Les Explorateurs, chasseurs de plantes en Chine - 6 - Reginald FARRER
Index de l'article
- Les Explorateurs, chasseurs de plantes en Chine
- Missionnaires botanistes français
- 1 - Le Père Jean-Marie DELAVAY
- 2 - Le Père Paul-Guillaume FARGES
- 3 - Le Père André SOULIÉ
- 4 - Le Père Armand DAVID
- Les collecteurs de plantes anglo-saxons
- 5 - Frank Nicholas MEYER
- 6 - Reginald FARRER
- 8 - Frank KINGDON WARD
- Joseph F. ROCK, un explorateur austro-américain hors du commun
- Vu par Ouest-France
- Toutes les pages
06 - Reginald FARRER R. Farrer : "LE PRINCE DES JARDINIERS ALPINS" Le Circuit des Explorateurs aux Jardins du Loriot Reginald John FARRER (1880-1920). Il est né à Londres (GB) et mort à Nyitadi, en Haute-Birmanie. Grand voyageur, collecteur de plantes, spécialiste des jardins alpins, botaniste, artiste et écrivain. Renommé pour ses récits de voyages, ses collectes de plantes en Asie, particulièrement en Birmanie, et ses jardins de rocailles qu'il a contribué à populariser. Il rapporta de nombreuses végétaux en Angleterre pour les planter dans son jardin près de sa ville natale. Il publia de nombreux ouvrages parmi lesquels "My rock garden" ("Mon jardin de rocaille") est le plus connu. Pour honorer "Le prince des jardiniers", un massif des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par le Balise chinoise n° 6 près de la Gloriette (station 26) et de la Pagode birmane. 6 – Reginald Farrer Le Prince des Jardiniers Né à Londres en 1880 dans une famille aisée, souffrant d'une fente palatine et d'une santé fragile, il reçoit une éducation à la maison. Passionné par la montagne et la flore alpine, dès l'âge de 10 ans il connaît bien la flore sauvage et l'anatomie des plantes. A 14 ans, il réalise un jardin de rocaille. Puis il fréquente l'université d'Oxford et participe à l'élaboration d'un jardin de rocaille plus important. En 1902, il part pour un voyage qui le mène en Chine, en Corée et au Japon. De retour en Angleterre, il publie plusieurs ouvrages : « My Rock Garden » et « The English Rock garden » qui sont vraiment très populaires car il y donne des conseils pratiques pour créer des jardins de rocailles avec des plantes alpines rustiques. Il parcourt les montagnes d'Italie, de France et de Suisse, toujours en quête de plantes alpines qu'il envisage d'introduire dans les jardins britanniques : dans ce but, il fonde à Clapham (Yorkshire) une pépinière spécialisée dans les plantes alpines. Une manière originale de créer un jardin escarpé R. Farrer est reconnu pour ses multiples talents : il écrit, il peint des aquarelles, c'est un botaniste de terrain... mais il est parfois considéré comme excentrique et étrange. Pour reproduire la flore de Ceylan (Sri Lanka), R. Farrer avait décidé un jour de créer un jardin escarpé le long d'un coteau près de Clapham (Yorshire) où se trouve la maison familiale. Pour disperser ses semences, il n'a pas trouvé mieux que monter dans un petit bateau pour aller au milieu d'un lac, puis de tirer avec son fusil de chasse rempli de graines en direction de la paroi rocheuse du jardin de rocaille. Les semis ont levé et, dit-on, les plantes prospéré à l'époque. Mais l'issue de l'histoire n'est pas la même pour tous ! A la suite de son voyage en 1908 à Ceylan (Sri Lanka), il devient bouddhiste et, en 1914, il se lance avec William Purdom, un ancien jardinier de Kew Gardens devenu explorateur de plantes pendant 4 ans au Kansu (Province du N-Ouest de la Chine), dans une ambitieuse expédition au Tibet et au nord du Kansu qui va durer 2 ans. Il herborise pour le compte des pépinières de Veicht et de l'Arboretum Arnold de Boston. Il en rapporte des herbiers, des semences, et de nombreuses plantes vivantes qui ornent aujourd'hui nos jardins. En 2017, les deux Anglais croisent à Siku (Cigu) l'expédition de l'Américain F. Meyer en grande difficulté avec son interprète et ses muletiers qui ne veulent pas faire d'incursion au