’identification des plantes, de collecte, de conservation et d’expédition, mais aussi de recevoir des indemnités qui vont leur permettre de poursuivre leur mission apostolique, en partageant les fonds reçus avec les petites communautés chrétiennes pour améliorer leurs conditions de vie.
Ces missionnaires issus de la campagne, sont aussi particulièrement sensibles à la beauté de la flore et touchés par la grâce de la nature. Ils sont conscients aussi , avant le temps de l’écologie, de la nécessité de préserver l’environnement. De façon significative, ils vont contribuer, par leurs envois de spécimens d’herbiers et de graines, à faire évoluer la science et à changer le décor floral des jardins français.
Nombre d'hortensias, deutzias, camelias, rhododendrons, azalées, roses botaniques, de primevères... sont une infime partie des genres de plantes collectées par nos missionnaires. Parmi les dizaines de milliers de plantes qu’ils ont découvertes dans des vallées aux climats très variés, un certain nombre sont bien connues par les jardiniers sans qu’ils sachent forcément leur origine.
Le circuit que nous avons réalisé aux Jardins du Loriot doit permettre de mieux faire le lien entre les plantes les plus connues des jardiniers et les vies éditiantes des missionnaires botanistes français. Les missions dans les régions les plus reculées en Chine sont aussi des relais pour les explorateurs professionnels qui permettent des échanges et une entraide entre botanistes occidentaux.
Nous avons limité, dans un premier temps, ce circuit à la découverte de l’œuvre botanique des Pères J.-M. Delavay, Paul Farges, André Soulié et Armand David. Mais ici et là dans le parc , d’autres plantes rappellent l’implication de bien d’autres missionnaires français dans la collecte des plantes au Tibet et en Chine : Perny, Bodinier, les frères Monbeig, Dubernard, Valentin…
Originaire du village des Gets - près de Morzine (Alpes française), le Père Jean-Marie DELAVAY a une expérience de la botanique et de la haute-montage avant de partir en mission. Au cours de 23 années passées en Chine, J.-M. Delavay collecte des plantes près de Canton, puis dans les montagnes du Yunnan et sur les plateaux du Tibet où il découvre le fameux pavot bleu. Malgré l’hostilité récurrente qu’il rencontre, et les maladies qu’il contracte il ne cesse d’herboriser jusqu’à l’épuisement. Parmi les missionnaires botanistes en Chine à cette époque, il est celui qui a collecté le plus grand nombre de plantes pour le Muséum et de graines pour les pépiniéristes.
Deux massifs sont dédiés au Père Jean-Marie DELAVAY. Ils sont signalés par la Balise chinoise n° 1 qui se trouve juste avant la station n° 3 - Otaksa mon amour
J-M Delavay
Jean-Marie DELAVAY est né en 1834 aux Gets près de Morzine (Haute-Savoie) dans une famille catholique très fervente. Il aime le jardinage et la flore des Alpes. Au Séminaire d'Annecy il a l'occasion d'apprendre les bases de la botanique. Puis au Séminaire des Missions étrangères (Société de vie apostolique basée rue du Bac à Paris qui a pour but l'évangélisation des pays d'Asie non chrétiens), il se prépare à partir en Chine. En 1867 il rejoint sa Mission au Guangdong (capitale : Canton) située au nord de Hong Kong et celle de Guangxi (à l'ouest de Guangdong).
Premier séjour en Chine 1867-1880"
Peu de temps après son arrivée, il est sérieusement blessé près de son église par des Chinois hostiles. Se rendant à une mission sur une petite île, il est attaqué par des pirates. Puis, le Père Delavay est affecté à proximité de la frontière du Vietnam, au district de Malu (province de Guangxi). Il contribue à la libération de femmes annamites capturées par des pirates. En dépit de ces violences, le Père Delavay ne cesse d'herboriser en toutes saisons dans cette province au climat subtropical et se perfectionne aux méthodes de collecte. N'ayant pas de contact direct avec le Muséum d'Histoire naturelle à Paris, il offre toutes ses collectes de végétaux à un consul de Canton et éminent botaniste qui s'empresse de les envoyer en Angleterre.
Lors de son premier retour en France en 1881, il rencontre le Père Armand David, le plus éminent missionnaire botaniste, spécialiste de la flore chinoise, qui le convainc d’envoyer désormais ses collections au Muséum pour être étudiées par Adrien Franchet, chargé de l'analyse scientifique des collectes réalisées dans le monde entier.
Second séjour en Chine 1882-1891
Sa deuxième mission est basée dans le Nord-Ouest de la province du Yunnan. Cette région comporte des paysages et des climats d'une très grande diversité, qui offrent une flore et une faune très riche.
Il s'établit à Dapingzi (2.300 m), située dans une vallée très chaude qui lui causera une anémie paludéenne. Dans ses temps libres, il herborise dans les montagnes environnantes. Il parcourt souvent les monts Can Shan qui dominent Dali. Lors de ses expéditions, il collecte beaucoup de rhododendrons qu'il affectionne particulièrement. Il fera également l'ascension, plus de 60 fois, sans assistance, du mont Heishanmen (qu'il appelle « mon jardin ») situé à l'ouest de sa Mission. Le Père Delavay a une endurance exceptionnelle aux vents violents et au froid glacial acquise dans les Alpes françaises et suisses et qui règnent dans ce « Mont-Blanc du Yunnan ».
En 1886, il explore les plateaux du Tibet. Ce qui lui donne l'occasion de découvrir des magnifiques pavots d'un bleu éclatant appelés Meconopsis betonicifolia.
Cette même année, il contracte la peste bubonique : « Sur 48 cas parmi mes chrétiens, nous avons eu 42 décès.». Combinée avec des crises de paludisme, cette maladie l'affaiblit considérablement. Il continue toutefois ses collectes et envois de paquets de plantes en France. L’année 1890 est perturbée par la maladie. Après un séjour au sanatorium de Hong Kong, il repart pour le Yunnan par le Fleuve Rouge.
Il rentre en France en 1891 pour aller se soigner dans un sanatorium des Missions étrangères. Une attaque de paralysie locale le laissa invalide d’un bras. Mais la nostalgie de la Chine le pousse à repartir au Yunnan.
Expédition des caisses par le fleuve Bleu (Yang-Tsé)
Chaque expédition des caisses remplies d'herbiers et de graines par Jean-Marie Delavay est une nouvelle aventure. En mars 1884, il achète un cheval et trouve difficilement un porteur pour acheminer ses caisses de Dapintzi (sa résidence habituelle) à l’embarcadère de Shuifu (38 jours de cheval) près du Fleuve Bleu. A cette période un nouveau conflit éclate entre l'armée française du Tonkin et l'armée chinoise, ce qui accroît les tensions entre les Chinois et les missionnaires catholiques. Delavay essuie plusieurs refus d'autorisationdes fonctionnaires (mandarins) pour expédier ses paquets pour le Muséum. Après le retour au calme, en 1885, il loue 2 chevaux pour acheminer ses paquets à Kunming... puis les colis sont remontés à Shuifu ! Au total, un envoi entre Dapintzi et Paris prend 6 mois alors qu'une lettre postale prend environ 4 mois.
Troisième et ultime séjour en Chine, 1894-1895
Il remonte de nouveau le Fleuve bleu, mais l’état dégradé de sa santé l’oblige à s’arrêter à Longqi (Nord-Ouest du Yunnan). Il y récolte encore 1 200 spécimens. Malheureusement, près de la moitié de cette collection est détruite par l’extrême humidité qui règne dans la région. En février 1895, il atteint Kunming (à 225 km au N-E de Dali) et finit par rejoindre le village qui lui avait été assigné comme Mission. En dépit de son épuisement, il reprend ses herborisations et ses envois de paquets de plantes.
Il s’éteint, épuisé, à 61 ans le 31 décembre 1895.
Au cours de ses deuxième et troisième séjours, c'est près plus de 100.000 échantillons d'herbier, dont 2.500 plantes nouvelles qui viennent enrichir le Muséum de Paris. Les graines transmises au Jardin des plantes et aux grands horticulteurs (Vilmorin, Lemoine) de l'époque permettent d'introduire en Europe un grand nombre de plantes de grand intérêt horticole qui seront souvent améliorées et hybridées.
Son nom (Delavayi) est attribué à de nombreuses espèces de plantes. Ses envois au Muséum ne sont pas encore tous étudiés, et l'intérêt est majeur car une partie importante des espèces collectées par Delavay a disparu en raison de la déforestation et de l'extension des cultures. On peut considérer Jean-Marie Delavay comme un des principaux missionnaires botanistes, sous la houlette du Père Armand David . Adrien Franchet appelait affectueusement le Père J.-M. Delavay, le Père P.-G. Farges et le Père Soulié « Les trois mousquetaires »
Jean-Marie DELAVAY was born in 1834 in Les Gets, near Morzine (Haute-Savoie) into a very religious Catholic family. He loved gardening and the flora of the Alps. In Annecy seminary, he had the opportunity to learn the basics of botany. Then in the seminary of the Foreign Missions (A Society of Apostolic life based rue du Bac in Paris whose aim was to convert non-Christian Asian countries), he prepared to go to China. In 1867, he left to join a mission in Guangdong (capital: Canton), situated north of Hong Kong and another one in Guangxi (west of Guangdong).
First stay in china (1867-1880)
Shortly after he arrived, he was seriously injured by hostile Chinese near his church. On his way to a mission on a small island, he was attacked by pirates. Then, Father Delavay was assigned to a parish near the Vietnamese border, in the Malu district (Guangxi province). He contributed to securing the release of Annamese women who had been captured by pirates. Despite all this violence, Father Delavay never stopped collecting plants in all seasons in this subtropical province and he improved his collecting methods. As he had no direct contact with the Paris Muséum d’Histoire naturelle, he offered all his plant collections to a consul from Canton who happened to be a distinguished botanist. The latter hastened to send them to England.
On his first return to France in 1881, he met Father Armand David, the most learned botanist-missionary, and an expert in Chinese flora, who convinced him to send his collections to the Muséum from then on in order that they be studied by Adrien Franchet who was in charge of scientifically analysing worldwide collections.
Second stay in China (1882-1891)
His second mission was based in the north-west of the Yunnan province. This area offered quite a wide diversity of landscapes and climate resulting in a very rich fauna and flora.
He settled in Dapingzi (altitude: 2 300m.), in a very hot valley which would lead him to develop a malarial anaemia.
In his spare time, he collected plants in the surrounding mountains. He often went over the Can Shan Mountains, which overlook Dali. During his expeditions, he collected a lot of rhododendrons of which he was particularly fond. He also climbed Mount Heishanmen (which he called “my garden”) over 60 times without any assistance. Mount Heishanmen was situated west of his mission. Father Delavay had exceptional stamina. He had built up resistance to the violent winds and icy cold of “Yunnan Mont-Blanc” in the French and Swiss Alps.
In 1886, he explored the Tibetan plateaux and discovered the magnificent brilliant-blue poppies called Meconopsis betonicifolia.
That very same year, he contracted the bubonic plague. “Out of 48 cases among my Christians, 42 died.” Combined with malaria attacks, this disease left him extremely weak. However, he continued to collect plants and send them to France. The year 1890 was disrupted by his illness. After staying in a sanatorium in Hong Kong, he went back to Yunnan by the Red River.
He returned to France in 1891 in order to get treatment in a Foreign Missions sanatorium. A bout of local paralysis deprived him of the use of one arm. But his yearning for China encouraged him to go back to Yunnan.
Third and final stay in China (1894-1895)
He sailed up the Blue River again but on account of his deteriorating health, he was forced to stop in Longqi (North West of Yunnan). There, he collected another 1 200 specimens. Unfortunately, half of his collection was lost due to the extreme humidity in the area. In February 1895, he reached Hunming (225 km north east of Dali) and he eventually arrived in the village to which he had been posted as a missionary. Although he was exhausted, he kept botanizing and dispatching plants.
He passed away, exhausted, at 61 years of age, on December 31st, 1895.
In the course of his second and third stays, the Paris Muséum benefited from over 100,000 herbarium samples, of which 2 500 were new plants. The seeds, passed on to the Jardin des Plantes and the great horticulturists of the time (Vilmorin, Lemoine) enabled a great number of plants to be introduced into Europe. These plants had a huge horticultural interest and they would often be improved and hybridized.
His name (Delavayi) was given to many plant species. The samples he sent to the Muséum have not all been studied and their interest is all the greater since an important number of the species gathered by Delavay has disappeared on account of deforestation and the expanding cultures.
Dispatching the cases by the Blue River
Jean-Marie Delavay experienced a new adventure each time he dispatched boxes full of herbariums and seeds. In March 1884, he bought a horse and had difficulty finding a porter able to transport his boxes from Dapintze (his residence) to Shuifu pier (38 days on horseback) near the Blue River. At that time, a new conflict broke out between the Tonkin French army and the Chinese one, which increased the tensions between the Chinese and the Catholic missionaries. Several times, Delavay was refused the authorization to dispatch his boxes to the Muséum by civil servants (mandarins). In 1885, after the situation had returned to a state of calm, he hired 2 horses to carry his boxes to Kuming… then the boxes had to be taken back up to Shuifu ! Overall, dispatching boxes from Dapintze to Paris used to take 6 months whereas sending a letter by mail took about 4 months.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Deutsch
Zusammenfassung
Pater Jean-Marie DELAVAY stammt aus Morzine (Französische Alpen) und hat bereits Erfahrung mit Botanik und Hochgebirge gesammelt, bevor er auf Mission ging. Während 23 Jahren in China sammelt J.-M. Delavay Pflanzen in der Nähe von Canton, dann in den Bergen von Yunnan und auf den Hochebenen von Tibet, wo er die berühmte blaue Mohnblume entdeckt. Trotz der wiederkehrenden Feindseligkeiten, denen er begegnet, und den erkrankten Krankheiten, botanisiert er weiter, bis er erschöpft ist. Zu dieser Zeit hat er unter den botanischen Missionaren in China die größte Anzahl an Pflanzen für das Museum und Saatgut für Baumschulen gesammelt.
Zwei Beete sind Pater Jean-Marie DELAVAY gewidmet. Sie werden von der chinesischen Bake Nr. 1 gemeldet, der sich kurz vor der Station Nr. 3 befindet (Otaksa, meine Liebe).
Paul-Guillaume FARGES est affecté très jeune aux Marches du Tibet, en 1867. Il mène une vie de privation et se retrouve très isolé avec des petites communautés chrétiennes souvent incomprises par les lamas. Beaucoup plus tard, il est sollicité par le Muséum d’Histoire naturelle de Paris pour réaliser des collectes de plantes au Sichuan. Grand marcheur, méthodique, il devient un excellent botaniste : il va collecter 4 000 spécimens de plantes dont de nombreuses nouvelles espèces pour la science. A. Franchet, du Muséum, attribue, en reconnaissance de l’œuvre botanique du Père Farges, le nom de Fargesia à un genre des bambous cespiteux devenus aujourd’hui très populaires dans nos jardins.
Pour honorer le Père Farges, un massif des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par le Balise chinoise n° 2 près du panneau Jean Houzeau de Lehaie, au début du Chemin des Lotus - station n° 7)
Paul Farges
Originaire du Tarn-et-Garonne, il arrive en Chine en 1867, à l'âge de 23 ans. Il est destiné à œuvrer dans la partie orientale du Sichuan. Cette province (du nom des 4 rivières qui alimentent le fleuve bleu) est située dans une région montagneuse proche de l’Himalaya, au nord du Yunnan et à l’est du Tibet. Ses hauts sommets (6 000 à 7 000 mètres) émergent d'une couche brumeuse et humide qui favorise le développement d'une végétation particulièrement épaisse. Un proverbe chinois dit : « Le chemin du Sichuan est plus difficile que de monter au ciel.» ! Le Sichuan est une province très peuplée, composée de 15 ethnies.
Il s'engage dans une Mission dangereuse
Le Père Farges est envoyé seul dans plusieurs districts reculés où se trouvent de petites communautés chrétiennes. La situation est régulièrement très tendue : en effet, aux massacres des chrétiens répondent des répressions impitoyables ordonnées par l'Empire chinois sur les responsables bouddhistes. Retour à la mission de Chengdu. Malgré toutes ces difficultés ajoutées à une grande solitude (ses plus proches confrères vivent à plusieurs jours de voyage vers le sud), Paul-Guillaume Farges y restera 29 ans. Il ne retournera plus jamais en France.
Il mène une vie de sacrifice à laquelle il a été préparé aux Missions Etrangères à Paris : il vit frugalement (le vin est réservé pour les offices, pas de pain). Il introduit avec succès plusieurs variétés de pommes de terre, de topinambours et de seigle bien supérieures aux variétés traditionnelles. Les envois réalisés par Maurice de Vilmorin en contrepartie des graines collectées par le Père Farges pour l’Arboretum des Barres améliorent le bien-être de la population.
Excellent botaniste
Lorsqu’Adrien Franchet, chargé de la description et de la classification des plantes au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, prend connaissance de l’intérêt du missionnaire pour la botanique, il lui écrit en 1891 pour qu’il contribue à la collecte des plantes du Sichuan inconnues en France. Il accepte avec enthousiasme, mais il fait savoir à son correspondant que les plantes du Sichuan ne se trouvent souvent que dans les endroits les plus inaccessibles, ce qui signifie qu’il doit trouver des hommes assez courageux pour grimper et collecter les plantes à l’aplomb de précipices et de ravins.
Des conseils très pratiques sont apportés par le Muséum, par exemple, pour la collecte des plantes, la constitution des herbiers (séchage, présentation, étiquetage), leur conservation et leur expédition. En contrepartie de ce travail, le Muséum envoie une indemnité à chaque expédition. Elle permet de rétribuer porteurs et collecteurs qui assistent le missionnaire et d’améliorer les conditions de vie de la communauté.
Courageux, grand marcheur, méthodique et bon connaisseur de la flore du Sichuan, le Père Farges va envoyer à Franchet et à ses collègues des milliers de spécimens, y compris de nombreuses nouvelles espèces essentiellement collectées dans la Daba Shan, une chaîne de montagnes relativement basses. Les sommets dominant Chengdu - ne dépassent pas 2 500 m. et séparent le nord-est du Sichuan de la province du Shaanxi.
Sur le plan botanique, la région n’est pas aussi riche que le Yunnan, mais la flore est variée, avec un grand nombre de plantes ligneuses, et le Père Farges a pu envoyer à A. Franchet plusieurs grandes collectes annuelles.
Un nouveau genre de bambou : Fargesia
Au nord du Sichuan, sur les monts Daba, le Père Farges collecte un type de bambous bien différents de ceux qui poussent dans les provinces chinoises de moyenne et basse altitude. Ils poussent en touffe (= cespiteux) et mesurent de 2 à 5 m. Jusqu’alors ils sont mal connus. Parmi les nombreuses espèces, le Père Farges va en recueillir une seule, probablement parce qu’elle est en fleur (phénomène assez rare chez les bambous). A partir de ce seul échantillon, A. Franchet crée un nouveau genre appelé Fargesia en l'honneur du missionnaire. Il désigne cette espèce spathacea (car ses feuilles sont en forme d’épée). Fargesia spathacea est sans doute la première espèce décrite. Quelques années après, E. Wilson rapporte en Angleterre un autre Fargesia qu'il dédie à sa fille qui vient de naître (Muriel ==> Fargesia Murielae). Jusqu’en 1982, seules 2 espèces sont connues en Occident. Aujourd’hui c’est l’un des genres de bambous les plus importants : en 1998, 120 espèces de Fargesia sont collectées dans les provinces du Sichuan et du Yunnan. Le genre Fargesia est aujourd’hui assimilé à un genre plus large qui inclut des types de bambous tels que Yushania, Borinda…
Les espèces de bambous les plus appréciées aujourd’hui par les jardiniers sont du genre Fargesia. Exemples : F. robusta pingwu, F. robusta wolong, F. Juizhaigou, F. angustifoflia… La désignation de ces espèces est souvent simplifiée en jardinerie ex : Fargesia Red Panda (pour F. Juizhaigou), Fargesia Rufa (pour F. dracocephala), Fargesia angustissima (pour Borinda a.). Ainsi, sans que nous le sachions, il y a souvent un souvenir du Père Farges qui subsiste dans beaucoup de nos jardins.
Quelques espèces de plantes dédiées au Père Farges : Abies fargesii (sapin), Arisaema f. (sorte de grand arum), Bashania f. (bambou), Catalpa f., Clematis f., Clerodendron trichotomum f., Decaisnea f., Epimedium f.,(fleur des elfes), Paulownia f., Primula f. (Primevère), Rhododendron oreodoxa var. f., Betula f. (bouleau). Les 175 plantes portant l’épithète ‘fargesii’ ne représentent qu’une petite partie des milliers de plantes qu’il a découvertes.
Une course entre l’Angleterre et la France, pour planter "l'Arbre aux mouchoirs"
En 1893, Franchet demande au Père Farges des semences de Davidia involucrata, l’arbre aux mouchoirs du Père David. Il souhaite que la France ait l'honneur d'y faire pousser le premier spécimen. Il faut aller vite car D. involucrata ou encore arbre aux colombes a été collecté récemment au Sichuan par un Anglais. L'espèce est assez commune autour de Chengdu mais les conditions de cueillette difficiles (question de maturité des graines). Sur les 37 graines expédiées en 1897 par le missionnaire à Maurice de Vilmorin, un seul plan survit aux Barres fin 1899. 4 branches sont prélevées pour être bouturées. Seules deux des boutures survivent. Vilmorin encourage le Père Farges à collecter d'autres semences en vue d’assurer la pérennité de cette magnifique plante en France et de répondre à la demande des propriétaires de parcs qui s’enthousiasment pour l’arbre aux pochettes (autre nom populaire du D. involucrata). Un an après Vilmorin, le pépiniériste Veitch réussit les semis des semences envoyées par son chasseur de plantes, Ernest Wilson. Le Père Farges a l’avantage de vivre sur place, il sait sans hésitation où et quand retrouver les fameux arbres avec des fruits matures.
Epuisé par ses expéditions
Fin 1900, le Père Farges expédie ses dernières découvertes. Il est conscient que sa collecte est de moins en moins importante. La solitude, les longues marches, les privations tout au long de 29 ans de mission à Chengdu ont eu raison de sa santé. Il a désormais près de soixante ans. En 1903, il a été nommé aumônier de l'hôpital de Chongqing. Il y reste jusqu'à ce qu'il subisse un accident vasculaire cérébral en 1909, après quoi il est transféré dans une petite communauté chrétienne située dans la campagne voisine, à proximité d'un autre missionnaire. Il meurt trois ans plus tard à Chongqing en décembre 1912, à l'âge de soixante-huit ans.
Born in Tarn-et-Garonne, Paul Farges arrived in China in 1867, aged 23. He was destined to work in the eastern part of Sichuan. This province (named after the four rivers which form the Blue River) is situated in a mountainous area, close to the Himalayas, north of Yunnan and east of Tibet. Its high summits (6 000 to 7 000 metres) rise out of a humid and misty layer which promiotes the development of a particularly thick vegetation. A Chinese proverb says: “The path to Sichuan is more difficult than the way up to heaven.” The Sichuan province was very densely populated consisting of 15 ethnic groups.
A dangerous mission
Father Farges was sent alone to several remote districts where small Christian communities lived. The situation was regularly very tense: in fact, the Chinese Empire retaliated to the slaughter of Christians by ordering ruthless repressions against the Buddhist authorities. Father Farges went back to the Chengdu mission. In spite of all those hardships and isolation (his nearest colleagues lived a few days’ trip away towards the south), Paul-Guillaume Farges was to stay there for 29 years. He was never to see France again.
He led a life of sacrifice for which he had been prepared at the Paris Foreign Missions living frugally (no wine, no bread). He successfully introduced several species of potatoes, Jerusalem artichokes and rye which were far superior to the traditional varieties. Maurice de Vilmorin sent goods in exchange for the seeds collected by Father Farges for the Arboretum des Barres which greatly improved the well-being of the population.
An excellent botanist
When Adrien Franchet, responsible for describing and classifying plants at the Paris Muséum d’Histoire naturelle, heard of the missionary’s interest in botany, he wrote to him in 1891, asking him to contribute to collecting Sichuan plants unknown in France. Father Farges enthusiastically accepted but he let his correspondent know that Sichuan plants could often be found only in the most inaccessible places, which implied that he had to find men who were brave enough to climb up and collect the plants on the edge of precipices and ravines.
The Muséum gave very practical advice regarding the gathering of plants, the making up of herbariums (drying, presentation, labelling), their conservation and their expedition. As payment for their work, the Muséum sent an allowance for each expedition. It enabled the porters and collectors who helped the missionary to be paid and the community’s living conditions to be improved.
Brave, a great walker, a methodical man and an expert in the Sichuan flora, Father Farges sent Franchet and his colleagues thousands of specimens, including may new species, mostly picked up in the Data Shan, a relatively low mountain range. The summits above Chengdu are not higher than 2 500 m. and they separate north eastern Sichuan from the Shaanxi province.
As far as botany was concerned, this area was not as rich as Yunnan but the flora was very varied, with many ligneous plants and Father Farges managed to send several major collections every year to Adrien Franchet.