Tibet. Tien (l'interprète), qui vient d'être poussé brutalement dans un escalier : « Je vais rester ici et ramener votre corps à la maison lorsqu'il sera retrouvé. » Meyer va malgré tout herboriser avec de nouveaux muletiers dans la province de Kansu mais renonce au Sichuan, l'expédition est donc abrégée. La voie est libre pour les Anglais qui font une collecte prodigieuse malgré de multiples échauffourées avec des brigands. Deux ouvrages de R. Farrer décrivent ses voyages aux marches du Tibet : "On the Eaves of the World" (Sur l'avant-toit du monde) et "The rainbow bridge" (Le pont arc-en-ciel). Farrer a l'habitude de dessiner et de peindre les plantes qu'il découvre, malgré l'inconfort des situations : la pluie qui l'oblige à tenir d'une main un parapluie, des mouches qui l'assaillent par temps chaud, le vent et les tempêtes de poussière laissent parfois des traces sur ses toiles. Ses nombreuses illustrations et aquarelles de plantes et de paysages sont exposées en Angleterre en 1918. En 1919, Reginald Farrer entreprend sa dernière expédition en Haute-Birmanie, accompagné de Euan H. M. Cox, un Ecossais, négociant de jute, qui saisit, à son contact, l'opportunité de se plonger dans le monde de la littérature des jardins et dans l'aventure botanique. Si la collecte est fructueuse, elle a toutefois moins d'impact sur les jardins anglais car les climats des montagnes birmanes sont très différents du climat britannique, contrairement à certaines contrées du Kansu. Malheureusement, lors de ce voyage, R. Farrer décède à 40 ans en 1920, dans les montagnes reculées de Minshan, en Haute-Birmanie près de la frontière chinoise. Sa tombe existe encore. Son compagnon, E. H. M. Cox, qui est rentré en Angleterre fin 1919, a relaté cette expédition dans un livre intitulé "Farrer's Last Journey, Upper Burma 1919-20", publié en 1926 (Le dernier voyage de Farrer en Haute-Birmanie, de 1919 à 1920). Pour lui, Reginald serait mort seul de diphtérie, tandis que selon les porteurs qui l'ont accompagné jusqu'à sa dernière demeure, il serait mort d'une overdose d'alcool. Il avait l'habitude de prendre du whisky avec ses médicaments... Reginal Farrer peut être désigné en Grande-Bretagne, à juste titre, comme Prince des jardiniers. En 1930, E. H. M Cox publie un ouvrage faisant l'inventaire et la description botaniques des plantes introduites par R. Farrer en Angleterre. La mémoire de Farrer est entretenue aussi de façon vivante par les descendants de E. H. M. Cox, créateurs d'une fameuse pépinière en Ecosse, spécialisée dans la culture et la vente de rhododendrons. Et ils n'ont cessé d'organiser des expéditions au Yunnan et au Sichuan. © Les Jardins du Loriot, 2019. 06- Reginald Farrer The Prince of Gardeners Born in London in 1880 into a well-off family and suffering from a cleft palate and poor health, Reginald Farrer was educated at home. He had a passion for mountains and the Alpine flora; ever since the age of 10, he had been an expert in wild flora and the anatomy of plants. At 14, he constructed rock garden. Then he attended Oxford University and participated in the making of a bigger rockery. In 1902, he started on a journey to China, Korea and Japan. Back in England, he published several books: “My Rock Garden” and “The English Rock Garden” which became very popular because they gave practical advice regarding the construction of Alpine rock gardens. He travelled around the Italian, French and Swiss mountains, always on the lookout for Alpine plants which he contemplated introducing into the British gardens: to achieve his aim, he created an Alpine plant nursery in Clapham (Yorkshire). An original way to develop a sloping garden Reginald Farrer was well known for his many talents: he was a writer, a water-colourist, a grass-roots botanist… however, he sometimes passed for an eccentric and strange man. One day, Reginald Farrer decided to create a steep garden along a hillside