Father Farges’s discoveries
A new species of bamboo: Fargesia
North of Sichuan, on the Daba Mountains, Father Farges collected quite a different type of bamboo from that which grew in the Chinese provinces of middle and low altitude. This bamboo grew in clumps (= caespitose) and were 2 to 5 metre high. They were little-known until then. Among the numerous species, Father Farges collected only one, more than likely because it was in bloom (quite a rare phenomenon for bamboo). From this one sample, Adrien Franchet created a new variety named Fargesia, in honour of the missionary. He called this species spathacea (because its leaves are sword-shaped). Fargesia spathacea was probably the first species ever to be described. A few years later, E. Wilson brought another Fargesia back to England; he dedicated it to his new-born daughter (Muriel [Fargesia Murielae). Up until 1982, only 2 species were known in the West. Today, it is one of the most important varieties of bamboo: in 1998, 120 species of Fargesia were collected in the provinces of Sichuan and Yunnan. The Fargesia variety is assimilated nowadays into a wider type which includes bamboo species such as Yushania, Borinda… Today, gardeners prefer Fargesia type varieties. Examples: F. robusta pingwu, F. robusta wolong, F. Juizhaigou, F. angustifolia… In garden centres, the designation of these species is often simplified; for example: Fargesia Red Panda (for F. Juizhaigou), Fargesia Rufa (for F. dracocephala), Fargesia angustissima (for Borinda a). Thus, without our realizing it, there is often a memory of Father Farges growing in many a garden.
Some species of plants dedicated to Father Farges: Abies fargesii (fir tree), Arisaema (a variety of tall arum), Bashania (bamboo); Catalpa f., Clematis f., Clerodendron trichotomum f., Decaisnea f., Epimedium f. (Epimedium grandiflorum), Paulownia f., Primula f., (primrose), Rhododendron oreodoxa var. f., Betula f. (birch tree). The 175 plants named fargesii cover only a tiny part of the thousands he had discovered.
A race between England and France to plant the handkerchief tree
In 1893, Franchet asked Father Farges for Davidia involucrata seeds; Davidia involucrate was Father David’s handkerchief tree. He wanted France to have the honour of growing the first specimen. They had to hurry because Davidia involucrata, also named dove tree, had recently been picked up in Sichuan by an Englishman. The species was fairly common around Chengdu but the gathering conditions proved quite difficult (a matter of how mature the seeds were.). Out of 37 seeds sent to Maurice de Vilmorin by the missionary in 1897, only one plant survived in Les Barres at the end of 1899. Four branches were removed in order to take cuttings. Only two of those survived. Vilmorin encouraged Father Farges to collect other seedlings with a view to ensuring the survival of this magnificent plant in France and to meeting the requests of park owners who were getting excited over the handkerchief tree. One year after Vilmorin, the nurseryman Veitch watched the seedlings sent by his plant hunter, Ernest Wilson, successfully germinate. Father Farges had the advantage of living there and, without faltering, he knew where and when he could find the famous trees laden with mature fruit.
Exhausted by his expeditions
At the end of 1900, Father Farges dispatched his last finds. He was fully aware that his collections were getting less important. The isolation, the long walks, the deprivations throughout his 29 years’ mission in Chengdu eventually affected his health. By then, he was almost sixty years old. In 1903, he was appointed chaplain of Chongqing hospital. He stayed there until he had a stroke in 1909, after which he was transferred to a small Christian community in the neighbouring countryside, close to another missionary. He died three years later in Chongqing, in December 1912, aged sixty-eight.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Deutsch
Zusammenfassung
Paul-Guillaume FARGES wurde 1867 in die tibetischen Marken geschikt. Er führte ein Leben in Armut und fand sich sehr isoliert in kleinen christlichen Gemeinschaften, die oft von den Lamas missverstanden wurden. Viel später wird er vom Naturhistorischen Museum von Paris gebeten, Pflanzensammlungen in Sichuan durchzuführen. Er ist ein großartiger methodischer Wanderer, und wird ein hervorragender Botaniker: Er wird 4000 Pflanzenarten sammeln, darunter viele neue Arten für die Wissenschaft. A. Franchet, vom Museum in Anerkennung der botanischen Arbeit von Pater Farges, teilt einer Art horstigwachsenden Bambus, den Namen Fargesia zu. Diese Bambus sind heutzutage in unseren Gärten sehr populär.
Zu Ehren von Pater Farges wird ihm ein Beet in den Gärten des Pirols (Jardins du Loriot) gewidmet. Es wird durch die chinesische Bake Nr. 2 in der Nähe der Tafel Jean Houzeau de Lehaie am Anfang des Lotuspfads (Station Nr. 7) angezeigt.
Aux marches sino-tibétaines, au S-0 du Sichuan et N-0 du Yunnan, le Père Jean-André Soulié (1858-1905), malgré les vives tensions entre lamas et chrétiens, accomplit avec détermination sa mission apostolique tout en devenant un collecteur de plantes remarquables œuvrant pour le Muséum d’Histoire Naturelle et un géographe estimé et récompensé par la Société de Géographie. Sa connaissance avancée des plantes lui confère une reconnaissance médicale auprès de ses fidèles. Sans cesse poursuivi par les lamas, il est finalement, en février 1905, cruellement mis à mort après douze jours de tortures par les lamas de la secte « Bonnets jaunes ».
Pour honorer le Père Soulié, un espace des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 3 - station n° 23 - sur le Chemin vert de la Renaîtrie)
P. J.-A Soulié
03 – Père Jean-André Soulié
Jean-André Soulié est né à Saint-Juéry, près de Rodez (Aveyron) en 1858. Après ses études aux petit et grand séminaires, il part à Paris pour devenir missionnaire. Après une préparation de dix mois, il fait le choix de poursuivre l'évangélisation du Tibet, alors que tous les missionnaires viennent d'en être expulsés.
Un homme de caractère
Le Tibet, sous la double autorité d'un roi, d'un dalaï-lama et sous la surveillance d'un émissaire de la Chine (Amban), est convoité par l'Empire britannique, la Russie et, depuis longtemps, par l'Empire du Milieu. Les Anglais viennent d'envahir le Népal et le Bhoutan à partir de l'Empire des Indes. Dans un climat d'incertitude et de tension des tibétains, le Père Soulié arrive, début 1885, à Kangting (ex Tatsienlou – siège du Diocèse) aux Marches du Tibet, au sud-ouest du Sichuan. Il est affecté à Batang à la frontière du Tibet. Il étudie le tibétain. Son habitation est criblée de pierres par des lamas de la secte des « Bonnets jaunes », inquiets de l'influence grandissante des missionnaires sur la population. Il doit se réfugier dans une cache pendant 10 jours. Poursuivi par ses agresseurs, il repart à Kangting et y apprend le chinois.
Envoi des premiers spécimens de plantes alpines en 1891
Alors que Jean-André est affecté à Chapa, son premier sermon en chinois fait sourire les petites filles de l'orphelinat qui se font rabrouer ! Pour se délasser, il parcourt les plateaux et montagnes aux alentours et commence à faire ses premières découvertes botaniques. Envoyé à Tongolo (3.620 m d'altitude), il vit pauvrement dans un petit réduit situé à l'intérieur d'une habitation tibétaine. Il prend plaisir à collecter un grand nombre de plantes alpines : asters, primevères, deutzias, corydalis, gentianes, anémones, delphiniums, lys, rhododendrons, viburnums, chèvrefeuilles, saxifrages, spirées, berbéris... Il lui arrive de faire des sorties avec le naturaliste anglais Pratt qui s'étonne de voir les montagnards se chauffer avec des troncs de rhododendrons ! Adrien Franchet, chargé des herbiers du monde entier au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris reçoit en 1891 les premiers spécimens de plantes. J-A Soulié rencontre également à Kangting, en 1893, l'explorateur, botaniste-ethnologue russe Grigori Potaninet sa femme Alexandra, géographe, qui l'encouragent à poursuivre ses recherches botaniques.
Poursuivi sans cesse par les lamas
Pour se rendre à Cigu (ex Tsekou), sa nouvelle affectation, afin d'échapper à la poursuite des lamas et des mandarins, il se fait raser la barbe, troque son habit chinois de missionnaire contre un habit tibétain, se faisant passer pour un marchand tartare. Il doit prendre des chemins détournés, passer des gorges sur des ponts de cordes avec ses mulets, affronter la neige et les loups en haute montagne... Il reste à Cigu jusqu'en 1896, s'occupant de l'instruction d'enfants tout en botanisant dans les environs. Nouvelles menaces des lamas. Il a ordre de remonter à Batang mais la situation y est trop dangereuse. Arrivé à Yaregong, il est bien accueilli par la population mais elle prend vite peur sous la pression des lamas. Il repart pour Kangding. Ces déplacements incessants lui permettent de réaliser d'importants travaux de cartographie demandés par le Prince d'Orléans, explorateur, lors du passage en 1890 à Kangting de la grande expédition Paris-Tonkin entreprise avec l'explorateur Bonvalot.
Le retour au calme permet au Père Soulié de réintégrer la chrétienté de Yaregong. Là, il acquiert une solide réputation de médecin, soignant les lépreux, les aveugles et autres malades. Il devient très populaire, le presbytère est reconstruit. Il s'adonne aux travaux les plus durs des villageois, devient scieur de long, charbonnier, chaufournier... tout en poursuivant ses travaux botaniques pour le Muséum. En 1904, il apprend par courrier que la Société de Géographie (Paris) lui décerne une médaille d'argent pour ses travaux cartographiques.
L’entrée en force des Britanniques à Lhassa (capitale du Tibet) et la fuite du dalaï-lama ont un effet contraire à celui qu’espéraient les missionnaires. La plupart des postes catholiques des Marches tibétaines sont attaqués. Début 1905, l'agitation des « Bonnets jaunes » à Batang et au sud de Yaregong devient alarmante. Le Père Soulié craint le pillage et la destruction de sa mission. Mais il est loin d'imaginer les violences dont il va faire l'objet.
Le martyre du Père Soulié sous le regard impuissant de ses fidèles
Le 3 avril 1905, sa maison est assaillie par des lamas en armes. Il est saisi, entravé, piétiné, blessé au côté par une lance, puis attaché à une chaîne. Son supplice va durer jusqu'au 14 avril où il sera fusillé lâchement, devant ses fidèles impuissants. En juillet, près de Tsékou, le Père Bourdonnec et le Père Dubernard sont massacrés dans des conditions atroces. Le grand botaniste-aventurier G. Forrest, de passage à la mission, tente de les protéger mais doit fuir pendant dix jours, poursuivi par des lamas révoltés, 16 de ses porteurs sont assassinés. Suite, Balise chinoise n° 7 - George Forrest.
Durant une période de 13 ans, le Père Soulié a collecté plus de 7.000 espèces de plantes. On lui doit, entre autres fleurs, la rose tibétaine, "Rosa soulieana", dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris et qui est étudiée par le spécialiste François Crépin en 1896.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David(Buddleia davidii) ou arbre aux papillons sont réalisés dans la propriété de la famille de Vilmorin, grâce à un envoi du Père Soulié. La plante est largement cultivée dans nos jardins depuis 1916.
Jean-André Soulié was born near Rodez (Aveyron). After studying in a Catholic secondary school and then in a seminary, he went to Paris with a view to becoming a missionary. After a ten-month preparation course, he chose to work in Tibet, although all the missionaries had just been deported from there.
A man of character
Under the dual authority of a king and a Dalai Lama and the surveillance of an emissary from China (Amban), Tibet was coveted by the British Empire, Russia and, for a long time, the Middle Kingdom. The English had just invaded Nepal and Bhutan from the Indian Empire. In a climate of tension and uncertainty among Tibetans, Father Soulié arrived in Kangding (formerly Tatsienlou — the see of the diocese) at the beginning of 1885, at the Marches of Tibet, south west of Sichuan. He was stationed in Batang on the Tibetan border. He studied Tibetan. His house was pummelled with stones by lamas belonging to the “Yellow Caps” sect, who disliked the increasing influence of the missionaries on the population. He had to take refuge in a hiding place for 10 days. Pursued by his attackers, he went back to Kangding and there, learnt Chinese.
Dispatching the first specimens of alpine plants in 1891
Posted in Chapa, Father Soulié gave his first sermon in Chinese and the little girls from the orphanage could not help smiling, which would earn them a rebuke. To relax, he went all over the plateaux and mountains around and started making his first botanical discoveries. He was sent to Tongolo (altitude: 3620 m.) and lived in poor circumstances in a tiny room in a Tibetan house. He enjoyed collecting a great number of alpine plants: asters, primroses, deutzias, corydalis, gentians, anemones, delphiniums, lilies, rhododendrons, viburnums, honeysuckle, spiraea berberis… He sometimes went on outings with British naturalist Pratt who was amazed to see the mountain dwellers burning rhododendron trunks for heating. Adrien Franchet, who was in charge of the world herbariums at the Paris Musée d’histoire naturelle, received the first plant specimens in 1891. In Kangding, in 1893, Jean-André Soulié also met the Russian botanist/ethnologist/explorer Grégori Potanin and his wife, Alexandra, a geographer, who encouraged him to pursue his research into botany.
Ceaselessly pursued by the lamas
In order to go to Cigu (formerly Tsekou), his new post, and to escape his pursuers — lamas and mandarins —, he had his beard shaved off, exchanged his Chinese missionary habit for a Tibetan one, thus trying to pass for a Tartar merchant. He had to take roundabout ways, go over gorges on rope bridges with his mules, brave the snow and wolves in the high mountains… He remained in Cigu until 1896, keeping himself busy educating children while collecting plants. The lamas were threatening him again. He was ordered to go back up to Batang but the situation there was dangerous. When he arrived in Yareyong, he was welcomed by the population but they soon got scared under the pressure imposed by the lamas. He went back to Kangding. These numerous movements enabled him to do major mapmaking work requested by the Prince of Orléans, a French explorer when the great Paris-Tonkin expedition, which he had undertaken along with another explorer, Bonvalot, passed through Kangding in 1890.
Doctor, sawyer, coalman, botanist, geographer…
Thanks to the return of peaceful times, Father Soulié joined the Yaregong Christian community again. There, he earned a strong reputation as a doctor, looking after the lepers, the blind and other patients. He became very popular and the presbytery was rebuilt. He devoted himself to the hardest tasks of the villagers, becoming a pit sawyer, a coalman, a lime-burner while pursuing his botanical work for the Muséum. In 1904, a letter informed him that the Paris Société de Géographie awards him a silver medal for his mapmaking work.
The British forcing their way into Lhassa (the capital of Tibet) and the Dalai Lama’s running away had the exact opposite effect to what the missionaries expected. Most of the Catholic posts of the Marches of Tibet were attacked. At the beginning of 1905, the “Yellow Caps” unrest in Batang and south of Yareyong was becoming quite alarming. Father Soulié feared that his mission might be plundered and destroyed. Yet, he was far from imagining the violence which was about to befall him.
Father Soulié’s martyrdom under the powerless eye of his faithful
On April 3rd 1905, his house was attacked by armed lamas. He was grabbed, shackled, trampled upon, his side pierced by a spear and then he was put in chains. His torture lasted until April when he was shot, in a cowardly way, in front of his powerless faithful.
Three other missionaries (among whom Mgr Giraudeau) were slaughtered at the same time, south of Yerkalo. Father Dubernard was killed in July, near Tsékou. The great botanist/adventurer G. Forrest, who was passing by, tried to protect him but he had to flee for ten days because revolting lamas were chasing him. Sixteen of his porters were assassinated. (See prayer-wheel n° 7 for more)
Throughout a period of 13 years, Father Soulié collected more than 7 000 species of plants. Among other flowers, we owe him the Tibetan rose, “Rosa soulieana”, seeds of which he sent to the Paris Muséum national d’histoire naturelle and which was studied by François Crépin, an expert, in 1896.
In 1895, thanks to Father Soulié, the first French seedlings of the “Buddleia davidii” or “butterfly tree” were sown in the De Vilmorin estate. The plant has been widely grown in our gardens since 1896.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
... lisez l'ouvrage de Christian FONT, docteur en histoire, ancien maire de Saint Juéry dans l'Aveyron : Un missionnaire martyr botaniste au Tibet. Jean-André Soulié (1858-1905) Édité par l'auteur, 2020 472 pages, format 17 x 24 cm, dos carré cousu collé, couverture pelliculée sur carte 295 g/m2, intérieur sur Munken print white 90 g/m2 ISBN 979-10-699-5215-7 25 € (+ 7 € de frais d’envoi et d’emballage)
Pour vous procurer cet ouvrage téléchargez le bon de commande ci-joint
Le Père J.-A. Soulié parmi ses fidèles (1895)
Le Circuit des Explorateurs
aux Jardins du Loriot
Résumé
Aux marches sino-tibétaines, au S-0 du Sichuan et N-0 du Yunnan, le Père Jean-André Soulié (1858-1905), malgré les vives tensions entre lamas et chrétiens, accomplit avec détermination sa mission apostolique tout en devenant un collecteur de plantes remarquables œuvrant pour le Muséum d’Histoire Naturelle et un géographe estimé et récompensé par la Société de Géographie. Sa connaissance avancée des plantes lui confère une reconnaissance médicale auprès de ses fidèles. Sans cesse poursuivi par les lamas, il est finalement, en février 1905, cruellement mis à mort après douze jours de tortures par les lamas de la secte « Bonnets jaunes ».
Pour honorer le Père Soulié, un espace des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 3 - station n° 23 - sur le Chemin vert de la Renaîtrie)
P. J.-A Soulié
03 – Père Jean-André Soulié
Jean-André Soulié est né à Saint-Juéry, près de Rodez (Aveyron) en 1858. Après ses études aux petit et grand séminaires, il part à Paris pour devenir missionnaire. Après une préparation de dix mois, il fait le choix de poursuivre l'évangélisation du Tibet, alors que tous les missionnaires viennent d'en être expulsés.
Un homme de caractère
Le Tibet, sous la double autorité d'un roi, d'un dalaï-lama et sous la surveillance d'un émissaire de la Chine (Amban), est convoité par l'Empire britannique, la Russie et, depuis longtemps, par l'Empire du Milieu. Les Anglais viennent d'envahir le Népal et le Bhoutan à partir de l'Empire des Indes. Dans un climat d'incertitude et de tension des tibétains, le Père Soulié arrive, début 1885, à Kangting (ex Tatsienlou – siège du Diocèse) aux Marches du Tibet, au sud-ouest du Sichuan. Il est affecté à Batang à la frontière du Tibet. Il étudie le tibétain. Son habitation est criblée de pierres par des lamas de la secte des « Bonnets jaunes », inquiets de l'influence grandissante des missionnaires sur la population. Il doit se réfugier dans une cache pendant 10 jours. Poursuivi par ses agresseurs, il repart à Kangting et y apprend le chinois.
Envoi des premiers spécimens de plantes alpines en 1891
Alors que Jean-André est affecté à Chapa, son premier sermon en chinois fait sourire les petites filles de l'orphelinat qui se font rabrouer ! Pour se délasser, il parcourt les plateaux et montagnes aux alentours et commence à faire ses premières découvertes botaniques. Envoyé à Tongolo (3.620 m d'altitude), il vit pauvrement dans un petit réduit situé à l'intérieur d'une habitation tibétaine. Il prend plaisir à collecter un grand nombre de plantes alpines : asters, primevères, deutzias, corydalis, gentianes, anémones, delphiniums, lys, rhododendrons, viburnums, chèvrefeuilles, saxifrages, spirées, berbéris... Il lui arrive de faire des sorties avec le naturaliste anglais Pratt qui s'étonne de voir les montagnards se chauffer avec des troncs de rhododendrons ! Adrien Franchet, chargé des herbiers du monde entier au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris reçoit en 1891 les premiers spécimens de plantes. J-A Soulié rencontre également à Kangting, en 1893, l'explorateur, botaniste-ethnologue russe Grigori Potaninet sa femme Alexandra, géographe, qui l'encouragent à poursuivre ses recherches botaniques.
Poursuivi sans cesse par les lamas
Pour se rendre à Cigu (ex Tsekou), sa nouvelle affectation, afin d'échapper à la poursuite des lamas et des mandarins, il se fait raser la barbe, troque son habit chinois de missionnaire contre un habit tibétain, se faisant passer pour un marchand tartare. Il doit prendre des chemins détournés, passer des gorges sur des ponts de cordes avec ses mulets, affronter la neige et les loups en haute montagne... Il reste à Cigu jusqu'en 1896, s'occupant de l'instruction d'enfants tout en botanisant dans les environs. Nouvelles menaces des lamas. Il a ordre de remonter à Batang mais la situation y est trop dangereuse. Arrivé à Yaregong, il est bien accueilli par la population mais elle prend vite peur sous la pression des lamas. Il repart pour Kangding. Ces déplacements incessants lui permettent de réaliser d'importants travaux de cartographie demandés par le Prince d'Orléans, explorateur, lors du passage en 1890 à Kangting de la grande expédition Paris-Tonkin entreprise avec l'explorateur Bonvalot.
Le retour au calme permet au Père Soulié de réintégrer la chrétienté de Yaregong. Là, il acquiert une solide réputation de médecin, soignant les lépreux, les aveugles et autres malades. Il devient très populaire, le presbytère est reconstruit. Il s'adonne aux travaux les plus durs des villageois, devient scieur de long, charbonnier, chaufournier... tout en poursuivant ses travaux botaniques pour le Muséum. En 1904, il apprend par courrier que la Société de Géographie (Paris) lui décerne une médaille d'argent pour ses travaux cartographiques.
L’entrée en force des Britanniques à Lhassa (capitale du Tibet) et la fuite du dalaï-lama ont un effet contraire à celui qu’espéraient les missionnaires. La plupart des postes catholiques des Marches tibétaines sont attaqués. Début 1905, l'agitation des « Bonnets jaunes » à Batang et au sud de Yaregong devient alarmante. Le Père Soulié craint le pillage et la destruction de sa mission. Mais il est loin d'imaginer les violences dont il va faire l'objet.
Le martyre du Père Soulié sous le regard impuissant de ses fidèles
Le 3 avril 1905, sa maison est assaillie par des lamas en armes. Il est saisi, entravé, piétiné, blessé au côté par une lance, puis attaché à une chaîne. Son supplice va durer jusqu'au 14 avril où il sera fusillé lâchement, devant ses fidèles impuissants. En juillet, près de Tsékou, le Père Bourdonnec et le Père Dubernard sont massacrés dans des conditions atroces. Le grand botaniste-aventurier G. Forrest, de passage à la mission, tente de les protéger mais doit fuir pendant dix jours, poursuivi par des lamas révoltés, 16 de ses porteurs sont assassinés. Suite, Balise chinoise n° 7 - George Forrest.
Durant une période de 13 ans, le Père Soulié a collecté plus de 7.000 espèces de plantes. On lui doit, entre autres fleurs, la rose tibétaine, "Rosa soulieana", dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris et qui est étudiée par le spécialiste François Crépin en 1896.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David(Buddleia davidii) ou arbre aux papillons sont réalisés dans la propriété de la famille de Vilmorin, grâce à un envoi du Père Soulié. La plante est largement cultivée dans nos jardins depuis 1916.
Jean-André Soulié was born near Rodez (Aveyron). After studying in a Catholic secondary school and then in a seminary, he went to Paris with a view to becoming a missionary. After a ten-month preparation course, he chose to work in Tibet, although all the missionaries had just been deported from there.
A man of character
Under the dual authority of a king and a Dalai Lama and the surveillance of an emissary from China (Amban), Tibet was coveted by the British Empire, Russia and, for a long time, the Middle Kingdom. The English had just invaded Nepal and Bhutan from the Indian Empire. In a climate of tension and uncertainty among Tibetans, Father Soulié arrived in Kangding (formerly Tatsienlou — the see of the diocese) at the beginning of 1885, at the Marches of Tibet, south west of Sichuan. He was stationed in Batang on the Tibetan border. He studied Tibetan. His house was pummelled with stones by lamas belonging to the “Yellow Caps” sect, who disliked the increasing influence of the missionaries on the population. He had to take refuge in a hiding place for 10 days. Pursued by his attackers, he went back to Kangding and there, learnt Chinese.
Dispatching the first specimens of alpine plants in 1891
Posted in Chapa, Father Soulié gave his first sermon in Chinese and the little girls from the orphanage could not help smiling, which would earn them a rebuke. To relax, he went all over the plateaux and mountains around and started making his first botanical discoveries. He was sent to Tongolo (altitude: 3620 m.) and lived in poor circumstances in a tiny room in a Tibetan house. He enjoyed collecting a great number of alpine plants: asters, primroses, deutzias, corydalis, gentians, anemones, delphiniums, lilies, rhododendrons, viburnums, honeysuckle, spiraea berberis… He sometimes went on outings with British naturalist Pratt who was amazed to see the mountain dwellers burning rhododendron trunks for heating. Adrien Franchet, who was in charge of the world herbariums at the Paris Musée d’histoire naturelle, received the first plant specimens in 1891. In Kangding, in 1893, Jean-André Soulié also met the Russian botanist/ethnologist/explorer Grégori Potanin and his wife, Alexandra, a geographer, who encouraged him to pursue his research into botany.
Ceaselessly pursued by the lamas
In order to go to Cigu (formerly Tsekou), his new post, and to escape his pursuers — lamas and mandarins —, he had his beard shaved off, exchanged his Chinese missionary habit for a Tibetan one, thus trying to pass for a Tartar merchant. He had to take roundabout ways, go over gorges on rope bridges with his mules, brave the snow and wolves in the high mountains… He remained in Cigu until 1896, keeping himself busy educating children while collecting plants. The lamas were threatening him again. He was ordered to go back up to Batang but the situation there was dangerous. When he arrived in Yareyong, he was welcomed by the population but they soon got scared under the pressure imposed by the lamas. He went back to Kangding. These numerous movements enabled him to do major mapmaking work requested by the Prince of Orléans, a French explorer when the great Paris-Tonkin expedition, which he had undertaken along with another explorer, Bonvalot, passed through Kangding in 1890.
Doctor, sawyer, coalman, botanist, geographer…
Thanks to the return of peaceful times, Father Soulié joined the Yaregong Christian community again. There, he earned a strong reputation as a doctor, looking after the lepers, the blind and other patients. He became very popular and the presbytery was rebuilt. He devoted himself to the hardest tasks of the villagers, becoming a pit sawyer, a coalman, a lime-burner while pursuing his botanical work for the Muséum. In 1904, a letter informed him that the Paris Société de Géographie awards him a silver medal for his mapmaking work.
The British forcing their way into Lhassa (the capital of Tibet) and the Dalai Lama’s running away had the exact opposite effect to what the missionaries expected. Most of the Catholic posts of the Marches of Tibet were attacked. At the beginning of 1905, the “Yellow Caps” unrest in Batang and south of Yareyong was becoming quite alarming. Father Soulié feared that his mission might be plundered and destroyed. Yet, he was far from imagining the violence which was about to befall him.
Father Soulié’s martyrdom under the powerless eye of his faithful
On April 3rd 1905, his house was attacked by armed lamas. He was grabbed, shackled, trampled upon, his side pierced by a spear and then he was put in chains. His torture lasted until April when he was shot, in a cowardly way, in front of his powerless faithful.
Three other missionaries (among whom Mgr Giraudeau) were slaughtered at the same time, south of Yerkalo. Father Dubernard was killed in July, near Tsékou. The great botanist/adventurer G. Forrest, who was passing by, tried to protect him but he had to flee for ten days because revolting lamas were chasing him. Sixteen of his porters were assassinated. (See prayer-wheel n° 7 for more)
Throughout a period of 13 years, Father Soulié collected more than 7 000 species of plants. Among other flowers, we owe him the Tibetan rose, “Rosa soulieana”, seeds of which he sent to the Paris Muséum national d’histoire naturelle and which was studied by François Crépin, an expert, in 1896.
In 1895, thanks to Father Soulié, the first French seedlings of the “Buddleia davidii” or “butterfly tree” were sown in the De Vilmorin estate. The plant has been widely grown in our gardens since 1896.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
... lisez l'ouvrage de Christian FONT, docteur en histoire, ancien maire de Saint Juéry dans l'Aveyron : Un missionnaire martyr botaniste au Tibet. Jean-André Soulié (1858-1905) Édité par l'auteur, 2020 472 pages, format 17 x 24 cm, dos carré cousu collé, couverture pelliculée sur carte 295 g/m2, intérieur sur Munken print white 90 g/m2 ISBN 979-10-699-5215-7 25 € (+ 7 € de frais d’envoi et d’emballage)
Pour vous procurer cet ouvrage téléchargez le bon de commande ci-joint
Le Père J.-A. Soulié parmi ses fidèles (1895)
Le Circuit des Explorateurs
aux Jardins du Loriot
Résumé
Aux marches sino-tibétaines, au S-0 du Sichuan et N-0 du Yunnan, le Père Jean-André Soulié (1858-1905), malgré les vives tensions entre lamas et chrétiens, accomplit avec détermination sa mission apostolique tout en devenant un collecteur de plantes remarquables œuvrant pour le Muséum d’Histoire Naturelle et un géographe estimé et récompensé par la Société de Géographie. Sa connaissance avancée des plantes lui confère une reconnaissance médicale auprès de ses fidèles. Sans cesse poursuivi par les lamas, il est finalement, en février 1905, cruellement mis à mort après douze jours de tortures par les lamas de la secte « Bonnets jaunes ».
Pour honorer le Père Soulié, un espace des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 3 - station n° 23 - sur le Chemin vert de la Renaîtrie)
P. J.-A Soulié
03 – Père Jean-André Soulié
Jean-André Soulié est né à Saint-Juéry, près de Rodez (Aveyron) en 1858. Après ses études aux petit et grand séminaires, il part à Paris pour devenir missionnaire. Après une préparation de dix mois, il fait le choix de poursuivre l'évangélisation du Tibet, alors que tous les missionnaires viennent d'en être expulsés.
Un homme de caractère
Le Tibet, sous la double autorité d'un roi, d'un dalaï-lama et sous la surveillance d'un émissaire de la Chine (Amban), est convoité par l'Empire britannique, la Russie et, depuis longtemps, par l'Empire du Milieu. Les Anglais viennent d'envahir le Népal et le Bhoutan à partir de l'Empire des Indes. Dans un climat d'incertitude et de tension des tibétains, le Père Soulié arrive, début 1885, à Kangting (ex Tatsienlou – siège du Diocèse) aux Marches du Tibet, au sud-ouest du Sichuan. Il est affecté à Batang à la frontière du Tibet. Il étudie le tibétain. Son habitation est criblée de pierres par des lamas de la secte des « Bonnets jaunes », inquiets de l'influence grandissante des missionnaires sur la population. Il doit se réfugier dans une cache pendant 10 jours. Poursuivi par ses agresseurs, il repart à Kangting et y apprend le chinois.
Envoi des premiers spécimens de plantes alpines en 1891
Alors que Jean-André est affecté à Chapa, son premier sermon en chinois fait sourire les petites filles de l'orphelinat qui se font rabrouer ! Pour se délasser, il parcourt les plateaux et montagnes aux alentours et commence à faire ses premières découvertes botaniques. Envoyé à Tongolo (3.620 m d'altitude), il vit pauvrement dans un petit réduit situé à l'intérieur d'une habitation tibétaine. Il prend plaisir à collecter un grand nombre de plantes alpines : asters, primevères, deutzias, corydalis, gentianes, anémones, delphiniums, lys, rhododendrons, viburnums, chèvrefeuilles, saxifrages, spirées, berbéris... Il lui arrive de faire des sorties avec le naturaliste anglais Pratt qui s'étonne de voir les montagnards se chauffer avec des troncs de rhododendrons ! Adrien Franchet, chargé des herbiers du monde entier au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris reçoit en 1891 les premiers spécimens de plantes. J-A Soulié rencontre également à Kangting, en 1893, l'explorateur, botaniste-ethnologue russe Grigori Potaninet sa femme Alexandra, géographe, qui l'encouragent à poursuivre ses recherches botaniques.
Poursuivi sans cesse par les lamas
Pour se rendre à Cigu (ex Tsekou), sa nouvelle affectation, afin d'échapper à la poursuite des lamas et des mandarins, il se fait raser la barbe, troque son habit chinois de missionnaire contre un habit tibétain, se faisant passer pour un marchand tartare. Il doit prendre des chemins détournés, passer des gorges sur des ponts de cordes avec ses mulets, affronter la neige et les loups en haute montagne... Il reste à Cigu jusqu'en 1896, s'occupant de l'instruction d'enfants tout en botanisant dans les environs. Nouvelles menaces des lamas. Il a ordre de remonter à Batang mais la situation y est trop dangereuse. Arrivé à Yaregong, il est bien accueilli par la population mais elle prend vite peur sous la pression des lamas. Il repart pour Kangding. Ces déplacements incessants lui permettent de réaliser d'importants travaux de cartographie demandés par le Prince d'Orléans, explorateur, lors du passage en 1890 à Kangting de la grande expédition Paris-Tonkin entreprise avec l'explorateur Bonvalot.
Le retour au calme permet au Père Soulié de réintégrer la chrétienté de Yaregong. Là, il acquiert une solide réputation de médecin, soignant les lépreux, les aveugles et autres malades. Il devient très populaire, le presbytère est reconstruit. Il s'adonne aux travaux les plus durs des villageois, devient scieur de long, charbonnier, chaufournier... tout en poursuivant ses travaux botaniques pour le Muséum. En 1904, il apprend par courrier que la Société de Géographie (Paris) lui décerne une médaille d'argent pour ses travaux cartographiques.
L’entrée en force des Britanniques à Lhassa (capitale du Tibet) et la fuite du dalaï-lama ont un effet contraire à celui qu’espéraient les missionnaires. La plupart des postes catholiques des Marches tibétaines sont attaqués. Début 1905, l'agitation des « Bonnets jaunes » à Batang et au sud de Yaregong devient alarmante. Le Père Soulié craint le pillage et la destruction de sa mission. Mais il est loin d'imaginer les violences dont il va faire l'objet.
Le martyre du Père Soulié sous le regard impuissant de ses fidèles
Le 3 avril 1905, sa maison est assaillie par des lamas en armes. Il est saisi, entravé, piétiné, blessé au côté par une lance, puis attaché à une chaîne. Son supplice va durer jusqu'au 14 avril où il sera fusillé lâchement, devant ses fidèles impuissants. En juillet, près de Tsékou, le Père Bourdonnec et le Père Dubernard sont massacrés dans des conditions atroces. Le grand botaniste-aventurier G. Forrest, de passage à la mission, tente de les protéger mais doit fuir pendant dix jours, poursuivi par des lamas révoltés, 16 de ses porteurs sont assassinés. Suite, Balise chinoise n° 7 - George Forrest.
Durant une période de 13 ans, le Père Soulié a collecté plus de 7.000 espèces de plantes. On lui doit, entre autres fleurs, la rose tibétaine, "Rosa soulieana", dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris et qui est étudiée par le spécialiste François Crépin en 1896.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David(Buddleia davidii) ou arbre aux papillons sont réalisés dans la propriété de la famille de Vilmorin, grâce à un envoi du Père Soulié. La plante est largement cultivée dans nos jardins depuis 1916.
Jean-André Soulié was born near Rodez (Aveyron). After studying in a Catholic secondary school and then in a seminary, he went to Paris with a view to becoming a missionary. After a ten-month preparation course, he chose to work in Tibet, although all the missionaries had just been deported from there.
A man of character
Under the dual authority of a king and a Dalai Lama and the surveillance of an emissary from China (Amban), Tibet was coveted by the British Empire, Russia and, for a long time, the Middle Kingdom. The English had just invaded Nepal and Bhutan from the Indian Empire. In a climate of tension and uncertainty among Tibetans, Father Soulié arrived in Kangding (formerly Tatsienlou — the see of the diocese) at the beginning of 1885, at the Marches of Tibet, south west of Sichuan. He was stationed in Batang on the Tibetan border. He studied Tibetan. His house was pummelled with stones by lamas belonging to the “Yellow Caps” sect, who disliked the increasing influence of the missionaries on the population. He had to take refuge in a hiding place for 10 days. Pursued by his attackers, he went back to Kangding and there, learnt Chinese.
Dispatching the first specimens of alpine plants in 1891
Posted in Chapa, Father Soulié gave his first sermon in Chinese and the little girls from the orphanage could not help smiling, which would earn them a rebuke. To relax, he went all over the plateaux and mountains around and started making his first botanical discoveries. He was sent to Tongolo (altitude: 3620 m.) and lived in poor circumstances in a tiny room in a Tibetan house. He enjoyed collecting a great number of alpine plants: asters, primroses, deutzias, corydalis, gentians, anemones, delphiniums, lilies, rhododendrons, viburnums, honeysuckle, spiraea berberis… He sometimes went on outings with British naturalist Pratt who was amazed to see the mountain dwellers burning rhododendron trunks for heating. Adrien Franchet, who was in charge of the world herbariums at the Paris Musée d’histoire naturelle, received the first plant specimens in 1891. In Kangding, in 1893, Jean-André Soulié also met the Russian botanist/ethnologist/explorer Grégori Potanin and his wife, Alexandra, a geographer, who encouraged him to pursue his research into botany.
Ceaselessly pursued by the lamas
In order to go to Cigu (formerly Tsekou), his new post, and to escape his pursuers — lamas and mandarins —, he had his beard shaved off, exchanged his Chinese missionary habit for a Tibetan one, thus trying to pass for a Tartar merchant. He had to take roundabout ways, go over gorges on rope bridges with his mules, brave the snow and wolves in the high mountains… He remained in Cigu until 1896, keeping himself busy educating children while collecting plants. The lamas were threatening him again. He was ordered to go back up to Batang but the situation there was dangerous. When he arrived in Yareyong, he was welcomed by the population but they soon got scared under the pressure imposed by the lamas. He went back to Kangding. These numerous movements enabled him to do major mapmaking work requested by the Prince of Orléans, a French explorer when the great Paris-Tonkin expedition, which he had undertaken along with another explorer, Bonvalot, passed through Kangding in 1890.
Doctor, sawyer, coalman, botanist, geographer…
Thanks to the return of peaceful times, Father Soulié joined the Yaregong Christian community again. There, he earned a strong reputation as a doctor, looking after the lepers, the blind and other patients. He became very popular and the presbytery was rebuilt. He devoted himself to the hardest tasks of the villagers, becoming a pit sawyer, a coalman, a lime-burner while pursuing his botanical work for the Muséum. In 1904, a letter informed him that the Paris Société de Géographie awards him a silver medal for his mapmaking work.
The British forcing their way into Lhassa (the capital of Tibet) and the Dalai Lama’s running away had the exact opposite effect to what the missionaries expected. Most of the Catholic posts of the Marches of Tibet were attacked. At the beginning of 1905, the “Yellow Caps” unrest in Batang and south of Yareyong was becoming quite alarming. Father Soulié feared that his mission might be plundered and destroyed. Yet, he was far from imagining the violence which was about to befall him.
Father Soulié’s martyrdom under the powerless eye of his faithful
On April 3rd 1905, his house was attacked by armed lamas. He was grabbed, shackled, trampled upon, his side pierced by a spear and then he was put in chains. His torture lasted until April when he was shot, in a cowardly way, in front of his powerless faithful.
Three other missionaries (among whom Mgr Giraudeau) were slaughtered at the same time, south of Yerkalo. Father Dubernard was killed in July, near Tsékou. The great botanist/adventurer G. Forrest, who was passing by, tried to protect him but he had to flee for ten days because revolting lamas were chasing him. Sixteen of his porters were assassinated. (See prayer-wheel n° 7 for more)
Throughout a period of 13 years, Father Soulié collected more than 7 000 species of plants. Among other flowers, we owe him the Tibetan rose, “Rosa soulieana”, seeds of which he sent to the Paris Muséum national d’histoire naturelle and which was studied by François Crépin, an expert, in 1896.
In 1895, thanks to Father Soulié, the first French seedlings of the “Buddleia davidii” or “butterfly tree” were sown in the De Vilmorin estate. The plant has been widely grown in our gardens since 1896.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
... lisez l'ouvrage de Christian FONT, docteur en histoire, ancien maire de Saint Juéry dans l'Aveyron : Un missionnaire martyr botaniste au Tibet. Jean-André Soulié (1858-1905) Édité par l'auteur, 2020 472 pages, format 17 x 24 cm, dos carré cousu collé, couverture pelliculée sur carte 295 g/m2, intérieur sur Munken print white 90 g/m2 ISBN 979-10-699-5215-7 25 € (+ 7 € de frais d’envoi et d’emballage)
Pour vous procurer cet ouvrage téléchargez le bon de commande ci-joint
La présente note résume quelques observations que je me suis faites en lisant l'étude historique entreprise par Christian Font pour faire mieux connaître Jean-André Soulié, missionnaire botaniste aux Marches du Tibet entre 1885 et 1905.
C. Font, historien, ancien maire de la commune de Saint-Juery où est né Jean-André Soulié en 1858, vient de publier la biographie de ce missionnaire moins connu que les Pères David, Delavay et Farges. Et pourtant, le responsable des collections végétales du Musée d'Histoire Naturelle de Paris, Adrien Franchet avait aussi beaucoup de considération pour l'œuvre scientifique de Jean-André Soulié. Il aimait désigner amicalement ces courageux missionnaires botanistes de haute volée "Les 4 mousquetaires". L'auteur invite le lecteur à découvrir le parcours de vie de son compatriote, oublié de notre histoire et souvent inconnu de la plupart d'entre nous.
Comment un fils de paysan aveyronnais peut-il devenir missionnaire botaniste aux marches du Tibet à la fin du XIXème ?
C'est une des questions initiales. Le territoire aveyronnais semble avoir façonné les structures rurales de l'Aveyron et les comportements des paysans-propriétaires. On comprend bien que les méthodes aratoires, qui n'ont pas beaucoup évoluées depuis l'Ancien régime, conduisent les communautés agricoles familiales à vivre en autarcie. L'achat d'un lopin de terre pour agrandir la petite exploitation peut se faire au détriment de l'amélioration de l'assolement et faire stagner le revenu agricole disponible. Destiner un enfant à la prêtrise constitue à l'époque, une des variables, entre autres, d'ajustement pour qu'elle survive. Le poids de l’Église sur les structures sociales en Rouergue et son influence sur les vocations missionnaires sont importants à l'époque. La doxa politique et religieuse y est encore plus prégnante que dans d'autres régions profondément catholiques et rurales. Les chiffres et les données historiques sont là. La convergence du retour de l’Église, après la turbulence de la Révolution française, et l'installation durable du Second Empire éclairent l'influence considérable de la politique gouvernementale et de la religion d'État, notamment sur la population rurale. La destinée religieuse de Jean-André semble toute tracée : jeune, il joue au séminaire la scène de son propre drame , l'appel de la science lui ouvre toutefois une fenêtre sur les chemins de la connaissance botanique bien au-delà du territoire du Rouergue. Sa mission sera l'occasion pour lui de prendre des sentes de traverse sur les pentes escarpées de l'aventure et de la liberté. C'est vrai aussi pour Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges, et bien d'autres ... C'est au Grand Séminaire de Rodez qu'il a entrevu ces perspectives.
Dans les pas de Jean-André Soulié
Le choix de l'auteur de se glisser dans les pas de Jean-André Soulié personnalise l'histoire des missionnaires au Tibet sans trahir celle-ci. Tout en restant neutre et scientifique, il rend ainsi cette histoire, notre histoire de France en Asie, plus attractive. A l'appui d'archives très volumineuses qui tiennent à l'organisation hiérarchique de l’église (le missionnaire ne doit cesser de faire des rapports circonstanciés à son évêque), principalement issues de la Société des Missions Étrangères de Paris, C. Font nous fait comprendre la façon de penser, d'être et d'agir de l'enfant aveyronnais puis de l'adolescent. Comment devenir missionnaire-martyr à l'autre bout du monde en pays païen ? Les programmes d'enseignement au Petit et Grand séminaire et le rigorisme des enseignants expliquent le cheminement vers le sacrifice possible de sa vie pour propager l'évangile. L'esprit est préparé, façonné, galvanisé durablement par le passage aux Missions Étrangères, rue du Bac à Paris. Les parents doivent aussi souffrir en silence, la séparation est imminente. Dans leur for intérieur ils savent qu'ils ne reverront plus Jean-André sauf miracle. Le chant patriotique et apostolique de Gounod, le célèbre organiste de l'institution religieuse, propulse le jeune Soulié vers une destination qu'il apprend à la dernière minute. Il s'agit du Tibet. Ce pays est en pleine tourmente sous la pression de l'Empire anglais (qui vient de démettre le roi Thibaw et la reine Supalayat à Mandalay [1885], poussant ainsi son emprise jusqu'à la frontière du Yunnan), de la Russie et de la France solidement installée au Tonkin et victorieuse dans la guerre contre l'Empire du milieu [1885], les Missions étrangères envoient de plus en plus de missionnaires en Asie. Le cuisant échec des missionnaires à Bonga [1868] dans la vallée de la Salouen ne serait-il qu'un accident de l'histoire ? Les perfectionnements incessants de l'invention de Robert Fulton et le percement du Canal de Suez réduisent considérablement la durée du voyage Marseille-Shanghai. Le nouveau contingent des missionnaires est là pour relever le défi. La nouvelle mission n'a plus rien à voir avec celle du Vendéen Perocheau, premier évêque au Sichuan au début du XIXème ou encore moins avec celle du Père Huc, (l'explorateur gascon acculturé au bouddhisme est pourtant le premier missionnaire arrivé aux portes du Potala [1846]) . Ce qu'il faut c'est surmonter à tout prix les erreurs commises à Bonga ! Bien que les missionnaires aient été expulsés violemment du Tibet, le Père Soulié et le Père Genestier qui voguent sur le même steamer [1885] sont persuadés qu'un jour ils iront à Lhassa pour porter la parole du Christ, quitte à y laisser leur vie. Ils espèrent bénéficier de l'appui inconditionnel des mandarins chinois en poste au Sichuan. Rien n'est garanti, leur attitude est régulièrement oscillante. Alors qui sait, les forces coloniales durablement stationnées au Tonkin pourraient sans doute leur venir en aide. Les missionnaires sont-ils conscients qu’ils peuvent être les éclaireurs des forces coloniales ? Toujours est-il que leur intervention n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement français.
Avec beaucoup de talent C. Font nous fait partager la remontée du Yang-Tsé vécu par les deux confrères jusqu'aux portes du Tibet. L'auteur a l'art et la manière de reconstituer le plus fidèlement possible la progression. En l'absence de notes de voyage du jeune aveyronnais, l'auteur va puiser dans l'histoire d'autres missionnaires qui ont fait le voyage quelques années auparavant. Cela tient de la technique des grands romanciers fidèles à l'histoire. On entend le halètement du steam-boat, les rugissements hostiles de quelques riverains au passage des Européens, puis les cris des dizaines de bateliers sur les rives de halage pour faire remonter la jonque sur le fleuve impétueux, là où des prédécesseurs acheminant leur collecte vers l'Europe ont parfois perdu leurs précieuses malles remplies de spécimens de plantes ou de peaux d'oiseaux...
Chronique d'un martyr annoncé
Finalement ils vont arriver à Tatsienlou accueillis à bras ouverts par l'évêque. Là commence le séjour de Jean-André Soulié au pied de cet attracteur étrange qu'est le mystérieux Tibet alors que s'accentue le rejet de la présence européenne par une partie de la population , tandis qu'une partie des roitelets et des lamas jaunes nourrissent une haine féroce à l'égard des missionnaires perçus comme des envahisseurs perturbant l'ordre social féodal et l'emprise religieuse des lamaseries sur la population. Le Tibet est une théocratie marquée par le féodalisme. Jean-André Soulié est immédiatement confronté à cette dure réalité. Son presbytère est régulièrement caillassé. A cela s'ajoute l'omniprésence de brigands de grand chemin dont les exactions sont incontrôlées par les quelques autorités chinoises en poste aux confins du Tibet. La menace de la secte bouddhique des "Bonnets jaunes" conduit souvent Jean-André Soulié à se déplacer d'une chrétienté à l'autre, sur un vaste territoire situé principalement entre les 3 fleuves mythiques (Salouen, Mékong, Yang-Tsé) et Tatsienlou (aujourd'hui Kanding) . C'est là qu'il va ainsi exercer ses missions avec beaucoup de courage et de détermination sous les instructions de l'évêque en poste à Tatsienlou auprès des chrétientés précairement installées et dispersées : Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong. (l'Aveyronnais sait qu'une marche entre Tatsienlou et Tsékou peut représenter 800 à 1000 km selon circonstances). Cette extrême mobilité révélera chez lui des qualités de géographe reconnues ultérieurement par la Société française de géographie mais aussi de baroudeur infatigable (pour faire 10 km à vol d'oiseau il faut souvent faire 4 ou 5 jours de marche soit plus ou moins 100 km lorsqu’il n’est pas possible de traverser une voie fluviale par barque ou par une tyrolienne roulant sur une corde de bambou, tant pour les hommes, les marchandises que pour les mules). Seuls les temps d'accalmie sont propices à la christianisation et secondairement à la botanisation. Dans ses moments libres, J.-A Soulié, grand chasseur devant l’Éternel, organise avec ses aides, des chasses au gibier, mais aussi des chasses pour collecter des animaux destinés à l'étude de la faune pour le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. C'est au cours de ses longues escapades qu'il collecte de nombreuses plantes qu'il charge dans de grandes sacoches portées à dos de mules.
Jean-André Soulié, infatigable botaniste et baroudeur
A cet égard, son travail de collecte des végétaux est considérable. On parle de 7000 variétés. La rose du Père Soulié (rosier grimpant d'environ 4 m produisant de façon (trop) éphémère, ses magnifiques nuées de petites étoiles blanches venant du ciel, odoriférantes) ne doit pas faire oublier en effet l'étendue de son travail botanique. C. Font apporte dans un de ses chapitres des informations intéressantes à ce sujet, mais elles restent limitées par la nature même de l'ouvrage. Une étude approfondie reste à faire à partir de l'inventaire des herbiers constitués et rassemblés principalement par A. Franchet, mais aussi probablement à partir de l'herbier du « Flora orientalist » à Genève, et des registres d'entrée des graines expédiées à Vilmorin aux Barres. C'est d'autant plus nécessaire que parmi les plantes qu'il a collectées, certaines ont probablement disparu ou doivent être urgemment protégées. Je pense, par exemple, à Swertia souliei, comme bien d'autres plantes de la famille des gentianes telles Swertia mussoti - du nom du collègue de Jean André, le missionnaire martyr Mussot. Elles ont été collectées par notre botaniste en 1893 dans la principauté de Kiala près de Tatsienlou et de Toungolo dans les prairies alpines qui se situent à une altitude de 3 700 à 4 400 m . Utilisées en médecine traditionnelle chinoise, ces espèces souffrent d'une surexploitation et d'une réduction de ses habitats naturels et ont besoin d'une conservation urgente. Actuellement des équipes spécialisées en génétique étudient ces taxons pour mieux les préserver.
L'Aveyronnais se fait médecin et libérateur d'esclaves
Cette parenthèse permet d'évoquer le rôle médical important qu'ont pu jouer le vénérable Père Dubernard et l'impétueux et jeune abbé Soulié : munis d'une lancette ils vaccinaient de nombreux chrétiens contre la variole en période de pandémie. On peut s'interroger au passage sur l'origine des prescriptions médicales des missionnaires. On touche là du doigt un aspect culturel important, relatif à la diffusion des savoirs médicaux entre tibétains et missionnaires mais aussi aux rivalités probables entre guérisseurs locaux et « sorciers blancs » ! Il semble que les missionnaires utilisaient une pharmacopée occidentale, et pratiquaient une médecine européenne. Prudemment l'auteur nous apporte des réponses qu'il tient uniquement des sources écrites missionnaires.Mais s'étaient-ils appropriés les savoirs des guérisseurs tibétains qui aujourd'hui encore sont réputés pour leur bonne connaissance des vertus médicinales des plantes (sans parler de la pratique holistique de la médecine tibétaine) ? Toujours est-il que Jean-André passe pour "un grand sorcier blanc"... aux yeux de ses fidèles : incontestablement il sauve des vies.