near Clapham (Yorkshire) where the family house stood in order to reproduce the flora of Sri Lanka. He had the brilliant idea to get into a small boat to reach the centre of a lake and then to shoot at the rocky slope with a gun loaded with seeds. The seedlings did germinate and, rumour has it, did thrive at the time but not everyone remembers the same outcome to this story! After his journey to Sri Lanka in 1908, he converted to Buddhism. In 1914, along with Willliam Purdom, a former Kew Gardens gardener and plant explorer for four years in the Kansu province (north west China), he undertook an ambitious expedition to Tibet and North Kansu which was going to last two years. He botanized for the benefit of Veitch’s nurseries and the Boston Arnold Arboretum. He brought back herbariums and innumerable living plants which adorn our gardens today. In Siku (Cigu) in 1917, the two Englishmen met the American Frank Nicholas Meyer’s expedition; the latter was in terrible trouble since his interpreter and his mule-drivers had refused to make a foray into Tibet. Tien (the interpreter) who had just been brutally pushed down a flight of stairs: “I will stay here and take your body home when it is found.” Yet, Meyer succeeded in herborising with other mule-drivers in the Kansu province; however, he gave up on Sichuan so that expedition was cut short. The way was clear for the Englishmen who gathered a phenomenal number of plants despite numerous clashes with bandits. Two books by Reginald Farrer describe his journey to the Marches of Tibet: “On the Eaves of the World” and “The Rainbow Bridge”. Farrer was used to drawing and painting the plants which he had managed to discover despite uncomfortable conditions: the rain forced him to hold an umbrella in one hand; in hot weather he was attacked by flies; wind and dust storms sometimes left marks on his canvasses. His numerous illustrations and watercolours of plants and landscapes were on exhibition in England in 1918. In 1919, Reginald Farrer undertook his last expedition to Upper Burma, along with Euan H. M. Cox, a Scotsman and jutemerchant who, thanks to him, seized the opportunity to throw himself into gardening literature and botany. Although their collection was abundant, it had a lesser impact on English gardens for the climate in the Burmese mountains is quite different from the British one, except in some parts of Kansu. Unfortunately, Reginald Farrer died in 1920 at the age of 40 during his journey to the remote Minshaw Mountains, in Upper Burma, near the Chinese border. His grave still lies there. His friend, Euan H.M. Cox, who returned to England in 1919, recounted this expedition in a book entitled “Farrer’s Last Journey, Upper Burma, 1919-1920”, published in 1926. According to him, Farrer died, alone, of diphtheria, whereas the porters who accompanied him to his resting place claimed that the cause of his death was an overdose of alcohol. He used to swallow his medicationwith whisky… Reginald Farrer could rightly be named “Prince of Gardeners” in England. In 1930, Euan H.M. Cox published a book covering the botanical inventory and description of the plants introduced into England by Reginald Farrer. The latter’s memory is also kept alive by Euan H.M. Cox’s descendants who set up a famous commercial nursery in Scotland, specialized in cultivating and selling rhododendrons. And they never stopped organising expeditions to Yunnan and Sichuan. Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND. Saison 2020Reginald FARRER, en tenue chinoise
Résumé
vie de R. FARRER
English
07 - George FORREST
Georges Forrest et son chien
Le Circuit des Explorateurs
aux Jardins du Loriot
Résumé
Pour découvrir les aventures de George Forrest et une partie des plantes qu'il a récoltées , un massif des Jardins du Loriot lui est dédié. Il est signalé par le Balise chinoise n° 7 près de la station n° 31 - Chemin Aung San Suu Kyi.