Jean-André Soulié, comme ses collègues missionnaires aux Marches du Tibet apporte un mieux-être à un petit nombre de tibétains. Pour développer l'exploitation des petits domaines achetés par les missionnaires ceux-ci affranchissent des tibétains qui travaillent dans les grands domaines tenus principalement par les lamaseries. Les sources documentaires de l'auteur peuvent fixer une limite à la connaissance du phénomène de l'esclavage dans le système féodal tibétain. A ce jour de nombreuses études font état des formes de servage qui caractérisent la société tibétaine à l'époque de J.-A. Soulié. On peut imaginer que dans certains cas les missionnaires rachetaient à leurs propriétaires (lamaseries ou exploitants agricoles) non pas des esclaves, mais les dettes qui pesaient sur les petits paysans asservis souvent jusqu'à la fin de leur vie. Toujours est-il qu’ils pouvaient permettre aux parents d’espérer que leurs enfants n’aient plus de dettes à payer. Les orphelinats créés par les missionnaires étaient aussi un levier pour s'attirer les faveurs chrétiennes des plus modestes.
« Entre Jean-André Soulié dans le Panthéon des Pères de la Botanique au Tibet ! »
Comme le romancier qui s'éprend de son héros, C. Font a beaucoup d'estime pour l'enfant du pays. Mais il ne s'agit pas d'une hagiographie, loin de là, l'historien sait garder la bonne distance et exercer l'esprit critique vis-à-vis de "l'impétueux aveyronnais". L'auteur, nous le répétons, a fait le choix de se mettre dans ses pas , pour mieux nous faire comprendre sa manière de penser formée à la culture religieuse de l'épiscopat missionnaire (il faut "mourir en martyr pour prouver sa foi aux populations idolâtres"). J.-A. Soulié est nécessairement influencé par les politiques coloniales de l'Europe et particulièrement celle de la France basée au Tonkin. L'alliance entre le sabre et le goupillon est patente, Tibétains et Chinois en sont conscients. Un chapitre entier est consacré à l'incompréhension réciproque entre Tibétains et missionnaires. Il n'y a pas un soupçon d'accommodation culturelle entre eux. Sans apostasie de l' "autre" il n'y a pas de salut ! D'où la conclusion de l'auteur à l'adresse de Jean-André Soulié : il "s'est efforcé d'entretenir des relations amicales avec les populations, mais prosélyte intransigeant, convaincu de la supériorité de son univers religieux et imperméable au dialogue des religions, il a rarement fait preuve, dans ses rapports avec les autorités lamaïques , de sagesse, de pondération et de diplomatie". Par ailleurs rien n'accrédite l'idée qu'il ait voulu devenir martyr. Il s'est défendu bec et ongles... parfois avec son fusil et son revolver lorsqu'il était en situation de légitime défense ! Christian Font pointe aussi in fine les contradictions et l'aveuglement de la hiérarchie catholique de son temps pour mieux nous faire comprendre les imperfections de son compatriote mais aussi pour nous rappeler, s'il en était nécessaire, la démarche historique humaniste qu'il a entreprise en rédigeant son ouvrage consacré à cet homme de bonne volonté qui est aussi, tout simplement, "un homme digne de l'homme". Je perçois de la sorte cet ouvrage vivant comme une manière de rendre hommage à Jean-André Soulié. Il ne méritait certes pas d'être torturé, massacré et enseveli haineusement sous un tas de pierres.
Alors, 115 ans après son martyre, grâce à cet ouvrage, Jean-André Soulié entre dans le Panthéon des Pères de la Botanique au Tibet.
Jacques Chaplain, Les Jardins du Loriot, ce 15 août 2020.
Mehr darürber
Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.
Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?
Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere ...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.
In den Fußstapfen von Jean-André Soulié
Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...
Angekündigte Chronik eines Märtyrers
Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.
Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer
In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.
Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.
Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier
Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.
Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.
« Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »
Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte. Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.
Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.
Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.
Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.
Question n° 1 - Quel est le nom de la plante qui se trouve à droite de la Balise chinoise n° 3 ?
Indice (s) : En signe de reconnaissance du travail scientifique du Père, le botaniste Adrien Franchet, aimait lui dédier certaines plantes collectées aux Marches du Tibet en ajoutant au genre de la plante l'épithète souliei.
Aux marches sino-tibétaines, au S-0 du Sichuan et N-0 du Yunnan, le Père Jean-André Soulié (1858-1905), malgré les vives tensions entre lamas et chrétiens, accomplit avec détermination sa mission apostolique tout en devenant un collecteur de plantes remarquables œuvrant pour le Muséum d’Histoire Naturelle et un géographe estimé et récompensé par la Société de Géographie. Sa connaissance avancée des plantes lui confère une reconnaissance médicale auprès de ses fidèles. Sans cesse poursuivi par les lamas, il est finalement, en février 1905, cruellement mis à mort après douze jours de tortures par les lamas de la secte « Bonnets jaunes ».
Pour honorer le Père Soulié, un espace des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 3 - station n° 23 - sur le Chemin vert de la Renaîtrie)
P. J.-A Soulié
03 – Père Jean-André Soulié
Jean-André Soulié est né à Saint-Juéry, près de Rodez (Aveyron) en 1858. Après ses études aux petit et grand séminaires, il part à Paris pour devenir missionnaire. Après une préparation de dix mois, il fait le choix de poursuivre l'évangélisation du Tibet, alors que tous les missionnaires viennent d'en être expulsés.
Un homme de caractère
Le Tibet, sous la double autorité d'un roi, d'un dalaï-lama et sous la surveillance d'un émissaire de la Chine (Amban), est convoité par l'Empire britannique, la Russie et, depuis longtemps, par l'Empire du Milieu. Les Anglais viennent d'envahir le Népal et le Bhoutan à partir de l'Empire des Indes. Dans un climat d'incertitude et de tension des tibétains, le Père Soulié arrive, début 1885, à Kangting (ex Tatsienlou – siège du Diocèse) aux Marches du Tibet, au sud-ouest du Sichuan. Il est affecté à Batang à la frontière du Tibet. Il étudie le tibétain. Son habitation est criblée de pierres par des lamas de la secte des « Bonnets jaunes », inquiets de l'influence grandissante des missionnaires sur la population. Il doit se réfugier dans une cache pendant 10 jours. Poursuivi par ses agresseurs, il repart à Kangting et y apprend le chinois.
Envoi des premiers spécimens de plantes alpines en 1891
Alors que Jean-André est affecté à Chapa, son premier sermon en chinois fait sourire les petites filles de l'orphelinat qui se font rabrouer ! Pour se délasser, il parcourt les plateaux et montagnes aux alentours et commence à faire ses premières découvertes botaniques. Envoyé à Tongolo (3.620 m d'altitude), il vit pauvrement dans un petit réduit situé à l'intérieur d'une habitation tibétaine. Il prend plaisir à collecter un grand nombre de plantes alpines : asters, primevères, deutzias, corydalis, gentianes, anémones, delphiniums, lys, rhododendrons, viburnums, chèvrefeuilles, saxifrages, spirées, berbéris... Il lui arrive de faire des sorties avec le naturaliste anglais Pratt qui s'étonne de voir les montagnards se chauffer avec des troncs de rhododendrons ! Adrien Franchet, chargé des herbiers du monde entier au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris reçoit en 1891 les premiers spécimens de plantes. J-A Soulié rencontre également à Kangting, en 1893, l'explorateur, botaniste-ethnologue russe Grigori Potaninet sa femme Alexandra, géographe, qui l'encouragent à poursuivre ses recherches botaniques.
Poursuivi sans cesse par les lamas
Pour se rendre à Cigu (ex Tsekou), sa nouvelle affectation, afin d'échapper à la poursuite des lamas et des mandarins, il se fait raser la barbe, troque son habit chinois de missionnaire contre un habit tibétain, se faisant passer pour un marchand tartare. Il doit prendre des chemins détournés, passer des gorges sur des ponts de cordes avec ses mulets, affronter la neige et les loups en haute montagne... Il reste à Cigu jusqu'en 1896, s'occupant de l'instruction d'enfants tout en botanisant dans les environs. Nouvelles menaces des lamas. Il a ordre de remonter à Batang mais la situation y est trop dangereuse. Arrivé à Yaregong, il est bien accueilli par la population mais elle prend vite peur sous la pression des lamas. Il repart pour Kangding. Ces déplacements incessants lui permettent de réaliser d'importants travaux de cartographie demandés par le Prince d'Orléans, explorateur, lors du passage en 1890 à Kangting de la grande expédition Paris-Tonkin entreprise avec l'explorateur Bonvalot.
Le retour au calme permet au Père Soulié de réintégrer la chrétienté de Yaregong. Là, il acquiert une solide réputation de médecin, soignant les lépreux, les aveugles et autres malades. Il devient très populaire, le presbytère est reconstruit. Il s'adonne aux travaux les plus durs des villageois, devient scieur de long, charbonnier, chaufournier... tout en poursuivant ses travaux botaniques pour le Muséum. En 1904, il apprend par courrier que la Société de Géographie (Paris) lui décerne une médaille d'argent pour ses travaux cartographiques.
L’entrée en force des Britanniques à Lhassa (capitale du Tibet) et la fuite du dalaï-lama ont un effet contraire à celui qu’espéraient les missionnaires. La plupart des postes catholiques des Marches tibétaines sont attaqués. Début 1905, l'agitation des « Bonnets jaunes » à Batang et au sud de Yaregong devient alarmante. Le Père Soulié craint le pillage et la destruction de sa mission. Mais il est loin d'imaginer les violences dont il va faire l'objet.
Le martyre du Père Soulié sous le regard impuissant de ses fidèles
Le 3 avril 1905, sa maison est assaillie par des lamas en armes. Il est saisi, entravé, piétiné, blessé au côté par une lance, puis attaché à une chaîne. Son supplice va durer jusqu'au 14 avril où il sera fusillé lâchement, devant ses fidèles impuissants. En juillet, près de Tsékou, le Père Bourdonnec et le Père Dubernard sont massacrés dans des conditions atroces. Le grand botaniste-aventurier G. Forrest, de passage à la mission, tente de les protéger mais doit fuir pendant dix jours, poursuivi par des lamas révoltés, 16 de ses porteurs sont assassinés. Suite, Balise chinoise n° 7 - George Forrest.
Durant une période de 13 ans, le Père Soulié a collecté plus de 7.000 espèces de plantes. On lui doit, entre autres fleurs, la rose tibétaine, "Rosa soulieana", dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris et qui est étudiée par le spécialiste François Crépin en 1896.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David(Buddleia davidii) ou arbre aux papillons sont réalisés dans la propriété de la famille de Vilmorin, grâce à un envoi du Père Soulié. La plante est largement cultivée dans nos jardins depuis 1916.
Jean-André Soulié was born near Rodez (Aveyron). After studying in a Catholic secondary school and then in a seminary, he went to Paris with a view to becoming a missionary. After a ten-month preparation course, he chose to work in Tibet, although all the missionaries had just been deported from there.
A man of character
Under the dual authority of a king and a Dalai Lama and the surveillance of an emissary from China (Amban), Tibet was coveted by the British Empire, Russia and, for a long time, the Middle Kingdom. The English had just invaded Nepal and Bhutan from the Indian Empire. In a climate of tension and uncertainty among Tibetans, Father Soulié arrived in Kangding (formerly Tatsienlou — the see of the diocese) at the beginning of 1885, at the Marches of Tibet, south west of Sichuan. He was stationed in Batang on the Tibetan border. He studied Tibetan. His house was pummelled with stones by lamas belonging to the “Yellow Caps” sect, who disliked the increasing influence of the missionaries on the population. He had to take refuge in a hiding place for 10 days. Pursued by his attackers, he went back to Kangding and there, learnt Chinese.
Dispatching the first specimens of alpine plants in 1891
Posted in Chapa, Father Soulié gave his first sermon in Chinese and the little girls from the orphanage could not help smiling, which would earn them a rebuke. To relax, he went all over the plateaux and mountains around and started making his first botanical discoveries. He was sent to Tongolo (altitude: 3620 m.) and lived in poor circumstances in a tiny room in a Tibetan house. He enjoyed collecting a great number of alpine plants: asters, primroses, deutzias, corydalis, gentians, anemones, delphiniums, lilies, rhododendrons, viburnums, honeysuckle, spiraea berberis… He sometimes went on outings with British naturalist Pratt who was amazed to see the mountain dwellers burning rhododendron trunks for heating. Adrien Franchet, who was in charge of the world herbariums at the Paris Musée d’histoire naturelle, received the first plant specimens in 1891. In Kangding, in 1893, Jean-André Soulié also met the Russian botanist/ethnologist/explorer Grégori Potanin and his wife, Alexandra, a geographer, who encouraged him to pursue his research into botany.
Ceaselessly pursued by the lamas
In order to go to Cigu (formerly Tsekou), his new post, and to escape his pursuers — lamas and mandarins —, he had his beard shaved off, exchanged his Chinese missionary habit for a Tibetan one, thus trying to pass for a Tartar merchant. He had to take roundabout ways, go over gorges on rope bridges with his mules, brave the snow and wolves in the high mountains… He remained in Cigu until 1896, keeping himself busy educating children while collecting plants. The lamas were threatening him again. He was ordered to go back up to Batang but the situation there was dangerous. When he arrived in Yareyong, he was welcomed by the population but they soon got scared under the pressure imposed by the lamas. He went back to Kangding. These numerous movements enabled him to do major mapmaking work requested by the Prince of Orléans, a French explorer when the great Paris-Tonkin expedition, which he had undertaken along with another explorer, Bonvalot, passed through Kangding in 1890.
Doctor, sawyer, coalman, botanist, geographer…
Thanks to the return of peaceful times, Father Soulié joined the Yaregong Christian community again. There, he earned a strong reputation as a doctor, looking after the lepers, the blind and other patients. He became very popular and the presbytery was rebuilt. He devoted himself to the hardest tasks of the villagers, becoming a pit sawyer, a coalman, a lime-burner while pursuing his botanical work for the Muséum. In 1904, a letter informed him that the Paris Société de Géographie awards him a silver medal for his mapmaking work.
The British forcing their way into Lhassa (the capital of Tibet) and the Dalai Lama’s running away had the exact opposite effect to what the missionaries expected. Most of the Catholic posts of the Marches of Tibet were attacked. At the beginning of 1905, the “Yellow Caps” unrest in Batang and south of Yareyong was becoming quite alarming. Father Soulié feared that his mission might be plundered and destroyed. Yet, he was far from imagining the violence which was about to befall him.
Father Soulié’s martyrdom under the powerless eye of his faithful
On April 3rd 1905, his house was attacked by armed lamas. He was grabbed, shackled, trampled upon, his side pierced by a spear and then he was put in chains. His torture lasted until April when he was shot, in a cowardly way, in front of his powerless faithful.
Three other missionaries (among whom Mgr Giraudeau) were slaughtered at the same time, south of Yerkalo. Father Dubernard was killed in July, near Tsékou. The great botanist/adventurer G. Forrest, who was passing by, tried to protect him but he had to flee for ten days because revolting lamas were chasing him. Sixteen of his porters were assassinated. (See prayer-wheel n° 7 for more)
Throughout a period of 13 years, Father Soulié collected more than 7 000 species of plants. Among other flowers, we owe him the Tibetan rose, “Rosa soulieana”, seeds of which he sent to the Paris Muséum national d’histoire naturelle and which was studied by François Crépin, an expert, in 1896.
In 1895, thanks to Father Soulié, the first French seedlings of the “Buddleia davidii” or “butterfly tree” were sown in the De Vilmorin estate. The plant has been widely grown in our gardens since 1896.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
... lisez l'ouvrage de Christian FONT, docteur en histoire, ancien maire de Saint Juéry dans l'Aveyron : Un missionnaire martyr botaniste au Tibet. Jean-André Soulié (1858-1905) Édité par l'auteur, 2020 472 pages, format 17 x 24 cm, dos carré cousu collé, couverture pelliculée sur carte 295 g/m2, intérieur sur Munken print white 90 g/m2 ISBN 979-10-699-5215-7 25 € (+ 7 € de frais d’envoi et d’emballage)
Pour vous procurer cet ouvrage téléchargez le bon de commande ci-joint
Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.
Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?
Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere ...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.
In den Fußstapfen von Jean-André Soulié
Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...
Angekündigte Chronik eines Märtyrers
Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.
Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer
In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.
Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.
Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier
Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.
Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.
« Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »
Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte. Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.
Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.
Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.
Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.
Mehr darürber
Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.
Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?
Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere ...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.
In den Fußstapfen von Jean-André Soulié
Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...
Angekündigte Chronik eines Märtyrers
Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.
Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer
In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.
Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.
Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier
Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.
Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.
« Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »
Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte. Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.
Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.
Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.
Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.
Question n° 1 - Quel est le nom de la plante qui se trouve à droite de la Balise chinoise n° 3 ?
Indice (s) : En signe de reconnaissance du travail scientifique du Père, le botaniste Adrien Franchet, aimait lui dédier certaines plantes collectées aux Marches du Tibet en ajoutant au genre de la plante l'épithète souliei.
Question n° 1 - Quel est le nom de la plante qui se trouve à droite de la Balise chinoise n° 3 ?
Indice (s) : En signe de reconnaissance du travail scientifique du Père, le botaniste Adrien Franchet, aimait lui dédier certaines plantes collectées aux Marches du Tibet en ajoutant au genre de la plante l'épithète souliei.
Aux marches sino-tibétaines, au S-0 du Sichuan et N-0 du Yunnan, le Père Jean-André Soulié (1858-1905), malgré les vives tensions entre lamas et chrétiens, accomplit avec détermination sa mission apostolique tout en devenant un collecteur de plantes remarquables œuvrant pour le Muséum d’Histoire Naturelle et un géographe estimé et récompensé par la Société de Géographie. Sa connaissance avancée des plantes lui confère une reconnaissance médicale auprès de ses fidèles. Sans cesse poursuivi par les lamas, il est finalement, en février 1905, cruellement mis à mort après douze jours de tortures par les lamas de la secte « Bonnets jaunes ».
Pour honorer le Père Soulié, un espace des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 3 - station n° 23 - sur le Chemin vert de la Renaîtrie)
P. J.-A Soulié
03 – Père Jean-André Soulié
Jean-André Soulié est né à Saint-Juéry, près de Rodez (Aveyron) en 1858. Après ses études aux petit et grand séminaires, il part à Paris pour devenir missionnaire. Après une préparation de dix mois, il fait le choix de poursuivre l'évangélisation du Tibet, alors que tous les missionnaires viennent d'en être expulsés.
Un homme de caractère
Le Tibet, sous la double autorité d'un roi, d'un dalaï-lama et sous la surveillance d'un émissaire de la Chine (Amban), est convoité par l'Empire britannique, la Russie et, depuis longtemps, par l'Empire du Milieu. Les Anglais viennent d'envahir le Népal et le Bhoutan à partir de l'Empire des Indes. Dans un climat d'incertitude et de tension des tibétains, le Père Soulié arrive, début 1885, à Kangting (ex Tatsienlou – siège du Diocèse) aux Marches du Tibet, au sud-ouest du Sichuan. Il est affecté à Batang à la frontière du Tibet. Il étudie le tibétain. Son habitation est criblée de pierres par des lamas de la secte des « Bonnets jaunes », inquiets de l'influence grandissante des missionnaires sur la population. Il doit se réfugier dans une cache pendant 10 jours. Poursuivi par ses agresseurs, il repart à Kangting et y apprend le chinois.
Envoi des premiers spécimens de plantes alpines en 1891
Alors que Jean-André est affecté à Chapa, son premier sermon en chinois fait sourire les petites filles de l'orphelinat qui se font rabrouer ! Pour se délasser, il parcourt les plateaux et montagnes aux alentours et commence à faire ses premières découvertes botaniques. Envoyé à Tongolo (3.620 m d'altitude), il vit pauvrement dans un petit réduit situé à l'intérieur d'une habitation tibétaine. Il prend plaisir à collecter un grand nombre de plantes alpines : asters, primevères, deutzias, corydalis, gentianes, anémones, delphiniums, lys, rhododendrons, viburnums, chèvrefeuilles, saxifrages, spirées, berbéris... Il lui arrive de faire des sorties avec le naturaliste anglais Pratt qui s'étonne de voir les montagnards se chauffer avec des troncs de rhododendrons ! Adrien Franchet, chargé des herbiers du monde entier au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris reçoit en 1891 les premiers spécimens de plantes. J-A Soulié rencontre également à Kangting, en 1893, l'explorateur, botaniste-ethnologue russe Grigori Potaninet sa femme Alexandra, géographe, qui l'encouragent à poursuivre ses recherches botaniques.
Poursuivi sans cesse par les lamas
Pour se rendre à Cigu (ex Tsekou), sa nouvelle affectation, afin d'échapper à la poursuite des lamas et des mandarins, il se fait raser la barbe, troque son habit chinois de missionnaire contre un habit tibétain, se faisant passer pour un marchand tartare. Il doit prendre des chemins détournés, passer des gorges sur des ponts de cordes avec ses mulets, affronter la neige et les loups en haute montagne... Il reste à Cigu jusqu'en 1896, s'occupant de l'instruction d'enfants tout en botanisant dans les environs. Nouvelles menaces des lamas. Il a ordre de remonter à Batang mais la situation y est trop dangereuse. Arrivé à Yaregong, il est bien accueilli par la population mais elle prend vite peur sous la pression des lamas. Il repart pour Kangding. Ces déplacements incessants lui permettent de réaliser d'importants travaux de cartographie demandés par le Prince d'Orléans, explorateur, lors du passage en 1890 à Kangting de la grande expédition Paris-Tonkin entreprise avec l'explorateur Bonvalot.
Le retour au calme permet au Père Soulié de réintégrer la chrétienté de Yaregong. Là, il acquiert une solide réputation de médecin, soignant les lépreux, les aveugles et autres malades. Il devient très populaire, le presbytère est reconstruit. Il s'adonne aux travaux les plus durs des villageois, devient scieur de long, charbonnier, chaufournier... tout en poursuivant ses travaux botaniques pour le Muséum. En 1904, il apprend par courrier que la Société de Géographie (Paris) lui décerne une médaille d'argent pour ses travaux cartographiques.
L’entrée en force des Britanniques à Lhassa (capitale du Tibet) et la fuite du dalaï-lama ont un effet contraire à celui qu’espéraient les missionnaires. La plupart des postes catholiques des Marches tibétaines sont attaqués. Début 1905, l'agitation des « Bonnets jaunes » à Batang et au sud de Yaregong devient alarmante. Le Père Soulié craint le pillage et la destruction de sa mission. Mais il est loin d'imaginer les violences dont il va faire l'objet.
Le martyre du Père Soulié sous le regard impuissant de ses fidèles
Le 3 avril 1905, sa maison est assaillie par des lamas en armes. Il est saisi, entravé, piétiné, blessé au côté par une lance, puis attaché à une chaîne. Son supplice va durer jusqu'au 14 avril où il sera fusillé lâchement, devant ses fidèles impuissants. En juillet, près de Tsékou, le Père Bourdonnec et le Père Dubernard sont massacrés dans des conditions atroces. Le grand botaniste-aventurier G. Forrest, de passage à la mission, tente de les protéger mais doit fuir pendant dix jours, poursuivi par des lamas révoltés, 16 de ses porteurs sont assassinés. Suite, Balise chinoise n° 7 - George Forrest.
Durant une période de 13 ans, le Père Soulié a collecté plus de 7.000 espèces de plantes. On lui doit, entre autres fleurs, la rose tibétaine, "Rosa soulieana", dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris et qui est étudiée par le spécialiste François Crépin en 1896.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David(Buddleia davidii) ou arbre aux papillons sont réalisés dans la propriété de la famille de Vilmorin, grâce à un envoi du Père Soulié. La plante est largement cultivée dans nos jardins depuis 1916.
Jean-André Soulié was born near Rodez (Aveyron). After studying in a Catholic secondary school and then in a seminary, he went to Paris with a view to becoming a missionary. After a ten-month preparation course, he chose to work in Tibet, although all the missionaries had just been deported from there.
A man of character
Under the dual authority of a king and a Dalai Lama and the surveillance of an emissary from China (Amban), Tibet was coveted by the British Empire, Russia and, for a long time, the Middle Kingdom. The English had just invaded Nepal and Bhutan from the Indian Empire. In a climate of tension and uncertainty among Tibetans, Father Soulié arrived in Kangding (formerly Tatsienlou — the see of the diocese) at the beginning of 1885, at the Marches of Tibet, south west of Sichuan. He was stationed in Batang on the Tibetan border. He studied Tibetan. His house was pummelled with stones by lamas belonging to the “Yellow Caps” sect, who disliked the increasing influence of the missionaries on the population. He had to take refuge in a hiding place for 10 days. Pursued by his attackers, he went back to Kangding and there, learnt Chinese.
Dispatching the first specimens of alpine plants in 1891
Posted in Chapa, Father Soulié gave his first sermon in Chinese and the little girls from the orphanage could not help smiling, which would earn them a rebuke. To relax, he went all over the plateaux and mountains around and started making his first botanical discoveries. He was sent to Tongolo (altitude: 3620 m.) and lived in poor circumstances in a tiny room in a Tibetan house. He enjoyed collecting a great number of alpine plants: asters, primroses, deutzias, corydalis, gentians, anemones, delphiniums, lilies, rhododendrons, viburnums, honeysuckle, spiraea berberis… He sometimes went on outings with British naturalist Pratt who was amazed to see the mountain dwellers burning rhododendron trunks for heating. Adrien Franchet, who was in charge of the world herbariums at the Paris Musée d’histoire naturelle, received the first plant specimens in 1891. In Kangding, in 1893, Jean-André Soulié also met the Russian botanist/ethnologist/explorer Grégori Potanin and his wife, Alexandra, a geographer, who encouraged him to pursue his research into botany.