Biographie
George FORREST est né en Écosse en 1873. Apprenti chez un pharmacien il découvre les propriétés médicinales des plantes et apprend les techniques de conservation et de séchage permettant la constitution d'herbiers. Il hérite d'un petit pécule, abandonne sa formation et part en Australie pour une dizaine d'années comme chercheur d'or. Revenu en Écosse en 1903, il est employé par Sir I. Balfour, professeur de botanique en tant qu'assistant dans la confection des herbiers du Royal botanic garden à Édimbourg. Celui-ci le recommande à A. K. Bulley, négociant en coton et plantes qui recherche des collecteurs de plantes pour l'expédition qu'il envisage dans le Sud-Ouest de la Chine en vue de constituer une pépinière de plantes chinoises.
Forrest part en 1904 pour le Yunnan, première des 7 expéditions qu'il va réaliser en Chine aux Marches du Tibet et en Birmanie.
Il arrive à Dali, se familiarise avec le pays, ses habitants et leur langue. Il rend service à la population locale en supervisant des campagnes de vaccination contre la variole. En août 1905, accompagné par 17 autochtones cueilleurs de plantes, il parcourt les montagnes à la frontière du Tibet. Les collines sont recouvertes d'une très grande variété de plantes : Deutzia, Styrax, Philadelphus, Primula, Rubus, Magnolia, Clematis et Rhododendrons. C'est un véritable paradis pour G. Forrest . Les récoltes sont particulièrement fructueus-es...
Massacre à Tsékou
Hélas, cette première expédition va connaître un épisode dramatique. En rentrant après une journée de collecte à la base située près de la Mission française de Cigu (Tsékou), l'équipe de cueilleurs arrive en pleine tourmente. Les lamas de la secte des « bonnets jaunes », hostiles aux étrangers, manipulent des paysans lissous pour qu'ils brûlent la Mission et assassinent les religieux et leurs relations. Toute l'équipe de Forrest, à l'exception d'un cueilleur, est massacrée. Le Père Jules Dubernard est décapité atrocement. Forrest réussit à s'échapper de peu, malgré un pied percé par un pieu de bambou. Il est poursuivi pendant plusieurs jours par les rebelles et leurs dogues tibétains. Il trouve enfin asile chez des montagnards lissous qui le cachent et le déguisent en Tibétain. Il a perdu toutes ses collectes de plantes. Lors de sa fuite épuisante, il attribue son salut à l'esprit du Père Dubernard qui le guide la nuit à travers les montagnes. En reconnaissance, il lui dédit une primevère : Primula Dubernardiana. Il est sauvé en repartant par des glaciers pour rejoindre Dali.
Loin d'abandonner son travail, après quelques semaines de repos, il rejoint un ami, George Litton, travaillant au consulat britannique de Tengchong près de la frontière sino-birmane. Ils explorent ensemble la vallée encaissée de la Salouen (le fleuve "en Colère" prend sa source au Tibet et se jette en Birmanie dans la mer d'Adaman) . Chaude et humide elle offre une flore d'une extraordinaire diversité. Il brave les nuées d'insectes, les plantes empoisonnées (ex. orties géantes), les ponts en corde de bambou, branlant au dessus des précipices. Des rivalités de droit de péage entre les gardiens des deux rives conduisent Forrest à faire usage de ses armes pour effrayer le deuxième receveur... Malheureusement, peu après, Litton est atteint de malaria etmeurt en janvier 1906. Tandis que la forte constitution de J. Forrest lui permet de résister au paludisme qu'il contracte également.