Ceaselessly pursued by the lamas
In order to go to Cigu (formerly Tsekou), his new post, and to escape his pursuers — lamas and mandarins —, he had his beard shaved off, exchanged his Chinese missionary habit for a Tibetan one, thus trying to pass for a Tartar merchant. He had to take roundabout ways, go over gorges on rope bridges with his mules, brave the snow and wolves in the high mountains… He remained in Cigu until 1896, keeping himself busy educating children while collecting plants. The lamas were threatening him again. He was ordered to go back up to Batang but the situation there was dangerous. When he arrived in Yareyong, he was welcomed by the population but they soon got scared under the pressure imposed by the lamas. He went back to Kangding. These numerous movements enabled him to do major mapmaking work requested by the Prince of Orléans, a French explorer when the great Paris-Tonkin expedition, which he had undertaken along with another explorer, Bonvalot, passed through Kangding in 1890.
Doctor, sawyer, coalman, botanist, geographer…
Thanks to the return of peaceful times, Father Soulié joined the Yaregong Christian community again. There, he earned a strong reputation as a doctor, looking after the lepers, the blind and other patients. He became very popular and the presbytery was rebuilt. He devoted himself to the hardest tasks of the villagers, becoming a pit sawyer, a coalman, a lime-burner while pursuing his botanical work for the Muséum. In 1904, a letter informed him that the Paris Société de Géographie awards him a silver medal for his mapmaking work.
The British forcing their way into Lhassa (the capital of Tibet) and the Dalai Lama’s running away had the exact opposite effect to what the missionaries expected. Most of the Catholic posts of the Marches of Tibet were attacked. At the beginning of 1905, the “Yellow Caps” unrest in Batang and south of Yareyong was becoming quite alarming. Father Soulié feared that his mission might be plundered and destroyed. Yet, he was far from imagining the violence which was about to befall him.
Father Soulié’s martyrdom under the powerless eye of his faithful
On April 3rd 1905, his house was attacked by armed lamas. He was grabbed, shackled, trampled upon, his side pierced by a spear and then he was put in chains. His torture lasted until April when he was shot, in a cowardly way, in front of his powerless faithful.
Three other missionaries (among whom Mgr Giraudeau) were slaughtered at the same time, south of Yerkalo. Father Dubernard was killed in July, near Tsékou. The great botanist/adventurer G. Forrest, who was passing by, tried to protect him but he had to flee for ten days because revolting lamas were chasing him. Sixteen of his porters were assassinated. (See prayer-wheel n° 7 for more)
Throughout a period of 13 years, Father Soulié collected more than 7 000 species of plants. Among other flowers, we owe him the Tibetan rose, “Rosa soulieana”, seeds of which he sent to the Paris Muséum national d’histoire naturelle and which was studied by François Crépin, an expert, in 1896.
In 1895, thanks to Father Soulié, the first French seedlings of the “Buddleia davidii” or “butterfly tree” were sown in the De Vilmorin estate. The plant has been widely grown in our gardens since 1896.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
... lisez l'ouvrage de Christian FONT, docteur en histoire, ancien maire de Saint Juéry dans l'Aveyron : Un missionnaire martyr botaniste au Tibet. Jean-André Soulié (1858-1905) Édité par l'auteur, 2020 472 pages, format 17 x 24 cm, dos carré cousu collé, couverture pelliculée sur carte 295 g/m2, intérieur sur Munken print white 90 g/m2 ISBN 979-10-699-5215-7 25 € (+ 7 € de frais d’envoi et d’emballage)
Pour vous procurer cet ouvrage téléchargez le bon de commande ci-joint
Le Père J.-A. Soulié parmi ses fidèles (1895)
Le Circuit des Explorateurs
aux Jardins du Loriot
Résumé
Aux marches sino-tibétaines, au S-0 du Sichuan et N-0 du Yunnan, le Père Jean-André Soulié (1858-1905), malgré les vives tensions entre lamas et chrétiens, accomplit avec détermination sa mission apostolique tout en devenant un collecteur de plantes remarquables œuvrant pour le Muséum d’Histoire Naturelle et un géographe estimé et récompensé par la Société de Géographie. Sa connaissance avancée des plantes lui confère une reconnaissance médicale auprès de ses fidèles. Sans cesse poursuivi par les lamas, il est finalement, en février 1905, cruellement mis à mort après douze jours de tortures par les lamas de la secte « Bonnets jaunes ».
Pour honorer le Père Soulié, un espace des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 3 - station n° 23 - sur le Chemin vert de la Renaîtrie)
P. J.-A Soulié
03 – Père Jean-André Soulié
Jean-André Soulié est né à Saint-Juéry, près de Rodez (Aveyron) en 1858. Après ses études aux petit et grand séminaires, il part à Paris pour devenir missionnaire. Après une préparation de dix mois, il fait le choix de poursuivre l'évangélisation du Tibet, alors que tous les missionnaires viennent d'en être expulsés.
Un homme de caractère
Le Tibet, sous la double autorité d'un roi, d'un dalaï-lama et sous la surveillance d'un émissaire de la Chine (Amban), est convoité par l'Empire britannique, la Russie et, depuis longtemps, par l'Empire du Milieu. Les Anglais viennent d'envahir le Népal et le Bhoutan à partir de l'Empire des Indes. Dans un climat d'incertitude et de tension des tibétains, le Père Soulié arrive, début 1885, à Kangting (ex Tatsienlou – siège du Diocèse) aux Marches du Tibet, au sud-ouest du Sichuan. Il est affecté à Batang à la frontière du Tibet. Il étudie le tibétain. Son habitation est criblée de pierres par des lamas de la secte des « Bonnets jaunes », inquiets de l'influence grandissante des missionnaires sur la population. Il doit se réfugier dans une cache pendant 10 jours. Poursuivi par ses agresseurs, il repart à Kangting et y apprend le chinois.
Envoi des premiers spécimens de plantes alpines en 1891
Alors que Jean-André est affecté à Chapa, son premier sermon en chinois fait sourire les petites filles de l'orphelinat qui se font rabrouer ! Pour se délasser, il parcourt les plateaux et montagnes aux alentours et commence à faire ses premières découvertes botaniques. Envoyé à Tongolo (3.620 m d'altitude), il vit pauvrement dans un petit réduit situé à l'intérieur d'une habitation tibétaine. Il prend plaisir à collecter un grand nombre de plantes alpines : asters, primevères, deutzias, corydalis, gentianes, anémones, delphiniums, lys, rhododendrons, viburnums, chèvrefeuilles, saxifrages, spirées, berbéris... Il lui arrive de faire des sorties avec le naturaliste anglais Pratt qui s'étonne de voir les montagnards se chauffer avec des troncs de rhododendrons ! Adrien Franchet, chargé des herbiers du monde entier au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris reçoit en 1891 les premiers spécimens de plantes. J-A Soulié rencontre également à Kangting, en 1893, l'explorateur, botaniste-ethnologue russe Grigori Potaninet sa femme Alexandra, géographe, qui l'encouragent à poursuivre ses recherches botaniques.
Poursuivi sans cesse par les lamas
Pour se rendre à Cigu (ex Tsekou), sa nouvelle affectation, afin d'échapper à la poursuite des lamas et des mandarins, il se fait raser la barbe, troque son habit chinois de missionnaire contre un habit tibétain, se faisant passer pour un marchand tartare. Il doit prendre des chemins détournés, passer des gorges sur des ponts de cordes avec ses mulets, affronter la neige et les loups en haute montagne... Il reste à Cigu jusqu'en 1896, s'occupant de l'instruction d'enfants tout en botanisant dans les environs. Nouvelles menaces des lamas. Il a ordre de remonter à Batang mais la situation y est trop dangereuse. Arrivé à Yaregong, il est bien accueilli par la population mais elle prend vite peur sous la pression des lamas. Il repart pour Kangding. Ces déplacements incessants lui permettent de réaliser d'importants travaux de cartographie demandés par le Prince d'Orléans, explorateur, lors du passage en 1890 à Kangting de la grande expédition Paris-Tonkin entreprise avec l'explorateur Bonvalot.
Le retour au calme permet au Père Soulié de réintégrer la chrétienté de Yaregong. Là, il acquiert une solide réputation de médecin, soignant les lépreux, les aveugles et autres malades. Il devient très populaire, le presbytère est reconstruit. Il s'adonne aux travaux les plus durs des villageois, devient scieur de long, charbonnier, chaufournier... tout en poursuivant ses travaux botaniques pour le Muséum. En 1904, il apprend par courrier que la Société de Géographie (Paris) lui décerne une médaille d'argent pour ses travaux cartographiques.
L’entrée en force des Britanniques à Lhassa (capitale du Tibet) et la fuite du dalaï-lama ont un effet contraire à celui qu’espéraient les missionnaires. La plupart des postes catholiques des Marches tibétaines sont attaqués. Début 1905, l'agitation des « Bonnets jaunes » à Batang et au sud de Yaregong devient alarmante. Le Père Soulié craint le pillage et la destruction de sa mission. Mais il est loin d'imaginer les violences dont il va faire l'objet.
Le martyre du Père Soulié sous le regard impuissant de ses fidèles
Le 3 avril 1905, sa maison est assaillie par des lamas en armes. Il est saisi, entravé, piétiné, blessé au côté par une lance, puis attaché à une chaîne. Son supplice va durer jusqu'au 14 avril où il sera fusillé lâchement, devant ses fidèles impuissants. En juillet, près de Tsékou, le Père Bourdonnec et le Père Dubernard sont massacrés dans des conditions atroces. Le grand botaniste-aventurier G. Forrest, de passage à la mission, tente de les protéger mais doit fuir pendant dix jours, poursuivi par des lamas révoltés, 16 de ses porteurs sont assassinés. Suite, Balise chinoise n° 7 - George Forrest.
Durant une période de 13 ans, le Père Soulié a collecté plus de 7.000 espèces de plantes. On lui doit, entre autres fleurs, la rose tibétaine, "Rosa soulieana", dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris et qui est étudiée par le spécialiste François Crépin en 1896.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David(Buddleia davidii) ou arbre aux papillons sont réalisés dans la propriété de la famille de Vilmorin, grâce à un envoi du Père Soulié. La plante est largement cultivée dans nos jardins depuis 1916.
Jean-André Soulié was born near Rodez (Aveyron). After studying in a Catholic secondary school and then in a seminary, he went to Paris with a view to becoming a missionary. After a ten-month preparation course, he chose to work in Tibet, although all the missionaries had just been deported from there.
A man of character
Under the dual authority of a king and a Dalai Lama and the surveillance of an emissary from China (Amban), Tibet was coveted by the British Empire, Russia and, for a long time, the Middle Kingdom. The English had just invaded Nepal and Bhutan from the Indian Empire. In a climate of tension and uncertainty among Tibetans, Father Soulié arrived in Kangding (formerly Tatsienlou — the see of the diocese) at the beginning of 1885, at the Marches of Tibet, south west of Sichuan. He was stationed in Batang on the Tibetan border. He studied Tibetan. His house was pummelled with stones by lamas belonging to the “Yellow Caps” sect, who disliked the increasing influence of the missionaries on the population. He had to take refuge in a hiding place for 10 days. Pursued by his attackers, he went back to Kangding and there, learnt Chinese.
Dispatching the first specimens of alpine plants in 1891
Posted in Chapa, Father Soulié gave his first sermon in Chinese and the little girls from the orphanage could not help smiling, which would earn them a rebuke. To relax, he went all over the plateaux and mountains around and started making his first botanical discoveries. He was sent to Tongolo (altitude: 3620 m.) and lived in poor circumstances in a tiny room in a Tibetan house. He enjoyed collecting a great number of alpine plants: asters, primroses, deutzias, corydalis, gentians, anemones, delphiniums, lilies, rhododendrons, viburnums, honeysuckle, spiraea berberis… He sometimes went on outings with British naturalist Pratt who was amazed to see the mountain dwellers burning rhododendron trunks for heating. Adrien Franchet, who was in charge of the world herbariums at the Paris Musée d’histoire naturelle, received the first plant specimens in 1891. In Kangding, in 1893, Jean-André Soulié also met the Russian botanist/ethnologist/explorer Grégori Potanin and his wife, Alexandra, a geographer, who encouraged him to pursue his research into botany.
Ceaselessly pursued by the lamas
In order to go to Cigu (formerly Tsekou), his new post, and to escape his pursuers — lamas and mandarins —, he had his beard shaved off, exchanged his Chinese missionary habit for a Tibetan one, thus trying to pass for a Tartar merchant. He had to take roundabout ways, go over gorges on rope bridges with his mules, brave the snow and wolves in the high mountains… He remained in Cigu until 1896, keeping himself busy educating children while collecting plants. The lamas were threatening him again. He was ordered to go back up to Batang but the situation there was dangerous. When he arrived in Yareyong, he was welcomed by the population but they soon got scared under the pressure imposed by the lamas. He went back to Kangding. These numerous movements enabled him to do major mapmaking work requested by the Prince of Orléans, a French explorer when the great Paris-Tonkin expedition, which he had undertaken along with another explorer, Bonvalot, passed through Kangding in 1890.
Doctor, sawyer, coalman, botanist, geographer…
Thanks to the return of peaceful times, Father Soulié joined the Yaregong Christian community again. There, he earned a strong reputation as a doctor, looking after the lepers, the blind and other patients. He became very popular and the presbytery was rebuilt. He devoted himself to the hardest tasks of the villagers, becoming a pit sawyer, a coalman, a lime-burner while pursuing his botanical work for the Muséum. In 1904, a letter informed him that the Paris Société de Géographie awards him a silver medal for his mapmaking work.
The British forcing their way into Lhassa (the capital of Tibet) and the Dalai Lama’s running away had the exact opposite effect to what the missionaries expected. Most of the Catholic posts of the Marches of Tibet were attacked. At the beginning of 1905, the “Yellow Caps” unrest in Batang and south of Yareyong was becoming quite alarming. Father Soulié feared that his mission might be plundered and destroyed. Yet, he was far from imagining the violence which was about to befall him.
Father Soulié’s martyrdom under the powerless eye of his faithful
On April 3rd 1905, his house was attacked by armed lamas. He was grabbed, shackled, trampled upon, his side pierced by a spear and then he was put in chains. His torture lasted until April when he was shot, in a cowardly way, in front of his powerless faithful.
Three other missionaries (among whom Mgr Giraudeau) were slaughtered at the same time, south of Yerkalo. Father Dubernard was killed in July, near Tsékou. The great botanist/adventurer G. Forrest, who was passing by, tried to protect him but he had to flee for ten days because revolting lamas were chasing him. Sixteen of his porters were assassinated. (See prayer-wheel n° 7 for more)
Throughout a period of 13 years, Father Soulié collected more than 7 000 species of plants. Among other flowers, we owe him the Tibetan rose, “Rosa soulieana”, seeds of which he sent to the Paris Muséum national d’histoire naturelle and which was studied by François Crépin, an expert, in 1896.
In 1895, thanks to Father Soulié, the first French seedlings of the “Buddleia davidii” or “butterfly tree” were sown in the De Vilmorin estate. The plant has been widely grown in our gardens since 1896.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
... lisez l'ouvrage de Christian FONT, docteur en histoire, ancien maire de Saint Juéry dans l'Aveyron : Un missionnaire martyr botaniste au Tibet. Jean-André Soulié (1858-1905) Édité par l'auteur, 2020 472 pages, format 17 x 24 cm, dos carré cousu collé, couverture pelliculée sur carte 295 g/m2, intérieur sur Munken print white 90 g/m2 ISBN 979-10-699-5215-7 25 € (+ 7 € de frais d’envoi et d’emballage)
Pour vous procurer cet ouvrage téléchargez le bon de commande ci-joint
Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.
Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?
Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere ...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.
In den Fußstapfen von Jean-André Soulié
Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...
Angekündigte Chronik eines Märtyrers
Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.
Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer
In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.
Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.
Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier
Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.
Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.
« Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »
Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte. Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.
Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.
Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.
Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.
Mehr darürber
Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.
Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?
Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere ...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.
In den Fußstapfen von Jean-André Soulié
Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...
Angekündigte Chronik eines Märtyrers
Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.
Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer
In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.
Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.
Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier
Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.
Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.
« Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »
Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte. Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.
Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.
Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.
Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.
Question n° 1 - Quel est le nom de la plante qui se trouve à droite de la Balise chinoise n° 3 ?
Indice (s) : En signe de reconnaissance du travail scientifique du Père, le botaniste Adrien Franchet, aimait lui dédier certaines plantes collectées aux Marches du Tibet en ajoutant au genre de la plante l'épithète souliei.
Aux marches sino-tibétaines, au S-0 du Sichuan et N-0 du Yunnan, le Père Jean-André Soulié (1858-1905), malgré les vives tensions entre lamas et chrétiens, accomplit avec détermination sa mission apostolique tout en devenant un collecteur de plantes remarquables œuvrant pour le Muséum d’Histoire Naturelle et un géographe estimé et récompensé par la Société de Géographie. Sa connaissance avancée des plantes lui confère une reconnaissance médicale auprès de ses fidèles. Sans cesse poursuivi par les lamas, il est finalement, en février 1905, cruellement mis à mort après douze jours de tortures par les lamas de la secte « Bonnets jaunes ».
Pour honorer le Père Soulié, un espace des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 3 - station n° 23 - sur le Chemin vert de la Renaîtrie)
P. J.-A Soulié
03 – Père Jean-André Soulié
Jean-André Soulié est né à Saint-Juéry, près de Rodez (Aveyron) en 1858. Après ses études aux petit et grand séminaires, il part à Paris pour devenir missionnaire. Après une préparation de dix mois, il fait le choix de poursuivre l'évangélisation du Tibet, alors que tous les missionnaires viennent d'en être expulsés.
Un homme de caractère
Le Tibet, sous la double autorité d'un roi, d'un dalaï-lama et sous la surveillance d'un émissaire de la Chine (Amban), est convoité par l'Empire britannique, la Russie et, depuis longtemps, par l'Empire du Milieu. Les Anglais viennent d'envahir le Népal et le Bhoutan à partir de l'Empire des Indes. Dans un climat d'incertitude et de tension des tibétains, le Père Soulié arrive, début 1885, à Kangting (ex Tatsienlou – siège du Diocèse) aux Marches du Tibet, au sud-ouest du Sichuan. Il est affecté à Batang à la frontière du Tibet. Il étudie le tibétain. Son habitation est criblée de pierres par des lamas de la secte des « Bonnets jaunes », inquiets de l'influence grandissante des missionnaires sur la population. Il doit se réfugier dans une cache pendant 10 jours. Poursuivi par ses agresseurs, il repart à Kangting et y apprend le chinois.
Envoi des premiers spécimens de plantes alpines en 1891
Alors que Jean-André est affecté à Chapa, son premier sermon en chinois fait sourire les petites filles de l'orphelinat qui se font rabrouer ! Pour se délasser, il parcourt les plateaux et montagnes aux alentours et commence à faire ses premières découvertes botaniques. Envoyé à Tongolo (3.620 m d'altitude), il vit pauvrement dans un petit réduit situé à l'intérieur d'une habitation tibétaine. Il prend plaisir à collecter un grand nombre de plantes alpines : asters, primevères, deutzias, corydalis, gentianes, anémones, delphiniums, lys, rhododendrons, viburnums, chèvrefeuilles, saxifrages, spirées, berbéris... Il lui arrive de faire des sorties avec le naturaliste anglais Pratt qui s'étonne de voir les montagnards se chauffer avec des troncs de rhododendrons ! Adrien Franchet, chargé des herbiers du monde entier au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris reçoit en 1891 les premiers spécimens de plantes. J-A Soulié rencontre également à Kangting, en 1893, l'explorateur, botaniste-ethnologue russe Grigori Potaninet sa femme Alexandra, géographe, qui l'encouragent à poursuivre ses recherches botaniques.
Poursuivi sans cesse par les lamas
Pour se rendre à Cigu (ex Tsekou), sa nouvelle affectation, afin d'échapper à la poursuite des lamas et des mandarins, il se fait raser la barbe, troque son habit chinois de missionnaire contre un habit tibétain, se faisant passer pour un marchand tartare. Il doit prendre des chemins détournés, passer des gorges sur des ponts de cordes avec ses mulets, affronter la neige et les loups en haute montagne... Il reste à Cigu jusqu'en 1896, s'occupant de l'instruction d'enfants tout en botanisant dans les environs. Nouvelles menaces des lamas. Il a ordre de remonter à Batang mais la situation y est trop dangereuse. Arrivé à Yaregong, il est bien accueilli par la population mais elle prend vite peur sous la pression des lamas. Il repart pour Kangding. Ces déplacements incessants lui permettent de réaliser d'importants travaux de cartographie demandés par le Prince d'Orléans, explorateur, lors du passage en 1890 à Kangting de la grande expédition Paris-Tonkin entreprise avec l'explorateur Bonvalot.
Le retour au calme permet au Père Soulié de réintégrer la chrétienté de Yaregong. Là, il acquiert une solide réputation de médecin, soignant les lépreux, les aveugles et autres malades. Il devient très populaire, le presbytère est reconstruit. Il s'adonne aux travaux les plus durs des villageois, devient scieur de long, charbonnier, chaufournier... tout en poursuivant ses travaux botaniques pour le Muséum. En 1904, il apprend par courrier que la Société de Géographie (Paris) lui décerne une médaille d'argent pour ses travaux cartographiques.
L’entrée en force des Britanniques à Lhassa (capitale du Tibet) et la fuite du dalaï-lama ont un effet contraire à celui qu’espéraient les missionnaires. La plupart des postes catholiques des Marches tibétaines sont attaqués. Début 1905, l'agitation des « Bonnets jaunes » à Batang et au sud de Yaregong devient alarmante. Le Père Soulié craint le pillage et la destruction de sa mission. Mais il est loin d'imaginer les violences dont il va faire l'objet.
Le martyre du Père Soulié sous le regard impuissant de ses fidèles
Le 3 avril 1905, sa maison est assaillie par des lamas en armes. Il est saisi, entravé, piétiné, blessé au côté par une lance, puis attaché à une chaîne. Son supplice va durer jusqu'au 14 avril où il sera fusillé lâchement, devant ses fidèles impuissants. En juillet, près de Tsékou, le Père Bourdonnec et le Père Dubernard sont massacrés dans des conditions atroces. Le grand botaniste-aventurier G. Forrest, de passage à la mission, tente de les protéger mais doit fuir pendant dix jours, poursuivi par des lamas révoltés, 16 de ses porteurs sont assassinés. Suite, Balise chinoise n° 7 - George Forrest.
Durant une période de 13 ans, le Père Soulié a collecté plus de 7.000 espèces de plantes. On lui doit, entre autres fleurs, la rose tibétaine, "Rosa soulieana", dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris et qui est étudiée par le spécialiste François Crépin en 1896.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David(Buddleia davidii) ou arbre aux papillons sont réalisés dans la propriété de la famille de Vilmorin, grâce à un envoi du Père Soulié. La plante est largement cultivée dans nos jardins depuis 1916.
Jean-André Soulié was born near Rodez (Aveyron). After studying in a Catholic secondary school and then in a seminary, he went to Paris with a view to becoming a missionary. After a ten-month preparation course, he chose to work in Tibet, although all the missionaries had just been deported from there.
A man of character
Under the dual authority of a king and a Dalai Lama and the surveillance of an emissary from China (Amban), Tibet was coveted by the British Empire, Russia and, for a long time, the Middle Kingdom. The English had just invaded Nepal and Bhutan from the Indian Empire. In a climate of tension and uncertainty among Tibetans, Father Soulié arrived in Kangding (formerly Tatsienlou — the see of the diocese) at the beginning of 1885, at the Marches of Tibet, south west of Sichuan. He was stationed in Batang on the Tibetan border. He studied Tibetan. His house was pummelled with stones by lamas belonging to the “Yellow Caps” sect, who disliked the increasing influence of the missionaries on the population. He had to take refuge in a hiding place for 10 days. Pursued by his attackers, he went back to Kangding and there, learnt Chinese.
Dispatching the first specimens of alpine plants in 1891
Posted in Chapa, Father Soulié gave his first sermon in Chinese and the little girls from the orphanage could not help smiling, which would earn them a rebuke. To relax, he went all over the plateaux and mountains around and started making his first botanical discoveries. He was sent to Tongolo (altitude: 3620 m.) and lived in poor circumstances in a tiny room in a Tibetan house. He enjoyed collecting a great number of alpine plants: asters, primroses, deutzias, corydalis, gentians, anemones, delphiniums, lilies, rhododendrons, viburnums, honeysuckle, spiraea berberis… He sometimes went on outings with British naturalist Pratt who was amazed to see the mountain dwellers burning rhododendron trunks for heating. Adrien Franchet, who was in charge of the world herbariums at the Paris Musée d’histoire naturelle, received the first plant specimens in 1891. In Kangding, in 1893, Jean-André Soulié also met the Russian botanist/ethnologist/explorer Grégori Potanin and his wife, Alexandra, a geographer, who encouraged him to pursue his research into botany.
Ceaselessly pursued by the lamas
In order to go to Cigu (formerly Tsekou), his new post, and to escape his pursuers — lamas and mandarins —, he had his beard shaved off, exchanged his Chinese missionary habit for a Tibetan one, thus trying to pass for a Tartar merchant. He had to take roundabout ways, go over gorges on rope bridges with his mules, brave the snow and wolves in the high mountains… He remained in Cigu until 1896, keeping himself busy educating children while collecting plants. The lamas were threatening him again. He was ordered to go back up to Batang but the situation there was dangerous. When he arrived in Yareyong, he was welcomed by the population but they soon got scared under the pressure imposed by the lamas. He went back to Kangding. These numerous movements enabled him to do major mapmaking work requested by the Prince of Orléans, a French explorer when the great Paris-Tonkin expedition, which he had undertaken along with another explorer, Bonvalot, passed through Kangding in 1890.
Doctor, sawyer, coalman, botanist, geographer…
Thanks to the return of peaceful times, Father Soulié joined the Yaregong Christian community again. There, he earned a strong reputation as a doctor, looking after the lepers, the blind and other patients. He became very popular and the presbytery was rebuilt. He devoted himself to the hardest tasks of the villagers, becoming a pit sawyer, a coalman, a lime-burner while pursuing his botanical work for the Muséum. In 1904, a letter informed him that the Paris Société de Géographie awards him a silver medal for his mapmaking work.
The British forcing their way into Lhassa (the capital of Tibet) and the Dalai Lama’s running away had the exact opposite effect to what the missionaries expected. Most of the Catholic posts of the Marches of Tibet were attacked. At the beginning of 1905, the “Yellow Caps” unrest in Batang and south of Yareyong was becoming quite alarming. Father Soulié feared that his mission might be plundered and destroyed. Yet, he was far from imagining the violence which was about to befall him.
Father Soulié’s martyrdom under the powerless eye of his faithful
On April 3rd 1905, his house was attacked by armed lamas. He was grabbed, shackled, trampled upon, his side pierced by a spear and then he was put in chains. His torture lasted until April when he was shot, in a cowardly way, in front of his powerless faithful.
Three other missionaries (among whom Mgr Giraudeau) were slaughtered at the same time, south of Yerkalo. Father Dubernard was killed in July, near Tsékou. The great botanist/adventurer G. Forrest, who was passing by, tried to protect him but he had to flee for ten days because revolting lamas were chasing him. Sixteen of his porters were assassinated. (See prayer-wheel n° 7 for more)
Throughout a period of 13 years, Father Soulié collected more than 7 000 species of plants. Among other flowers, we owe him the Tibetan rose, “Rosa soulieana”, seeds of which he sent to the Paris Muséum national d’histoire naturelle and which was studied by François Crépin, an expert, in 1896.
In 1895, thanks to Father Soulié, the first French seedlings of the “Buddleia davidii” or “butterfly tree” were sown in the De Vilmorin estate. The plant has been widely grown in our gardens since 1896.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
... lisez l'ouvrage de Christian FONT, docteur en histoire, ancien maire de Saint Juéry dans l'Aveyron : Un missionnaire martyr botaniste au Tibet. Jean-André Soulié (1858-1905) Édité par l'auteur, 2020 472 pages, format 17 x 24 cm, dos carré cousu collé, couverture pelliculée sur carte 295 g/m2, intérieur sur Munken print white 90 g/m2 ISBN 979-10-699-5215-7 25 € (+ 7 € de frais d’envoi et d’emballage)
Pour vous procurer cet ouvrage téléchargez le bon de commande ci-joint
Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.
Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?
Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere ...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.
In den Fußstapfen von Jean-André Soulié
Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...
Angekündigte Chronik eines Märtyrers
Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.
Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer
In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.
Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.
Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier
Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.
Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.
« Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »
Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte. Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.
Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.
Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.
Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.
Mehr darürber
Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.
Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?
Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere ...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.
In den Fußstapfen von Jean-André Soulié
Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...
Angekündigte Chronik eines Märtyrers
Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.
Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer
In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.
Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.
Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier
Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.
Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.
« Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »
Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte. Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.
Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.
Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.
Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.
Question n° 1 - Quel est le nom de la plante qui se trouve à droite de la Balise chinoise n° 3 ?
Indice (s) : En signe de reconnaissance du travail scientifique du Père, le botaniste Adrien Franchet, aimait lui dédier certaines plantes collectées aux Marches du Tibet en ajoutant au genre de la plante l'épithète souliei.
Question n° 1 - Quel est le nom de la plante qui se trouve à droite de la Balise chinoise n° 3 ?
Indice (s) : En signe de reconnaissance du travail scientifique du Père, le botaniste Adrien Franchet, aimait lui dédier certaines plantes collectées aux Marches du Tibet en ajoutant au genre de la plante l'épithète souliei.
Question n° 1 - Quel est le nom de la plante qui se trouve à droite de la Balise chinoise n° 3 ?
Indice (s) : En signe de reconnaissance du travail scientifique du Père, le botaniste Adrien Franchet, aimait lui dédier certaines plantes collectées aux Marches du Tibet en ajoutant au genre de la plante l'épithète souliei.
Le Père Armand David, (1826-1900) est un missionnairelazariste français, avant tout zoologiste, mais aussi botaniste renommé. Il collecte pendant ses trois expéditions en Chine, animaux, plantes, roches et fossiles en pour le compte du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il est surtout connu pour avoir fait connaître en Europe le fameux Panda. Mais ses découvertes botaniques sont importantes, la plus populaire : le Buddleia davidii, l’arbre aux papillons, la plus spectaculaire : Davidia involucrata, l'arbre aux mouchoirs. Dispensé de sa mission apostolique, il joue un rôle de conseil auprès du Muséum, pour orienter le travail de collecte de plantes en Chine réalisé par les missionnaires français de son époque.
Pour honorer le Père Armand David, un massif des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par la Balise chinoise n° 4 près de la cascade du panda Station n° 22)
P. Armand DAVID
04 – Armand David
Armand DAVID est né en 1826 à Espelette au Pays Basque. Son père médecin s'intéresse à l'histoire naturelle, il donne à son fils le goût de l'observation du monde animal et végétal. Celui-ci fréquente le grand séminaire de Bayonne, puis part pour Paris en 1848 à la Société des prêtres de la Mission, congrégation créée en 1625 par Saint Vincent-de-Paul dont les membres, appelés lazaristes, peuvent être envoyés, notamment, en mission d'évangélisation dans les pays non-chrétiens. Toutefois, pendant 10 ans, il est affecté près de Gènes pour enseigner les sciences naturelles. Il constitue là d'importantes collections et apprend la taxidermie. En 1861, le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, sollicite les lazaristes pour réaliser un inventaire de la flore et de la faune chinoise. A. David est choisi pour partir dans la région de Pékin où il reste de 1862 à 1866.
À cette époque, le pouvoir de l'Empire chinois est très affaibli. Il vient de subir l'assaut des troupes coloniales françaises et britanniques. La signature d'un traité garantissant notamment la libre circulation des missionnaires n'empêche pas l'hostilité permanente des mandarins à l'égard des résidents catholiques.
Découverte de bêtes énigmatiques
Malgré cela, les collectes du Père David sont très fructueuses, il envoie au Muséum de nombreux spécimens zoologiques. C'est surtout la découverte du cerf « Elaphurus davidianus » qui étonne : « Il a les bois d'un cerf, le cou d'un chameau, le pied d'une vache et la queue d'un âne ! ».
En 1866, il explore avec l'ancien guide mongol du célèbre Père Evariste Huc, le sud de la Mongolie où il fait des récoltes prodigieuses d'oiseaux (176), de mammifères (59), d'insectes (680). et il collecte 1.500 plantes.
Deuxième expédition encouragée par un Vendéen
A partir de 1868, il explore la Chine centrale et le Tibet oriental (l'actuelle province du Sichuan) qui possède une grande diversité botanique. En remontant le Fleuve bleu, très tumultueux en période de mousson, il doit s'arrêter 4 mois à Jinjiang où il découvre la grenouille qui aboie comme un chien. En octobre il repart pour le Sichuan mais il est victime de tentatives d'empoisonnement en buvant son thé.
En décembre, il arrive dans la région de Moupin (actuellement Baoxing) où il découvre 16 espèces de rhododendrons (dont 13 inconnues), découvre l'arbre aux mouchoirs (Davidia involucrata) et l'arbre aux papillons (Buddleia davidii).
Découverte d'un ours inconnu, le panda.
Des chasseurs lui font voir un ours qu'il n'a jamais rencontré : il est blanc avec des pattes, des oreilles et le contour des yeux noirs, c'est le fameux panda géant. Les chinois le nomment "Enfant de la Montagne" en raison des cris d'enfants qu'il produit.
Très encouragé par Mgr Chauveau, Vendéen de Luçon, évêque de Tatsienlu (Kandging) et malgré son état de santé (pied infecté, évanouissements incessants, fortes douleurs...) le Père multiplie ses excursions autour de Moupin et notamment sur le mont Hong Shan Tin (3.400m). Pluie, neige, boue, chemins non tracés, rien ne découragent pas le botaniste. Aconits, gentianes, meconopsis (pavot bleu), saxifrages et beaucoup de petits rhododendrons d'altitude enrichissent les herbiers du Muséum.
Du Sichuan qu'il quitte fin 1869, le père David a envoyé au Muséum 676 specimens de plantes, 441 d'oiseaux et 145 de mammifères...
Un écologiste avant l'heure
D'octobre 1872 à avril 1874 il organise une 3ème expédition des monts Qinling au Jiangxi. Lors du naufrage de sa barque trop chargée sur la Han, une rivière tumultueuse, le Père David se jette à l'eau pour récupérer une partie de ses caisses de spécimens collectés. Selon son correspondant en France, Adrien Franchet, A. David a perdu dans des situations similaires la moitié de ses collectes de plantes.
Jusqu'en 1874, malgré des crises de paludisme, le Père David explore les provinces autour de Shanghai et déplore la destruction des forêts primitives et la disparition d'une multitude d'espèces : « Bientôt le blé et la pomme de terre vont remplacer ces centaines, ces milliers de créatures animales et végétales que Dieu avait fait sortir du néant pour vivre avec nous ; elles ont droit à la vie et nous allons les anéantir sans retour en leur rendant brutalement l'existence impossible. ».
Un grand scientifique
Contrairement aux Pères botanistes sous la responsabilité des Missions étrangères de Paris, le Père David, lazariste, a été dispensé de toute mission apostolique pour qu'il se mette exclusivement au service de la science. Durant ses trois expéditions en Chine, le Père David a collecté environ 3.500 spécimens de plantes représentant plus de 1.500 espèces dont 250 nouvelles pour la science.
Quelques plantes découvertes par le Père David
Après ses missions en Chine qui ont duré environ 11 ans, l'intrépide aventurier, malgré une endurance à toute épreuve, revient définitivement en France à l'âge de 48 ans. Après un repos réparateur, il va paisiblement se consacrer à l'analyse de ses découvertes, à des publications scientifiques et à la rédaction d'un volumineux Journal de sa 3ème expédition. Ses études ont largement contribué à l'avancement des recherches sur l'évolution des espèces. Il a optimisé avec le Muséum l'organisation et l'orientation de la collecte de ses confrères botanistes en poste en Chine. En reconnaissance de ses recherches, 79 espèces de plantes lui ont été dédiées.
Sa notoriété internationale est due principalement à l'importance de ses travaux zoologiques : le monde des animaux le captivait encore plus que celui des plantes.
Armand David was born in Espelette (in the Basque country) in 1826. His father, a doctor, was interested in natural science and he gave his son a taste for observing the animal and plant world. Armand studied in the Bayonne seminary, then went to Paris in 1848 where he joined the Société des Prêtres de la Mission, a congregation founded in 1625 by Saint Vincent-de-Paul whose members, called Lazarists, could be sent, in particular, to non-Christian countries so as to convert the population. However, he was to be posted near Gênes for 10 years as a natural science teacher. There, he built up important collections and learned taxidermy. In 1861, the Muséum appealed to the Lazarists to make an inventory of the Chinese fauna and flora. Armand David was chosen to go to the Peking region where he was to stay from 1862 until 1866.
At the time, the Chinese Empire had little power. It had just suffered an onslaught of the French and British colonial troops. Although a treaty had been signed guaranteeing, among other rights, free circulation for the missionaries, it did not keep the mandarins from being permanently hostile to the Catholic residents.
Discovering mysterious creatures
In spite of all this, Father David’s collections were very fruitful; he sent numerous zoological specimens to the Muséum. Above all, the discovery of “Elepharus davidianus”, a stag, was amazing: “It has the antlers of a stag, the neck of a camel, the foot of a cow and the tail of a donkey!”
In 1860, accompanied by the famous Évariste Hug’s former Mongol guide, he explored southern Mongolia where he gathered incredible numbers of birds (176), mammals (59), insects (680); he also collected 1 500 plants.
Second expedition encouraged by a native of the Vendée
From 1868 on, he explored central China and eastern Tibet (the Sichuan province today), both offering a great botanical diversity. Going up the Blue River which could become very turbulent during the monsoon season, he was forced to stop in Xingjian for four months where he discovered the frog which barked like a dog. In October, he went back to Sichuan but he was a victim of poisoning attempts while drinking tea.
In December, he reached the Moupin (Baoxing today) region where he discovered 16 species of rhododendrons (13 of which were unknown), the Handkerchief Tree (Davidia involucrata) and the Butterfly Tree (Buddleia davidii).
Discovering an unknown bear, the panda
Hunters introduced him to a bear which he had never come across before; white, with black paws and ears, as were the outlines of its eyes. It was the famous giant panda. The Chinese named him “Mountain Child” owing to the children’s cries that he used to send out.
Highly encouraged by Monsignor Chauveau, a native of Luçon, Vendée, bishop of Tatsienlu (Kandging) and despite his poor physical condition (one of his feet was infected, he very frequently fainted, he suffered severe pain…) the missionary did further travel around Moupin, particularly to Mount Hong Shan Tin (3400 m.). Rain, snow, mud, wild paths, nothing could discourage the botanist who kept picking up plants: aconites, gentians, meconopsis, blue poppies, saxifrages and many small low-altitude rhododendrons enriched the Muséum collections.
From the Sichuan area which he left at the end of 1869, Father David sent 676 plant specimens, 441 bird specimens and 145 mammal specimens to the Muséum.
A trailblazer in ecology
From October 1872 until April 1874, he organized a third expedition to the Qiling Mountains in Jiangxi. After the sinking of his overloaded boat on the Han, a turbulent river, Father David jumped into the water in order to retrieve some of his boxes of specimen collections. According to his correspondent in France, Adrien Franchet, Armand David had lost half of his collected plants in similar circumstances.
Up until 1874, Father David explored the provinces around Shanghai although he was suffering from malaria fits and he deplored the destruction of primitive forests and the disappearance of a vast number of species: “Soon wheat and potatoes are going to replace these hundreds, not to say thousands of animals and plants which God had created out of nothingness to make them live with us. They have the right to live and we will reduce them all to nothing by suddenly making their very existence impossible.”
A great scientist
Unlike the botanist fathers under the responsibility of the Paris Foreign Missions, Father David, a Lazarist, had been exempted from any apostolic mission so that he should devote himself exclusively to science. During his three expeditions to China, Father David collected about 3 500 specimen of plants, representing more than 1 500 species, 250 of which were new to science.
A few plants discovered by Father David
After his missions in China which lasted about 11 years, and though he was still in good health, the daring adventurer came back to France permanently at the age of 48. After a refreshing rest, he was to calmly dedicate his time to analysing his finds, publishing scientific articles and to writing a comprehensive account of his 3rd expedition. His studies greatly contributed to advancing research on the evolution of the species. Along with the Muséum, he optimised the organisation and the orientation of his confreres/botanists’ collections in China. As a tribute to him for his research, 79 species of plants were dedicated to him.
He mainly owed his international fame to the importance of his zoological works: he was even more enthralled by the animal world than by plants.
He passed away in Paris in 1900, aged 74.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Frank Nicholas Meyer (1875-1918) est né à Amsterdam et mort sur le Yang-Tsé (fleuve Bleu) près de Shanghai. Il est employé par le ministère de l'agriculture américain pour collecter des plantes dans une perpective essentiellement alimentaire dans de nombreux pays : Crimée, Azerbaïdjan, Arménie, Turkménistan, Mongolie, Chine, Corée et Japon. Il est surtout connu pour le fameux citron qui porte son nom. Au cours de 13 années d'expéditions difficiles, il a introduit plus de 2000 espèces de plantes aux USA, non seulement alimentaires mais aussi décoratives. A la demande de son patron, David Fairchild, il a contribué à introduire de nombreux bambous du genre phyllostachys.
Pour honorer Frank Nicholas Meyer, un massif des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par le la Balise chinoise n° 5 près de la station n° 25 - La vallée perdue.
Frank MEYER
5 – Frank Nicholas Meyer
Les tribulations d’un explorateur solitaire
Frank Nicholas Meyer (1875-1918) est né à Amsterdam. Amoureux de la nature, il devient assistant jardinier dès 14 ans, au Jardin botanique d’Amsterdam. Son assiduité et son sérieux le conduisent au poste de chef jardinier,responsable du jardin expérimental. Ses aptitudes attirent l'attention du célèbre botaniste généticien belge Hugo de Vries (1848-1935), qui devient son mentor en lui apprenant la botanique, le français et l’anglais. Attiré par l’hindouisme et le bouddhisme, il entend changer de style et de mode de vie. Il fait à pied un « grand tour » d’Europe pour visiter les grandes pépinières et des jardins des plantes. Il veut réaliser un rêve d'enfance : devenir explorateur de plantes.
Frank Meyer arrive en Amérique en 1901 et décroche un emploi auprès du Département de l'agriculture des États-Unis (USDA) tout en obtenant la nationalité américaine. Après un an de travail à l'USDA, il se rend au Mexique pour recueillir des plantes rares. Puis il travaille au Jardin botanique du Missouri. À son retour en 1904, David Fairchild (1869-1954) de la Section d'introduction des plantes étrangères de l'USDA l’engage pour effectuer un voyage de collecte en Chine essentiellement dans une perspective agronomique et économique.
Sa première expédition le conduit en 1905 dans le nord de la Chine, en Corée et en Sibérie. Il va devoir faire face à des situations qui ont failli lui coûter la vie à plusieurs reprises : il lui faut affronter des températures de – 40 °, passer sur des ponts en corde de bambou au dessus des abîmes, en tenant son âne à bras le corps pour qu’ils ne basculent pas ; il échappe à des attaques de brigands...
Au cours de cette expédition, Meyer se concentre sur la collecte de graines, d’arbres fruitiers et d’autres plantes comestibles telles que la pistache chinoise (Pistacia chinensis), des pêchers sauvages (Prunus davidiana), le kaki (Diospyros), un citronnier nain (Citrus x meyeri), ainsi que des plantes ornementales, comme l'érable (Acer truncatum), le genévrier à colonnes (Juniperus chinensis 'Columnaris'), le lilas de l'Amour (Syringa amurensis), la rose (Rosa xanthina) à fleurs jaunes semi-doubles…
Etonnamment F. Meyer est surtout connu aux USA pour le citron qui porte son nom. Près de Pékin, il est attiré en 1908 par un citronnier de petite taille portant de nombreux fruits. Cet agrume plus sucré et juteux que les autres citrons est, aujourd'hui, le résultat d’un croisement entre citron, mandarine et pomelo. Il est particulièrement adapté aux pâtisseries et son succès en a fait l’emblème gastronomique de la Californie. Les américains oublient souvent que F. Meyer a introduit dans son pays d’adoption une centaine de variétés de soja entrant dans la préparation de nombreux produits alimentaires (lait de soja, tofu…).
Un bambou introduit par F. Meyer dédié à Jean Houzeau
Lors de sa deuxième expédition, Meyer se rend en Crimée, puis en Azerbaïdjan, en Arménie, au Turkménistan et au Turkestan chinois. Des troubles politiques l’empêchent de continuer en Chine. Il revient en Europe occidentale. Il passe en Belgique, chez le naturaliste Jean Houzeau de Lehaie, un des meilleurs spécialistes des bambous. D. Fairchild voudrait que celui-ci devienne son responsable, à l’USDA; de la recherche sur l’exploitation du bambou pour faire de la pâte à papier. Durant leur rencontre à la bambousaie de J. Houzeau à Mons, F. Meyer se perfectionne à l’identification des différentes espèces de bambous du genre Phyllostachys, à partir des tiges et des feuilles, hors des périodes de floraison. Cette rencontre a duré deux jours et a peut-être sauvé l’explorateur d’un retentissant naufrage. En effet, il rentre aux États-Unis en 1912 sur le Mauritania, un jour après le départ de l’infortuné Titanic. C’est le botaniste F. A. McClure qui analysera les collectes de bambous faites en Chine par F. Meyer. McClure (appelé Mickey par ses amis pour sa gentillesse) dédiera en 1957, un magnifique cultivar de Phyllostachys viridis à Jean Houzeau (P. v. houzeauana). Nous avons eu la joie de planter ce bambou en 2008 dans le parc de l’Ermitage de St-Barthelemy (Mons) en présence de M. et Mme Houzeau de Lehaie Claude, neveux de Jean.
Troisième expédition - F. Meyer repart en Chine en 1913. En décembre, il quitte Pékin pour explorer les provinces du Shanxi et du Henan et collecte de nombreux spécimens de végétaux et graines. L'expédition revient à Pékin. Prochaine destination la province de Kansu (Gansu) et les régions frontalières du Tibet où Meyer veut récolter des noyaux d'arbres fruitiers (pêches, amandes...). A Siku, fin 2013, son interprète et son porteur abandonnent Meyer et son assistant hollandais, de peur d'être massacrés par les Tibétains. La suite de l'expédition semble compromise sans traducteurs. Très improbable, l'expédition du célèbre explorateur anglais Reginald Farrer et son assistant W. Purdom croisent celle de Meyer (voir le Moulin à prières n° 6). Farrer témoignera des scènes de disputes entre Meyer et son interprète chinois. Une rivalité à peine voilée existe entre Meyer et Farrer : en 1913, Meyer avait démarché, en vain, l'impressionnant mais discret Purdom à Londres pour l'accompagner en Chine. Chaque équipe veut garder secrets ses projets de collecte. Avantage Farrer : Purdom avait déjà exploré la province bien avant. En 3 jours de marche dans le froid et la neige, Meyer et son assistant rejoignent un poste de missionnaires à Lanchow et retrouvent... l'équipe anglaise. Retour aux USA.
Quatrième expédition : Retour en Chine via le Japon. Meyer se dirige vers Ichang et Jingmen. Il est contraint de passer l'hiver 1917 à Ichang à cause des troubles civils. Cette expédition est un échec.
Une fin mystérieuse
Le 1er juin 1918, Meyer monte à bord d'un steamer japonais descendant le fleuve Bleu à destination de Shanghai. Vers minuit il va probablement prendre l’air sur le pont. Son corps est retrouvé quelques jours plus tard par un pêcheur près de Wuhu et de Nankin. On ne saura jamais les raisons de sa noyade. Il sera enterré à Shanghai. Il n’avait que 42 ans. En 1907, F. Meyer écrivait à David Fairchild, son patron, une lettre prémonitoire : « Une seule vie ne sera jamais assez longue pour tout savoir sur cette magnifique terre. Quand je pense à tous ces domaines inexplorés, je suis assez ébloui ; il est impossible de tous les appréhender. J'espère que dans une vie future je pourrai encore bourlinguer. »
Au cours de 13 années d’expéditions, F. Meyer a introduit plus de 2 000 espèces de plantes aux USA. Ses collectes d’arbres et d’arbustes sont expédiées à l’Arboretum Arnold (Université de Harvard - Massachusetts), accompagnées de photographies de plantes, de paysages et de nombreuses scènes de la vie quotidienne avec des commentaires très précis et attachants.
Frank Nicholas Meyer (1875-1918) was born in Amsterdam. A lover of nature, he became an assistant gardener when he was 14 at Amsterdam’s Botanical gardens. Being so dependable and conscientious, he earned himself the post of chief gardener, in charge of the experimental garden. The famous Belgian botanist/geneticist Hugo de Vries (1848-1935) was attracted by his skills and he became his mentor while teaching him botany, French and English. Drawn to Hinduism and Buddhism, he intended to change styles and ways of life. He did a grand tour of Europe on foot to visit the big tree-nurseries and the botanical gardens. He wished his life-long dream to come true: to become a plant explorer.
Frank N. Meyer arrived in America in 1901 and got a job at the United States Department of Agriculture (USDA); at the same time, he became a US citizen. After working at the USDA for one year, he went to Mexico to collect rare plants. Then he worked at Missouri’s Botanical gardens. When Frank N. Meyer came back in 1904, David Fairchild (1869-1954), from the USDA foreign plant section, engaged him to do a collecting trip in China, mostly from an agronomic and economic angle.