Forrest et la vogue de la « rhododendronmania »
Au cours de ses six voyages suivants, toujours dans son cher Yunnan, Forrest découvre, au fil de 26 années. Au total, 1.200 plantes nouvelles, au total 31.000 spécimens provenant de cette région, sont envoyés en Écosse par ses soins. Ils sont analysés, décrits et classés principalement par Sir Balfour et son équipe. Plus de 30 genres portent l'épithète de Forrestii. Il fait parvenir des graines et des plantes à différents pépiniéristes. Commandité et financé par Lionel de Rothschild qui possède un grand parc à Exbury (Angleterre), et soutenu par la Rhododendron Society, G. Forrest répond à la demande croissante de cette plante en vogue en introduisant plus de 300 nouvelles espèces de rhododendrons qui vont servir à produire de magnifiques hybrides.
Le secret du succès de Georges Forrest
L'importance inégalée de ses collectes s'explique non seulement pas sa détermination et sa compétence mais aussi parce qu'il sait mieux qu'aucun autre explorateur, exploiter les connaissances de ses collecteurs, choisis parmi l'ethnie des Naxi. Zhao, le chef des cueilleurs connaît par expérience où se trouvent les aires de collecte. Il établit des cartes topographiques très imagées et influencées par les légendes ancestrales écrites et entretenues par les chamans Dongba, qui prêchent l'harmonie de l'homme avec la nature. Alors que Forrest ne parle que l'anglais, Zhao, polyglotte, organise les collectes en concertation avec G. Forrest, de l'achat du papier à Rangoun jusqu' à l'expédition des caisses par la Birmanie vers l'Angleterre ou les USA.
Eternelle fascination pour le Yunnan
Lors de sa dernière expédition commencée en 1930, G. Forrest est victime, à 59 ans, d'une attaque cardiaque et meurt en janvier 1932. Des autochtones laissent entendre qu'il aurait été empoisonné, tout comme Litton. Il est enterré aux côtés de son ami Litton près de Tengchong, non loin de la frontière birmane. Leurs tombes sont désormais introuvables en raison du pillage des pierres tombales lors de l'occupation japonaise puis par des locaux pour ériger leurs maisons. Mais l'endroit est devenu mythique pour les grands admirateurs de cet «Indiana Jones du Yunnan ».
© Les Jardins du Loriot - 2019
English
George Forrest, the Yunnan Indiana Jones
George Forrest was born in Scotland in 1873. When he was training at a chemist’s, he discovered the medical proprieties of plants and learnt the conservation and drying techniques used in the making of herbariums. After inheriting a small sum of money, he gave up his training and went off to Australia for about ten years as a gold digger. He returned to Scotland in 1903 and was employed by Sir I. Balfour, a teacher of botany, as an assistant in the making of herbariums for the Royal Botanic garden in Edinburgh. Sir Balfour recommended him to A.K. Bulley, a cotton and plant merchant who was looking for plant collectors for the expedition he intended to organise in South West China with the aim to set up a Chinese plants nursery.
Forrest left for Yunnan in 1904, the first of 7 expeditions in which he would participate in China, in the Marches du Tibet and in Burma.
He arrived in Dali and got acquainted with the country, its inhabitants and their language. He did good turns for the local population by supervising vaccination campaigns against smallpox. In August 1905, with 17 local plant collectors, he explored the mountains along the Tibetan border. The hills were covered with a great diversity of plants: deutzia, styrax, philadelphus, rubus, magnolia, clematis and rhododendrons. It was pure paradise for George Forrest. The collecting sessions proved to be particularly fruitful.
Slaughter in Tsékou
Alas, this expedition was to suffer a tragic episode. On their way back after a day’s plant collecting at the base near the Cigu (Tsékou) French Mission, the team of collectors arrived in the middle of total chaos. The lamas from the “Yellow Caps” sect, hostile to foreigners, were manipulating the Lissou peasants into setting the Mission on fire and assassinating the priests and their relations. All the members of the Forrest team, with the exception of one collector, were slaughtered. Father Jules Dubernard was savagely beheaded. Forrest just about managed to escape although one of his feet was pierced by a bamboo stake. He was chased for several days by the rebels and their Tibetan mastiffs. He did find refuge with Lissou mountain people who hid him and dressed him like a Tibetan. He had lost all of his plant collections. In the course of his exhausting escape, he attributed hissalvation to the spirit of Father Dubernard who guided him across the mountains. In acknowledgement of his help, he dedicated a primrose to him: Primula Dubernardiana. He saved himself by going back to Dali treading on glaciers.
Far from giving up his work, after a few weeks’ rest, he joined a friend, George Litton, who was working at the Tengchong British consulate near the Sino-Burmese border. Together they explored the steep-sided valley of the Salouen (the “Angry” river has its source in Tibet and flows into the Adaman Sea in Burma). Hot and humid, it offered an extremely varied flora. They braved the clouds of insects, the poisonous plants (gigantic nettles) and the rickety bamboo rope above precipices. Rivalries concerning toll rights between the keepers of the two river banks led Forrest to make use of his weapons in order to frighten the second toll collector. Unfortunately, shortly afterwards, Litton fell ill with malaria and he died in January 1906. George Forrest’s sturdy constitution enabled him to resist malaria which he also had contracted.
Forrest and “rhododendronmania”
Over 26 years, during his next six journeys, always to his dear Yunnan, Forrest discovered 1 200 new plants. All in all, he sent 31 000 specimens from this area to Scotland. They were analysed, described and classified by Sir Balfour and his team mainly. More than 30 types bore the epithet Forestii. He sent plants and seeds to different nursery men. Sponsored and financed by Lionel de Rothschild who owned a big park in Exbury (England), and supported by the Rhododendron Society, George Forrest responded to the growing demand for this fashionable plant by introducing more than 300 new species of rhododendrons which would be used to create magnificent hybrids.
The secret behind George Forrest’s success
The unequalled importance of George Forrest’s collections could be explained not only by his determination and his competence but also because, better than any other explorer, he knew how to exploit the knowledge of his collectors, chosen among the Naxi ethnic group. By experience, Zhao, the chief collector, knew where the much sought-after plants were to be found. He drew colourful topographical maps influenced by the ancestral legends written and maintained by the Dongba shamans, who advocated harmony between man and nature. Whereas George Forrest spoke English only, Zhao, a polyglot, used to organise the collections along with George Forrest, from buying the paper in Rangoon to sending the crates via Burma…
Everlasting fascination for Yunnan
In the course of his last expedition which he had started in 1930, George Forrest suffered from a heart attack; he was 59 years old and he died in January 1932. Local people claimed that he had been poisoned, just like Litton. He was buried beside his friend Litton near Tengchong, not far from the Burmese border. Their graves cannot be found today on account of the many tombstones being stolen during the Japanese occupation and later by local people to build their houses. But this place has become mythical for the great admirers of this “Yunnan Indiana Jones”.
Translation by Marie Armelle TERRIEN, with participation of Bernadette HAND.
Quelques plantes collectées
Quelques plantes introduites par G. Forrest susceptibles d'être cultivées en Angleterre et en France
Abies forrestii
Acer wardii
Camelia saluensis
Camelia reticulata
Cotoneaster lacteus
Hypericum forrestii
Daphne aurantiaca
Gentiana sino ornate
Iris chrysographes
Jasminum polyanthum
Magnolia campbellii
Mahonia lomanifolia
Nomocharia forrestti
Osmanthus yunnanensis
Pieris formosa var forrestii
Primula aurantiaca
Primula bulleyana
Primula malacoïdes
Primula viali
Rhododendron griersonianum
Rhododendron sinogrande
Saison 2020
Jeu Le circuit des Explorateurs
Question n° 1 - A quel pépinièriste écossais la Primevère Bulleyana est-elle dédiée ?
Indice (s) :
Pour nommer une plante les botaniste donne le nom (toujours en latin) du genre, ex Primula pour Primevère puis donne un épithète qui correspond soit à une caractéristique de la plante, soit le nom d'un lieu, soit le nom d'une personne.