His first expedition led him to north China, Korea and Siberia in 1905. Several times, he was to face situations which almost cost him his life: he had to brave minus 40° temperatures, go over abysses on bamboo rope bridges, seizing his donkey bodily to avoid their toppling over; he escaped attacks by bandits…
In the course of this expedition, Frank N. Meyer focused on collecting seeds including fruit trees and other edible plants such as the Chinese pistachio (Pistacia chinensis), wild peach-trees (Prunus davidiana), persimmon (Diospyros), a dwarf lemon tree (Citrus x meyeri), as well as ornamental plants such as the maple tree (Acer truncatum), the columnar juniper (Juniperus chinensis ‘Columnaris’), the love lilac (Syringa amurensis), the rose (Rosa xanthina) with its semi-double yellow flowers…
Strangely enough, Frank N. Meyer was mostly famous in the US for the lemon which was named after him. In 1908, near Peking, he was attracted to a small-sized lemon tree bearing many fruit. Today, this citrus fruit, sweeter and juicier than other lemons, is the result of crossing a lemon, a tangerine and a grapefruit. It is perfect for baking and thanks to its success, it has become the gastronomic emblem of California. American people often forget that Frank N. Meyer has introduced into his country of adoption about a hundred varieties of soya used for preparing many foodstuffs (soya milk, tofu…)
A bamboo introduced by Frank N. Meyer dedicated to Jean Houzeau
During his second expedition, Frank N. Meyer went to Crimea, then to Azerbaijan, Armenia and the Chinese Turkestan. Political unrest prevented him from pursuing his work in China. He came back to Western Europe. He stopped over in Belgium, visiting naturalist Jean Houzeau de Lehaie, one of the best bamboo specialists. David Fairchild wished the latter to become responsible for research on the use of bamboo at the USDA with a view to making wood pulp. During their meeting, at Jean Houzeau’s bamboo plantation in Mons, Frank N. Meyer improved his identification of the different bamboo species of the Phyllostachys type, using the stems and the leaves, except in flowering time. They were together for two days and this may have saved the explorer from a dramatic drowning. Indeed, he went back to the United States on board the Mauritania, the very day after the unfortunate Titanic had left. The bamboo collections gathered by Frank N. Meyer in China were to be analysed by botanist F.A. McClure. McClure (nicknamed Mickey by his friends on account of his kindness) dedicated a beautiful Phyllostachys viridis cultivar (P.v. houzeauana) to Jean Houzeau in 1957. We had the pleasure to plant this bamboo in 2008 in the parc de l’Ermitage in St-Barthélémy (Mons) in the presence of Mr and Mme Claude Houzeau de Lehaie (nephews of Jean’s)
Third expedition
Frank N. Meyer went back to China in 1913. In December, he left Peking to explore the Shanxi and Henan provinces where he collected numerous specimens of plants and seeds. The expedition came back to Peking. Next destination: the Kansu (Gansu) province and the Tibet border areas where Frank N. Meyer intended to pick up fruit-stones (peaches, almonds…). In Siku at the end of 1913, his interpreter and porter abandoned Frank N. Meyer and his Dutch assistant for fear of being slaughtered by Tibetans. Without any translators, the expedition seemed to be fairly jeopardized. Quite unexpectedly, the famous English explorer Reginald Farrer and his assistant, W. Purdom, came across Frank N. Meyer’s expedition (see Prayer-wheel n° 6). Farrer witnessed quarrels between Frank N. Meyer and his Chinese interpreter. A thinly-veiled rivalry existed between Frank N. Mayer and Farrer: in 1913, in London, Frank N. Meyer had vainly tried to convince the impressive albeit reserved Purdom to go to China with him. Each team wanted to keep their collection projects secret. Advantage to Farrer: Purdom had already explored the province a long time beforehand. After a three-day walk in a snowy and icy-cold weather, Frank N. Meyer and his assistant reached the post of a missionary in Lanchow and found themselves in front of… the English team. Back to the USA.
Fourth expedition
They went back to China via Japan. Frank N. Meyer was making for Ichang and Jingmen. He was forced to spend the 1917 winter in Ichang on account of civil unrest. This expedition was a failure.
A mysterious end
On June 1st 1918, Frank N. Meyer boarded a Japanese steamer sailing down the Blue River and heading for Shanghai. Around midnight, he went out on deck to get some fresh air. His body was found by a fisherman a few days later near Wuhu and Nankin. The reasons for this drowning were never to be known. He was buried in Shanghai. In 1907, Frank N. Meyer must have had a premonition when he wrote this letter to David Fairchild, his boss: “One life will never be long enough to know everything about this magnificent planet. When I think of all these unexplored domains, I am quite dazzled; grasping them all is impossible. I hope to be able to keep exploring about in a future life.”
In the course of 13 expeditions, Frank Nicholas Meyer introduced more than 2 000 species into the USA. His collections of tree and shrubs were sent to the Arnold Arboretum (Harvard University, Massachusetts) along with photographs of plants, landscapes and innumerable scenes of daily life with precise and captivating comments.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Reginald John FARRER (1880-1920). Il est né à Londres (GB) et mort à Nyitadi, en Haute-Birmanie. Grand voyageur, collecteur de plantes, spécialiste des jardins alpins, botaniste, artiste et écrivain. Renommé pour ses récits de voyages, ses collectes de plantes en Asie, particulièrement en Birmanie, et ses jardins de rocailles qu'il a contribué à populariser. Il rapporta de nombreuses végétaux en Angleterre pour les planter dans son jardin près de sa ville natale. Il publia de nombreux ouvrages parmi lesquels "My rock garden" ("Mon jardin de rocaille") est le plus connu.
Pour honorer "Le prince des jardiniers", un massif des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par le Balise chinoise n° 6 près de la Gloriette (station 26) et de la Pagode birmane.
vie de R. FARRER
6 – Reginald Farrer
Le Prince des Jardiniers
Né à Londres en 1880 dans une famille aisée, souffrant d'une fente palatine et d'une santé fragile, il reçoit une éducation à la maison. Passionné par la montagne et la flore alpine, dès l'âge de 10 ans il connaît bien la flore sauvage et l'anatomie des plantes. A 14 ans, il réalise un jardin de rocaille. Puis il fréquente l'université d'Oxford et participe à l'élaboration d'un jardin de rocaille plus important.
En 1902, il part pour un voyage qui le mène en Chine, en Corée et au Japon.
De retour en Angleterre, il publie plusieurs ouvrages : « My Rock Garden » et « The English Rock garden » qui sont vraiment très populaires car il y donne des conseils pratiques pour créer des jardins de rocailles avec des plantes alpines rustiques. Il parcourt les montagnes d'Italie, de France et de Suisse, toujours en quête de plantes alpines qu'il envisage d'introduire dans les jardins britanniques : dans ce but, il fonde à Clapham (Yorkshire) une pépinière spécialisée dans les plantes alpines.
Une manière originale de créer un jardin escarpé
R. Farrer est reconnu pour ses multiples talents : il écrit, il peint des aquarelles, c'est un botaniste de terrain... mais il est parfois considéré comme excentrique et étrange. Pour reproduire la flore de Ceylan (Sri Lanka), R. Farrer avait décidé un jour de créer un jardin escarpé le long d'un coteau près de Clapham (Yorshire) où se trouve la maison familiale. Pour disperser ses semences, il n'a pas trouvé mieux que monter dans un petit bateau pour aller au milieu d'un lac, puis de tirer avec son fusil de chasse rempli de graines en direction de la paroi rocheuse du jardin de rocaille. Les semis ont levé et, dit-on, les plantes prospéré à l'époque. Mais l'issue de l'histoire n'est pas la même pour tous !
A la suite de son voyage en 1908 à Ceylan (Sri Lanka), il devient bouddhiste et, en 1914, il se lance avec William Purdom, un ancien jardinier de Kew Gardens devenu explorateur de plantes pendant 4 ans au Kansu (Province du N-Ouest de la Chine), dans une ambitieuse expédition au Tibet et au nord du Kansu qui va durer 2 ans. Il herborise pour le compte des pépinières de Veicht et de l'Arboretum Arnold de Boston. Il en rapporte des herbiers, des semences, et de nombreuses plantes vivantes qui ornent aujourd'hui nos jardins.
En 2017, les deux Anglais croisent à Siku (Cigu) l'expédition de l'Américain F. Meyer en grande difficulté avec son interprète et ses muletiers qui ne veulent pas faire d'incursion au Tibet. Tien (l'interprète), qui vient d'être poussé brutalement dans un escalier : « Je vais rester ici et ramener votre corps à la maison lorsqu'il sera retrouvé. » Meyer va malgré tout herboriser avec de nouveaux muletiers dans la province de Kansu mais renonce au Sichuan, l'expédition est donc abrégée. La voie est libre pour les Anglais qui font une collecte prodigieuse malgré de multiples échauffourées avec des brigands. Deux ouvrages de R. Farrer décrivent ses voyages aux marches du Tibet : "On the Eaves of the World" (Sur l'avant-toit du monde) et "The rainbow bridge" (Le pont arc-en-ciel).
Farrer a l'habitude de dessiner et de peindre les plantes qu'il découvre, malgré l'inconfort des situations : la pluie qui l'oblige à tenir d'une main un parapluie, des mouches qui l'assaillent par temps chaud, le vent et les tempêtes de poussière laissent parfois des traces sur ses toiles. Ses nombreuses illustrations et aquarelles de plantes et de paysages sont exposées en Angleterre en 1918.
En 1919, Reginald Farrer entreprend sa dernière expédition en Haute-Birmanie, accompagné de Euan H. M. Cox, un Ecossais, négociant de jute, qui saisit, à son contact, l'opportunité de se plonger dans le monde de la littérature des jardins et dans l'aventure botanique. Si la collecte est fructueuse, elle a toutefois moins d'impact sur les jardins anglais car les climats des montagnes birmanes sont très différents du climat britannique, contrairement à certaines contrées du Kansu.
Malheureusement, lors de ce voyage, R. Farrer décède à 40 ans en 1920, dans les montagnes reculées de Minshan, en Haute-Birmanie près de la frontière chinoise. Sa tombe existe encore.
Son compagnon, E. H. M. Cox, qui est rentré en Angleterre fin 1919, a relaté cette expédition dans un livre intitulé "Farrer's Last Journey, Upper Burma 1919-20", publié en 1926 (Le dernier voyage de Farrer en Haute-Birmanie, de 1919 à 1920). Pour lui, Reginald serait mort seul de diphtérie, tandis que selon les porteurs qui l'ont accompagné jusqu'à sa dernière demeure, il serait mort d'une overdose d'alcool. Il avait l'habitude de prendre du whisky avec ses médicaments...
Reginal Farrer peut être désigné en Grande-Bretagne, à juste titre, comme Prince des jardiniers. En 1930, E. H. M Cox publie un ouvrage faisant l'inventaire et la description botaniques des plantes introduites par R. Farrer en Angleterre. La mémoire de Farrer est entretenue aussi de façon vivante par les descendants de E. H. M. Cox, créateurs d'une fameuse pépinière en Ecosse, spécialisée dans la culture et la vente de rhododendrons. Et ils n'ont cessé d'organiser des expéditions au Yunnan et au Sichuan.
Born in London in 1880 into a well-off family and suffering from a cleft palate and poor health, Reginald Farrer was educated at home. He had a passion for mountains and the Alpine flora; ever since the age of 10, he had been an expert in wild flora and the anatomy of plants. At 14, he constructed rock garden. Then he attended Oxford University and participated in the making of a bigger rockery.
In 1902, he started on a journey to China, Korea and Japan.
Back in England, he published several books: “My Rock Garden” and “The English Rock Garden” which became very popular because they gave practical advice regarding the construction of Alpine rock gardens. He travelled around the Italian, French and Swiss mountains, always on the lookout for Alpine plants which he contemplated introducing into the British gardens: to achieve his aim, he created an Alpine plant nursery in Clapham (Yorkshire).
An original way to develop a sloping garden
Reginald Farrer was well known for his many talents: he was a writer, a water-colourist, a grass-roots botanist… however, he sometimes passed for an eccentric and strange man. One day, Reginald Farrer decided to create a steep garden along a hillside near Clapham (Yorkshire) where the family house stood in order to reproduce the flora of Sri Lanka. He had the brilliant idea to get into a small boat to reach the centre of a lake and then to shoot at the rocky slope with a gun loaded with seeds. The seedlings did germinate and, rumour has it, did thrive at the time but not everyone remembers the same outcome to this story!
After his journey to Sri Lanka in 1908, he converted to Buddhism. In 1914, along with Willliam Purdom, a former Kew Gardens gardener and plant explorer for four years in the Kansu province (north west China), he undertook an ambitious expedition to Tibet and North Kansu which was going to last two years. He botanized for the benefit of Veitch’s nurseries and the Boston Arnold Arboretum. He brought back herbariums and innumerable living plants which adorn our gardens today.
In Siku (Cigu) in 1917, the two Englishmen met the American Frank Nicholas Meyer’s expedition; the latter was in terrible trouble since his interpreter and his mule-drivers had refused to make a foray into Tibet. Tien (the interpreter) who had just been brutally pushed down a flight of stairs: “I will stay here and take your body home when it is found.” Yet, Meyer succeeded in herborising with other mule-drivers in the Kansu province; however, he gave up on Sichuan so that expedition was cut short. The way was clear for the Englishmen who gathered a phenomenal number of plants despite numerous clashes with bandits. Two books by Reginald Farrer describe his journey to the Marches of Tibet: “On the Eaves of the World” and “The Rainbow Bridge”.
Farrer was used to drawing and painting the plants which he had managed to discover despite uncomfortable conditions: the rain forced him to hold an umbrella in one hand; in hot weather he was attacked by flies; wind and dust storms sometimes left marks on his canvasses. His numerous illustrations and watercolours of plants and landscapes were on exhibition in England in 1918.
In 1919, Reginald Farrer undertook his last expedition to Upper Burma, along with Euan H. M. Cox, a Scotsman and jutemerchant who, thanks to him, seized the opportunity to throw himself into gardening literature and botany. Although their collection was abundant, it had a lesser impact on English gardens for the climate in the Burmese mountains is quite different from the British one, except in some parts of Kansu.
Unfortunately, Reginald Farrer died in 1920 at the age of 40 during his journey to the remote Minshaw Mountains, in Upper Burma, near the Chinese border. His grave still lies there.
His friend, Euan H.M. Cox, who returned to England in 1919, recounted this expedition in a book entitled “Farrer’s Last Journey, Upper Burma, 1919-1920”, published in 1926. According to him, Farrer died, alone, of diphtheria, whereas the porters who accompanied him to his resting place claimed that the cause of his death was an overdose of alcohol. He used to swallow his medicationwith whisky…
Reginald Farrer could rightly be named “Prince of Gardeners” in England. In 1930, Euan H.M. Cox published a book covering the botanical inventory and description of the plants introduced into England by Reginald Farrer. The latter’s memory is also kept alive by Euan H.M. Cox’s descendants who set up a famous commercial nursery in Scotland, specialized in cultivating and selling rhododendrons. And they never stopped organising expeditions to Yunnan and Sichuan.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Pour découvrir les aventures de George Forrest et une partie des plantes qu'il a récoltées , un massif des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par le Balise chinoise n° 7 près de la station n° 31 - Chemin Aung San Suu Kyi.
Biographie
George FORREST est né en Écosse en 1873. Apprenti chez un pharmacien il découvre les propriétés médicinales des plantes et apprend les techniques de conservation et de séchage permettant la constitution d'herbiers. Il hérite d'un petit pécule, abandonne sa formation et part en Australie pour une dizaine d'années comme chercheur d'or. Revenu en Écosse en 1903, il est employé par Sir I. Balfour, professeur de botanique en tant qu'assistant dans la confection des herbiers du Royal botanic garden à Édimbourg. Celui-ci le recommande à A. K. Bulley, négociant en coton et plantes qui recherche des collecteurs de plantes pour l'expédition qu'il envisage dans le Sud-Ouest de la Chine en vue de constituer une pépinière de plantes chinoises.
Forrest part en 1904 pour le Yunnan, première des 7 expéditions qu'il va réaliser en Chine aux Marches du Tibet et en Birmanie.
Il arrive à Dali, se familiarise avec le pays, ses habitants et leur langue. Il rend service à la population locale en supervisant des campagnes de vaccination contre la variole. En août 1905, accompagné par 17 autochtones cueilleurs de plantes, il parcourt les montagnes à la frontière du Tibet. Les collines sont recouvertes d'une très grande variété de plantes : Deutzia, Styrax, Philadelphus, Primula, Rubus, Magnolia, Clematis et Rhododendrons. C'est un véritable paradis pour G. Forrest . Les récoltes sont particulièrement fructueus-es...
Massacre à Tsékou
Hélas, cette première expédition va connaître un épisode dramatique. En rentrant après une journée de collecte à la base située près de la Mission française de Cigu (Tsékou), l'équipe de cueilleurs arrive en pleine tourmente. Les lamas de la secte des « bonnets jaunes », hostiles aux étrangers, manipulent des paysans lissous pour qu'ils brûlent la Mission et assassinent les religieux et leurs relations. Toute l'équipe de Forrest, à l'exception d'un cueilleur, est massacrée. Le Père Jules Dubernard est décapité atrocement. Forrest réussit à s'échapper de peu, malgré un pied percé par un pieu de bambou. Il est poursuivi pendant plusieurs jours par les rebelles et leurs dogues tibétains. Il trouve enfin asile chez des montagnards lissous qui le cachent et le déguisent en Tibétain. Il a perdu toutes ses collectes de plantes. Lors de sa fuite épuisante, il attribue son salut à l'esprit du Père Dubernard qui le guide la nuit à travers les montagnes. En reconnaissance, il lui dédit une primevère : Primula Dubernardiana. Il est sauvé en repartant par des glaciers pour rejoindre Dali.
Loin d'abandonner son travail, après quelques semaines de repos, il rejoint un ami, George Litton, travaillant au consulat britannique de Tengchong près de la frontière sino-birmane. Ils explorent ensemble la vallée encaissée de la Salouen (le fleuve "en Colère" prend sa source au Tibet et se jette en Birmanie dans la mer d'Adaman) . Chaude et humide elle offre une flore d'une extraordinaire diversité. Il brave les nuées d'insectes, les plantes empoisonnées (ex. orties géantes), les ponts en corde de bambou, branlant au dessus des précipices. Des rivalités de droit de péage entre les gardiens des deux rives conduisent Forrest à faire usage de ses armes pour effrayer le deuxième receveur... Malheureusement, peu après, Litton est atteint de malaria etmeurt en janvier 1906. Tandis que la forte constitution de J. Forrest lui permet de résister au paludisme qu'il contracte également.
Forrest et la vogue de la « rhododendronmania »
Au cours de ses six voyages suivants, toujours dans son cher Yunnan, Forrest découvre, au fil de 26 années. Au total, 1.200 plantes nouvelles, au total 31.000 spécimens provenant de cette région, sont envoyés en Écosse par ses soins. Ils sont analysés, décrits et classés principalement par Sir Balfour et son équipe. Plus de 30 genres portent l'épithète de Forrestii. Il fait parvenir des graines et des plantes à différents pépiniéristes. Commandité et financé par Lionel de Rothschild qui possède un grand parc à Exbury (Angleterre), et soutenu par la Rhododendron Society, G. Forrest répond à la demande croissante de cette plante en vogue en introduisant plus de 300 nouvelles espèces de rhododendrons qui vont servir à produire de magnifiques hybrides.
Le secret du succès de Georges Forrest
L'importance inégalée de ses collectes s'explique non seulement pas sa détermination et sa compétence mais aussi parce qu'il sait mieux qu'aucun autre explorateur, exploiter les connaissances de ses collecteurs, choisis parmi l'ethnie des Naxi. Zhao, le chef des cueilleurs connaît par expérience où se trouvent les aires de collecte. Il établit des cartes topographiques très imagées et influencées par les légendes ancestrales écrites et entretenues par les chamans Dongba, qui prêchent l'harmonie de l'homme avec la nature. Alors que Forrest ne parle que l'anglais, Zhao, polyglotte, organise les collectes en concertation avec G. Forrest, de l'achat du papier à Rangoun jusqu' à l'expédition des caisses par la Birmanie vers l'Angleterre ou les USA.
Eternelle fascination pour le Yunnan
Lors de sa dernière expédition commencée en 1930, G. Forrest est victime, à 59 ans, d'une attaque cardiaque et meurt en janvier 1932. Des autochtones laissent entendre qu'il aurait été empoisonné, tout comme Litton. Il est enterré aux côtés de son ami Litton près de Tengchong, non loin de la frontière birmane. Leurs tombes sont désormais introuvables en raison du pillage des pierres tombales lors de l'occupation japonaise puis par des locaux pour ériger leurs maisons. Mais l'endroit est devenu mythique pour les grands admirateurs de cet «Indiana Jones du Yunnan ».
George Forrest was born in Scotland in 1873. When he was training at a chemist’s, he discovered the medical proprieties of plants and learnt the conservation and drying techniques used in the making of herbariums. After inheriting a small sum of money, he gave up his training and went off to Australia for about ten years as a gold digger. He returned to Scotland in 1903 and was employed by Sir I. Balfour, a teacher of botany, as an assistant in the making of herbariums for the Royal Botanic garden in Edinburgh. Sir Balfour recommended him to A.K. Bulley, a cotton and plant merchant who was looking for plant collectors for the expedition he intended to organise in South West China with the aim to set up a Chinese plants nursery.
Forrest left for Yunnan in 1904, the first of 7 expeditions in which he would participate in China, in the Marches du Tibet and in Burma.
He arrived in Dali and got acquainted with the country, its inhabitants and their language. He did good turns for the local population by supervising vaccination campaigns against smallpox. In August 1905, with 17 local plant collectors, he explored the mountains along the Tibetan border. The hills were covered with a great diversity of plants: deutzia, styrax, philadelphus, rubus, magnolia, clematis and rhododendrons. It was pure paradise for George Forrest. The collecting sessions proved to be particularly fruitful.
Slaughter in Tsékou
Alas, this expedition was to suffer a tragic episode. On their way back after a day’s plant collecting at the base near the Cigu (Tsékou) French Mission, the team of collectors arrived in the middle of total chaos. The lamas from the “Yellow Caps” sect, hostile to foreigners, were manipulating the Lissou peasants into setting the Mission on fire and assassinating the priests and their relations. All the members of the Forrest team, with the exception of one collector, were slaughtered. Father Jules Dubernard was savagely beheaded. Forrest just about managed to escape although one of his feet was pierced by a bamboo stake. He was chased for several days by the rebels and their Tibetan mastiffs. He did find refuge with Lissou mountain people who hid him and dressed him like a Tibetan. He had lost all of his plant collections. In the course of his exhausting escape, he attributed hissalvation to the spirit of Father Dubernard who guided him across the mountains. In acknowledgement of his help, he dedicated a primrose to him: Primula Dubernardiana. He saved himself by going back to Dali treading on glaciers.
Far from giving up his work, after a few weeks’ rest, he joined a friend, George Litton, who was working at the Tengchong British consulate near the Sino-Burmese border. Together they explored the steep-sided valley of the Salouen (the “Angry” river has its source in Tibet and flows into the Adaman Sea in Burma). Hot and humid, it offered an extremely varied flora. They braved the clouds of insects, the poisonous plants (gigantic nettles) and the rickety bamboo rope above precipices. Rivalries concerning toll rights between the keepers of the two river banks led Forrest to make use of his weapons in order to frighten the second toll collector. Unfortunately, shortly afterwards, Litton fell ill with malaria and he died in January 1906. George Forrest’s sturdy constitution enabled him to resist malaria which he also had contracted.
Forrest and “rhododendronmania”
Over 26 years, during his next six journeys, always to his dear Yunnan, Forrest discovered 1 200 new plants. All in all, he sent 31 000 specimens from this area to Scotland. They were analysed, described and classified by Sir Balfour and his team mainly. More than 30 types bore the epithet Forestii. He sent plants and seeds to different nursery men. Sponsored and financed by Lionel de Rothschild who owned a big park in Exbury (England), and supported by the Rhododendron Society, George Forrest responded to the growing demand for this fashionable plant by introducing more than 300 new species of rhododendrons which would be used to create magnificent hybrids.
The secret behind George Forrest’s success
The unequalled importance of George Forrest’s collections could be explained not only by his determination and his competence but also because, better than any other explorer, he knew how to exploit the knowledge of his collectors, chosen among the Naxi ethnic group. By experience, Zhao, the chief collector, knew where the much sought-after plants were to be found. He drew colourful topographical maps influenced by the ancestral legends written and maintained by the Dongba shamans, who advocated harmony between man and nature. Whereas George Forrest spoke English only, Zhao, a polyglot, used to organise the collections along with George Forrest, from buying the paper in Rangoon to sending the crates via Burma…
Everlasting fascination for Yunnan
In the course of his last expedition which he had started in 1930, George Forrest suffered from a heart attack; he was 59 years old and he died in January 1932. Local people claimed that he had been poisoned, just like Litton. He was buried beside his friend Litton near Tengchong, not far from the Burmese border. Their graves cannot be found today on account of the many tombstones being stolen during the Japanese occupation and later by local people to build their houses. But this place has become mythical for the great admirers of this “Yunnan Indiana Jones”.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Deutsch
Quelques plantes collectées
Quelques plantes introduites par G. Forrest susceptibles d'être cultivées en Angleterre et en France
Question n° 1 - A quel pépinièriste écossais la Primevère Bulleyana est-elle dédiée ?
Indice (s) :
Pour nommer une plante les botaniste donne le nom (toujours en latin) du genre, ex Primula pour Primevère puis donne un épithète qui correspond soit à une caractéristique de la plante, soit le nom d'un lieu, soit le nom d'une personne.
Frank Kingdon-Ward (1885-1958), botaniste et fils de Harry Marshall Ward, professeur de botanique, consacra sa vie à la chasse aux plantes en Asie. Ses plantes préférées étaient les rhododendrons, les primevères et les gentianes.Il a effectué 25 expéditions et découvert 10 espèces de rhododendrons et deux primevères inconnues à Assam, ainsi que de nombreuses autres plantes.Rhododendron Wardii, l'un des rhododendrons qu'il a trouvés, a des fleurs jaunes et les primevères comprenaient la primevère géante (Primula florindae).Il a écrit 25 livres décrivant ses voyages et ses nombreuses aventures.Les Jardins du Loriot lui dédie un massif (Balise chinoise Kingdon Ward, près de la station 33)
Biographie
Frank Kingdon Ward (1885-1958) est sans doute un des derniers des grands collecteurs de plantes asiatiques. Il occupe une place exceptionnelle dans le panthéon des explorateurs qui ont sillonné les prairies, les vallées et gorges des hautes montagnes où dévalent avec force plusieurs fleuves mythiques. En effet, le Tsangpo , prolongé par le Brahmapoutre, la Salouen, le Mékong, le Gyang-Tse (fleuve Bleu), situés entre le Sud-Est du Tibet, le Sud-Ouest de la Chine surplombant le Nord de l’Inde et la Haute-Birmanie marquent « son cher pays ». Il ne pourra jamais le quitter. Tous ses talents se conjuguent avec bonheur : il est botaniste de formation, collectionneur de plantes, explorateurintrépide, infatigable, c’est un écrivain talentueux qui sait faire partager avec passion ses aventures et travaux scientifiques. Enfin, c’est une force de la nature dotée d’une détermination inextinguible.
Il est né à Manchester en 1885, fils de Harry Marshall Ward, un brillant botaniste qui fonda l’école de botanique moderne de l'université de sa cité. Il obtient en 1904 un diplôme en sciences naturelles mais écourte ses études en raison du décès de son père. A cette époque, il sait qu’il va consacrer sa vie à l’exploration et la recherche de plantes en Asie. Il part pour la Chine afin de prendre un poste de professeur à l'école publique de Shanghai pour se constituer un pécule qui doit lui permettre de réaliser ses rêves d’explorateur.
Après une première expérience d’expédition au Tibet, en 1911, avec une équipe de zoologues américains, il est invité, par le négociant en coton Arthur Bulley, fondateur de la pépinière Bees, à collecter des plantes rustiques et des graines dans la province du Yunnan.
En 1913, il explore et collectionne des plantes dans le Yunnan et au Tibet, décrites dans « Mystery Rivers of Tibet » (1921). Cette première expédition botanique couronnée de succès est la première de vingt-quatre expéditions audacieuses de chasse aux plantes entreprises au cours de quarante-cinq années. Ses voyages sont très fructueux, il recueille un grand nombre de plantes, de fleurs, de graines, de bulbes et prend de nombreuses photographies qui illustreront ses ouvrages.
En 1914, il effectue la première de ses nombreuses explorations en Haute-Birmanie (proche du Yunnan), détaillées dans son livre In Farthest Burma (1921). Pluies constantes, nuées d’insectes, attaque de malaria, grave accident sur une falaise, plaies sur les bras et les jambes, rien ne rebute l’explorateur : après six semaines de repos, F. Kingdon Ward repart de plus belle à l’aventure. En 1922, il explore de nouveau le Yunnan, ainsi que la province du Sichuan.
Le mystère des georges du Tsangpo
C'est en 1924-1925 qu'il fait probablement sa plus retentissante et productive expédition, au Bhoutan et au Tibet du Sud-Est , en compagnie de son riche ami, Lord Cawdor. Objectif : s’assurer du tracé jusqu’alors incertain d’une section de 40 km des gorges du Tsangpo, les plus escarpées du monde.De Lhassa à l’Assam, le fleuve dévale de 3.600 m à 300 m d'attitude au-dessus de la mer, sur seulement 240 km. Ward et Cawdor sont les premiers à descendre à plusieurs endroits dans les gorges où les cascades vertigineuses, auréolées des couleurs de l’arc-en-ciel, vont finir par alimenter le Brahmapoutre. Il relève, en fait, un défi qui remonte à son enfance. Un ami de son père, revenant d’Extrême-Orient avait dit : «Il y a des endroits dans le Brahmapoutre où aucun homme blanc n'a jamais été »… Le livre du voyage de Ward, Riddle of the Tsangpo Gorges , publié en 1926, est aussi un fascinant récit des riches faune et flore qu'il y a trouvées. Plusieurs des espèces de plantes que Kingdon Ward a rencontrées sont nouvelles pour la science.
Dans une vallée de Rong Chu, par exemple, en descendant les gorges de Tsangpo, il découvre l'une des meilleures primevères pour les forêts et les jardins humides : la Primula florindae, grande primevère candélabre du Tibet, qu'il dédie à sa première femme Florinda née Norman-Thompson, épousée en 1923. Plus à l'ouest, sur « les collines boisées à l'est de Lhassa » (capitale du Tibet), il recueille les premières semences viables de la plante qui lui a valu une belle renommée, le fameux Meconopsis betonicifolia, ou pavot bleu de l’Himalaya, collecté à 5.000 m d’altitude (mais découvert par le Père Delavay). « Soudain ce fut comme un pan de bleu tombé du ciel, un torrent de pavots bleus, scintillants comme des saphirs dans la lumière diaphane. » Il ne faut pas confondre ce pavot avec le Meconopsis speciosa qu’il avait décrit dans un précédent livre The Land of the Blue Poppy - Travels of a Naturalist in Eastern Tibet (1913). Au cours de ce même voyage, il découvre plusieurs espèces de Berbéris et de Rhododendrons dont le splendide Rhododendron wardii qui lui sera dédié.
Une passion pour la Haute-Birmanie et l’Assam
De 1926 à 1956 Kingdon Ward a voyagé presque exclusivement dans les montagnes et les gorges de la Birmanie et de l'Assam. A la fin de l’occupation japonaise, il va aider l’armée américaine à rechercher dans la jungle les avions abattus et les tombes des soldats alliés disparus. C'est à cette occasion qu'il découvre le splendide petit Lilium mackliniae sur le mont Sirhoi à Manipur. Il y retourne en 1948, cette fois avec sa nouvelle épouse, née Jean Macklin. Il lui dédie ce lys d’une beauté exceptionnelle. Sa première femme n'avait jamais partagé la vie d’explorateur de Frank et ils divorcèrent en 1936. La jeune Jean (26 ans) participera activement à cinq grandes expéditions, trois dans le Nord-Est de l’Inde, deux en Birmanie. Le 15 août 1950, lors d'une expédition dans la vallée du Lohit, aux confins de l'Assam et du Tibet, ils ont la chance de survivre lorsqu'ils se retrouvent près de l'épicentre d'un séisme de magnitude 8,7 sur l'échelle de Richter. Un arbre est tombé sur leur tente. Jean raconte dans My Hill So Strong (1952), cette terrible péripétie, mais aussi la lutte contre ses accès récurrents de malaria. Mais Frank est très aguerri : il a survécu à bien des périls. Leur dernière expédition s’avère moins productive, Frank commence à fatiguer à l’approche de ses 70 ans. Il meurt à Londres à 71 ans, quelques jours avant de faire un nouveau projet de voyage.
Il aimait plus que tout la beauté des plantes du Tibet, de l’Assam, du Yunnan et de la Haute-Birmanie et il a su transmettre sa passion et ses découvertes scientifiques en rédigeant 25 ouvrages et 700 articles. Par ses introductions végétales, il a modifié considérablement le paysage anglais et il continue à faire toujours rêver les amateurs de la flore himalayenne à une forme élevée de beauté du monde.
Frank Kingdon Ward (1885-1958) was probably the last of the great Asian plant collectors. He holds an exceptional place among the most famous explorers who travelled across fields, valleys and mountain gorges where several legendary rivers vigorously cascade down. Indeed, the Tsangpo River, continuing with the Brahmaputra, the Salwen, the Mekong, the Blue River, situated between south-east Tibet, south-west China and overlooking north India and Upper Burma, enclosed “his dear country”. Never was he able to leave it. He could happily exercise all his talents: he trained as a botanist, was a plant collector, a dauntless and tireless explorer, plus a gifted writer who knew how to share his passions and his scientific works. Not only was he a real Goliath but he was also endowed with an inextinguishable determination.
Born in Manchester in 1885, he was the son of Harry Marshall Ward, a brilliant botanist who founded Manchester University School of modern Botany. In 1904, he graduated in natural science but his studies were cut short on account of his father’s death. At the time, he knew that he would devote his life to exploration and to looking for plants in Asia. He went to China to a teaching post at Shanghai’s public school with a view to building a little nest which, hopefully, would help him realise his dreams of becoming an explorer.
After a first expedition to Tibet with a team of American zoologists in 1911, he was invited by Arthur Bulley, the cotton merchant and founder of the Bees nursery, to collect hardy plants and seeds in the Yunnan province.
In 1913, he explored and collected plants in the Yunnan province and in Tibet, which he described in Mystery Rivers of Tibet (1921). This first successful botanical expedition was the first of twenty-four other bold plant-hunting expeditions he undertook over forty-five years. His journeys were very fruitful and he gathered a huge number of plants, flowers, seeds, bulbs and took many photographs to illustrate his books.
In 1914, he went to Upper Burma (near the Yunnan), the first of his many explorations there, described in detail in his book In Farthest Burma (1921). Ceaseless rains, clouds of insects, a bout of malaria, a serious accident on a cliff, wounds on his arms and legs did not deter the explorer: after a six weeks’ rest, F. Kingdon Ward resumed his adventures with renewed vigour. In 1922, he explored Yunnan again as well as the Sichuan province.
The mystery of the Brahmaputra springs
His most resounding and productive expedition probably took place in 1924-1925 in Bhutan and South-East Tibet, along with his friend Lord Cawdor. The goal was to trace the so far uncertain course of a 40 km-long section of the Tsangpo gorges, the steepest in the world. From Lhassa to Assam, the river gushes down from an altitude of 3 600 m to 300 m above sea level. Ward and Cawdor were the first ever to climb down the gorges in several places where the spectacular falls, festooned in rainbow colours, cascade into the Brahmaputra. He in fact took up a challenge going back to his childhood. A friend of his father’s, back from the Far East, had said: “There are places in the Brahmaputra on which no white man has ever trodden.”… Riddle of the Tsango Gorges, published in 1926, is also a fascinating travel story of the rich fauna and flora which Ward discovered there.
Several of the plant species which Kingdon Ward found were new to science. In one Rong Chu Valley, for instance, going down the Tsangpo gorges, he discovered one of the best primroses suited to forests and dampgardens, Primulae florindae, the tall Tibet candelabra primrose, which he dedicated to his first wife, Florinda, née Norman-Thompson, whom he married in 1923. Further west, on “the woody hills east of Lhassa” (capital of Tibet), he gathered the first viable seeds of the plant which made him famous, the renowned Menocopsis betonicifolia, or Himalayan blue poppy, discovered at an altitude of 5 000 m. “Suddenly, it seemed a whole canopyof blue had fallen from the sky, a torrent of blue poppies, glittering like sapphires in the diaphanous light.” This poppy must not be confused with Meconopsis speciosa which he had described in a previous book The Land of the Blue Poppy – Travels of a Naturalist in Eastern Tibet (1913). In the course of the same journey, he discovered several species of berberis and rhododendrons.
A passion for Upper Burma and Assam
From 1926 to 1956, Kingdon Ward travelled almost exclusively in the mountains and gorges of Burma and Assam. At the end of the Japanese occupation, he helped the American army look for the shot down planes in the jungle and the allied soldiers’ graves. It was then he discovered the splendid little Lilium mackliniae on Mount Sirhoi in Manipur. He went back there in 1948, this time with his second wife, Jean, née Macklin. He dedicated this exceptionally beautiful lily to her. His first wife had never shared Frank’s life as an explorer and they divorced in 1936. Young Jean (26 years of age) was to participate very actively in five big expeditions, three of these in north east India and two in Burma. On 15th August 1950, during an expedition in the Lohit Valley, on the borders of Assam and Tibet, they found themselves near the epicentre of an earthquake measuring 8.7 on the Richter scale and were lucky to survive. A tree had fallen on their tent. In her book My Hill So Strong (1952), Jean related this terrible episode, but also her fight against the recurring bouts of malaria. Yet Frank was quite resilient: he survived many other dangerous situations (he was impaled on a bamboo stick, he fell from a cliff, he contracted malaria, he had no food during a journey, which forced him to eat plants that turned out to be poisonous…). Their last expedition was less productive. Nearing 70, Frank was getting tired. He died in London, aged 71, a few days before planning a new journey.
More than anything else, he loved the beauty of the plants of Tibet, Assam, Yunnan and Upper Burma; he has successfully transmitted his passion and his scientific discoveries by writing 25 books and 700 articles. By introducing vegetal species, he has considerably changed the English landscape and he continues inspiring the enthusiasts of Himalayan flora who dream of a superior world beauty.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Question n° 3 - Quelle couleur est la fleur de Primula florindae ? Quelle taille peut atteindre la Primula florindae ?
Indice (s) :
La couleur des fleurs est proche de celle de la Primevère coucou (Primula veris ou Primevère officinale) que l'on peut trouver ici sur le bord de chemins en terrain plutôt calcaire. La plante mesure environ 25 cm.
Joseph Rock (1884-1962) est sans doute l’explorateur de Chine le plus étonnant et fascinant. Autodidacte, il va devenir, aux yeux des américains, un des botanistes les plus réputés du XXème siècle, mais aussi spécialiste de multiples langues orientales, anthropologue de terrain pratiquant « l’observation participante » et journaliste soucieux de faire connaître ses pérégrinations. Après une première expérience botanique approfondie à Hawaii, il passe une grande partie de sa vie à explorer principalement le Yunnan, le Sichuan, le sud-est de Gansu et le Tibet. Initialement ses missions consistent à collecter des plantes notamment pour l’Arboretum Arnold de Havard, mais ensuite il se consacre avec bonheur, au gré de ses centres d’intérêt, de ses contrats, à des études cartographiques, ethnographiques et linguistiques, notamment de l’ethnie Naxi. L’absence de formation universitaire lui permet de décloisonner toutes les disciplines qu’il pratique avec talent. Il se fera connaître aussi, en tant qu’auteur et grand reporter, en publiant des récits de voyages dans le célèbre magazine National Geographic, accompagnés de remarquables photographies. Ses articles d’exploration suscitent beaucoup d’intérêt et font rêver son lectorat à des « mondes perdus ». La fameuse et magnifique pivoine qui porte son nom (Paeonia rockii) présente aux Jardins du Loriot symbolise, à nos yeux, tout son génie.
Un massif est dédié à Joseph ROCK. Il est signalé par une Balise chinoise surmontée d'un Gramophone qui se trouve entre la station n° 33 - L'envol de Garuda et la station 21 - Chemin vert de la Renaîtrie.
Joseph Rock est né à Vienne le 13 janvier 1884. Il est le fils d’un vieux valet de chambre du comte polonais Potocki, prenant ses quartiers d’hiver en son palais viennois. On peut essayer de comprendre sa personnalité hors normes en saisissant quelques bribes de son enfance peu connue. Il perd sa mère, Franciska Hofer à six ans et son père va lui faire vivre des situations qui ne contribuent pas à adoucir sa peine au point qu’à 8 ans il s’enfuit de chez lui. L’enfant est tiraillé entre deux mondes sociaux, affectifs et culturels. Les capacités d’apprentissage hors norme de Joseph se développent au contact de ce milieu aristocratique cultivé. Le grand père du comte s’appelle Jan Potocki. Il est l’auteur du fameux roman fantastique « Le manuscrit trouvé à Saragosse », chef d’œuvre de la littérature de langue française. L’errance mystique des personnages du roman, que le jeune Rock, doué pour les langues, n’a pas manqué de lire, pourrait avoir une influence sur sa destinée, ses propres pérégrinations, tout autant, au passage que la mort que se donnera Jan Pocki. Le père du comte que côtoie Joseph est antiquaire orientaliste. On peut imaginer aisément la richesse de la bibliothèque du palais d’hiver qu’il avait plaisir à fréquenter. Elle ne manquera pas d’alimenter l’imaginaire et les rêves de l’enfant blessé par la disparition maternelle et l’attitude paternelle et souffrant, son avenir nous le dira, de la condition ancillaire paternelle. De toute évidence, Joseph se révèle un enfant surdoué qui souffre de sa condition sociale. Par chance, sa formation scolaire, que l’on peut imaginer mal adaptée à ses aptitudes et sa personnalité est complétée, par des enseignements particuliers dispensés par les précepteurs du jeune fils du comte. Joseph Rock développe rapidement des aptitudes linguistiques exceptionnelles à l’occasion de voyages en méditerranée avec le comte Potocki et sa suite. En Egypte il apprend ainsi, à l’âge de 10 ans, en quelques semaines, l’arabe et le pratique couramment. Il apprend le chinois à l’âge de 13 ans après avoir dérobé, au grand dam de son père, une méthode d’apprentissage de la langue dans la bibliothèque du comte.
La personnalité du jeune Joseph se révèle rapidement complexe, insaisissable. Il sait qu’il ne peut accepter l’injonction paternelle de devenir prêtre ou d’embrasser une carrière militaire. Il entend cacher son origine sociale. Il n’a pratiquement pas de relation avec les enfants de sa classe. Joseph est expulsé à l’âge de 13 ans avec perte et fracas du Schottengymnasium. Sa scolarité s’arrête à ce moment sans qu’il ait obtenu un quelconque diplôme. Malgré le soutien constant de sa sœur ainée Irma, il rompt les liens avec son père. Il va voyager, sans le sous vaillant, à travers l’Europe et l’Afrique du nord pendant quatre ans en exerçant des petits boulots mais aussi en dispensant des cours particuliers. En Angleterre, on lui diagnostic la tuberculose. Il retrouve Irma à Vienne qui le soigne. Il est possible qu’à cette occasion il suive des cours en candidat libre à l’université Alma mater de Vienne. Puis il repart à la recherche du soleil en Italie, à Tunis et à Malte. Ses activités sont intenses, variétés et ses déplacements sont incessants en Allemagne, en Belgique… C’est en sortant d’un séjour dans un hospice d’Anvers en 1905 que Joseph Rock prend la décision de s’embarquer comme steward sur un bateau en partance pour New York.
A ce moment, il maîtrise déjà 10 langues. Et il a rédigé sous forme manuscrite un manuel pratique de langue chinoise, 3 volumes seront publié en 1902
Il survit en exerçant des tâches de plonge dans des restaurants à New York. En raison de la rechute de sa tuberculose ; il est contraint de partir se soigner au Texas, puis au Mexique et Californie. Il en profite pour se perfectionner à la langue anglaise. Contre l’avis de son médecin, Rock prend en 1907 la décision de partir à Hawaii..
De 1907 à 1920, Joseph Rock vit à Hawaii. Il se fait embauché comme professeur de latin et de botanique, alors qu’il ne connaît rien à cette dernière matière. Il a su convaincre son employeur en lui présentant un faux diplôme d’université. S’il n’a pas de formation botanique, sa connaissance du latin est un sérieux atout pour assimiler et expliquer le système de désignation binominale des plantes défini par Linné ! Il n’a aucune difficulté pour préparer ses cours, il suffit de prendre un peu d’avance sur ses élèves ! Il se forme avec une rapidité extraordinaire à la botanique et enseigne avec tellement d’aisance qu’il se fait remarquer des professeurs de l’Université de Honolulu. L’institut de botanique lui propose d’organiser une expédition dans les jungles locales afin de faire l’inventaire des plantes inconnues. En moins de dix ans, il devient le meilleur spécialiste de la flore hawaïenne. Il publie à ce sujet cinq livres et 50 articles.
Cette période est féconde, il sait tirer parti à la fois ses origines sociales et des ambitions nourries au contact d’une aristocratie brillante et mobiliser son génie. Hors d’un formatage universitaire, il crée sa propre méthode de travail qui tient compte de son intuition, ses affects, sa capacité à se mettre en relation avec les bons interlocuteurs locaux. Sa période à Hawaï est très fructueuse. Ses travaux sont publiés dans des revues scientifiques.
1 - Joseph Rock et les Naxi - "13 à la douzaine" .
2 - Joseph Rock, Alexandra David-Neel, le lama Yongden à la Mission du père Jean-Baptiste Ouvrard
Alexandra David-Néel et le lama Yongden qui deviendra son fils adoptif
Les chemins des explorateurs aux Marches du Tibet se croisent rarement, sauf lorsqu’ils font halte dans les missions ou les cités, y compris les plus reculées. C’est dans ces circonstances une bien singulière rencontre qui a lieu en octobre 1923 à la Mission catholique de Tsedjrong qui se trouve sur le bord du Mékong, à 4 km au nord de l’ancienne Mission de Tsekou où plusieurs missionnaires ont été assassinés en 1905 (voir notre article sur l’explorateur Georges FORREST) . L’abbé Jean-Baptiste Ouvrard, Vendéen originaire de Saint-Vincent-de-Puymaufray, responsable de la mission, reçoit le 20 octobre, l’exploratrice Alexandra David-Neel et son fils adoptif, le lama Yongden.
Ils ne viennent pas à l’improviste. Quelques semaines auparavant, à Likiang (là où Rock a sa résidence) la « Française » a demandé au père J-B Ouvrard s'il pouvait leur ouvrir prochainement les portes de sa mission. Le Vendéen est plein de prévenance et d’hospitalité à l’égard de cette dame française accompagnée d'un jeune lama, même s'ils ne partagent pas les mêmes croyances. Il l’informe qu’il lui faudra traverser le fleuve sur une poulie suspendue à une corde de bambou pour arriver à sa mission. Ce n’est pas ce mode de transport particulièrement risqué qui va effrayer l’aventurière. Elle en est coutumière.Fred Champenois et Mathieu Blanchot : Une vie avec Alexandra David-Neel - Livre 2 - Ed. Grand Angle, 2017
Le Père Ouvrard côtoie régulièrement les risques que présente une telle traversée lorqu’il va remplir ses missions sur la rive gauche du Mékong, avec ses assistants et… sa mule. De surcroît il est nécessaire de prévoir des passeurs des deux côtés de la berge. L’un pour aider au départ, l’autre pour aller rejoindre "l'envoyé" et le remonter jusqu'à la rive d'arrivée.
La mule du père Ouvrard suspendue à un pont de corde de bambou sur le Mékong. Un Tibétain se laissse glisser sur la corde pour aller la récupérer.Drôle de coïncidence, le lendemain, Joseph Rock qui herborise dans la vallée du Mékong, contrée du Yunnan particulièrement riche sur le plan floristique (voir notre article consacré aux découvertes botaniques du Père Jean Marie Delavay et celles du Père André Soulié), frappe également à la porte du père Ouvrard. L’ « Autrichien » et la « Française » selon les expressions du père Ouvrard, se connaissent déjà. Mais cette rencontre ne fait pas l’affaire d’Alexandra. Elle vient à la Mission de Tsedjrong pour se délester de tout son équipement occidental d’exploratrice. C’est en mendiante qu’elle a l’intention de pénétrer dans le Tibet interdit. C'est décidé, elle va se rendre de la mission de Jean-Baptiste Ouvrard à Lhassa avec son fils. Aucune étrangère n’a vu à ce jour la cité du Potala. Elle prétexte qu’elle vient botaniser dans les environs. Personne n’est dupe. Elle n’est pas équipée pour herboriser. Rock prend enfin la décision de partir avant elle. « A malin, malin deux fois », Rock se doute probablement depuis sa première rencontre avec l'ancienne cantatrice de son intention de se rendre à Lhassa. Qelques temps après, Joseph trace le souvenir de cette rencontre dans son journal intime «Pendant que j’explorais et botanisais sur la chaîne enneigée qui sépareles grands fleuves, Madame Neel avait fait des plans pour traverser le Doke-la sacré du Kaakerpo du côté thibétain, je suis tombé sur son campement et j’ai su alors qu’elle se trouvait déjà dans une zone interdite ».
La relation de l'abbé vendéen avec J. F. Rock reste à approfondir. Le 27 juin 1928, il écrit à sa cousine Madeleine qui fait le lien avec sa famille : « Si cela te fait plaisir, tu sauras qu'un botaniste autrichien a donné notre nom de famille : « Meconopsis ouvrardi » à une fleur découverte sur la montagne du Sila entre Tsechong et Bahang. ». Cette dédicace honore certainemenent le père Ouvrard pour son hospitalité, sans exclure l'aide qu'il pouvait apporter en botanisant pour le compte de Rock. On connaît mieux sa contribution à la collecte de papillons pour la joie du grand collectionneur amateur rennais Oberthur et imprimeur du fameux almanach des Postes françaises !
Une variété de pavot bleu 'Meconoposis ouvrardi' est dédiée par Rock au Père Ouvrard .
3 - Les plantes collectées par JF Rock
La pivoine de Rock
texte...
4 - Lubies de Rock
Verdi - Rigoletto - La Dona è mobile - Enrico Caruso (1902-03)
5 - Rock et les mondes perdus
introduction
"Horizons perdu : le mythe de Shangri-la"}
6 - Irène Frain et J. Rock : Le Royaume des Femmes
Michael Aris, (spécialiste des études tibétaines et himalayennes) - Lamas, Princes, and Brigands : Joseph Rock's Photographs of the Tibetan Borderlands of China, 1992.
Les Jardins du Loriot s'inscrivent dans des parcelles de bocage composées à l'origine de prairies naturelles qui n'ont jamais été cultivées. Un grand étang d'un hectaire situé au milieu du parc est orné tout l'été de lotus. Des bassins permettent à une soixante de variétés de nymphéas de se développer de mai à octobre.
Au fil des ans le paysage s'inspire des jardins anglo-chinois, style de jardins qui est apparu dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle en France et en Europe. Une collection importante de bambous de Chine et du Japon a été introduite. Le pont-Moulin jolly reproduit dans le parc rappelle l'inspiration du créateur du jardin pittoresque de Moulin Jolly créé près de Paris à Colombes sur l'île Marante.
Le japonisme inspire aussi les créateurs : un tori avec une porte zen, marque l'entrée d'un pont donnant sur l'ïle du Dragon. L'amitié entre Monet et le Vendéen Clemenceau est évoquée autour des bassins de nymphéas.
Beaucoup de plantes du parc viennent de Chine et du Japon et les collecteurs de l'époque y sont honorés (explorateurx et missionnaires botanistes)..
L'imaginaire du visiteur est sollicité : en déamulant vous allez pouvoir découvrir des édicules chinois, birmans et des groupes de statues venues de Birmanie et d'Indonésie, mais aussi l'histoire d'une sorcière qu'un magicien venu de l'Himalaya a fait renaître. En entrant dans le parc vous pourrez entrer dans l'univers d'un coupeur de bambous avec le plus vieux conte japonais : Také tori monogatari ou le conte de la Princesse Lune...
We use cookies to improve our website and your experience when using it. Cookies used for the essential operation of this site have already been set. To find out more about the cookies we use and how to delete them, see our privacy policy.