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09 - Joseph ROCK

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JRockSurChevail1925Joseph Rock en tenue tibétaine, prêt pour une expédition botanique (1925) - Archives Arnold Arboretum

Joseph Francis ROCK  prêt pour une nouvelle expédition (1925)

 

 

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06 - Reginald FARRER

Farrer R. en tenue chinoiseReginald FARRER, en tenue chinoise

R. Farrer : "LE PRINCE DES JARDINIERS ALPINS"

Le Circuit des Explorateurs

aux Jardins du Loriot

Saison 2020

 

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08 - Frank KINGDON WARD

Portrait FKWPortrait à l'huile de FKW 

Le Circuit des Explorateurs

aux Jardins du Loriot

Saison 2020

 

 

 

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04 - Père Armand DAVID

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Père Armand David en tenue chinoise

Le Circuit des Explorateurs

aux Jardins du Loriot

Saison 2020

 

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03 - Père Jean-André SOULIÉ

Père Soulié avec ses fidèles 1895all

Le Père J.-A. Soulié parmi ses fidèles (1895)

Le Circuit des Explorateurs 

aux Jardins du Loriot

 

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02 - Père Paul FARGES

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Le Circuit des Explorateurs 

aux Jardins du Loriot

Saison 2020

 

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05 - Frank MEYER

FNMeyerTurkestanchinois

Frank Nicholas Meyer au Turkestan chinois (1911)

Le Circuit des Explorateurs 

aux Jardins du Loriot

Saison 2020

 

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07 - George FORREST

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Georges Forrest et son chien

Le Circuit des Explorateurs

aux Jardins du Loriot

Saison 2020

 

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Comment les Missionnaires deviennent-ils collecteurs de plantes ?

Les missionnaires botanistes français ont une place particulière dans  l’aventure des chasseurs de plantes en Extrême-Orient et dans la composition de nos jardins. Le  circuit botanique aux Jardins du Loriot, conçu de façon ludique, a pour but de mieux  faire connaître Les Pères de la botanique.

A partir de 1850, les organisations religieuses françaises retrouvent un nouveau souffle après les années de tourmentes provoquées par la Révolution française. C’est le cas notamment des Missions étrangères à Paris qui accueillent de plus en plus de prêtres désireux d’œuvrer  dans les régions les plus reculées d’Asie, au péril de leur vie. Ils sont conscients du risque d’y être massacrés. Souvent issus de familles rurales, ils ne craignent pas non plus d’être affectés dans des petites communautés isolées des  vallées du Mékong, aux Marches du Tibet, et en Asie du Sud. En France, en contact avec les populations vivant à la campagne, ils ont appris bien souvent à soigner les malades  à l’aide des plantes,  certains ont appris à botaniser, plusieurs séminaires enseignent la botanique. Installés dans leur mission à l’étranger, ils devront adapter leur savoir-faire dans un environnement végétal d’une richesse extraordinaire. Ils vont non seulement apporter des soins, affranchir des paysans en situation d’esclavage, mais aussi  leur apporter des méthodes d’amélioration des cultures agricoles. En raison de leur connaissance avancée  de la flore des vallées du Sichuan, du Yunnan, des plateaux tibétains, ils ne vont pas tarder à être sollicités par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, chargé de rassembler des collections de spécimens de plantes du monde entier. Ils seront aussi en lien avec les grands pépiniéristes français (Vilmorin, Lemoine…).Ces partenariats vont non seulement leur permettre de perfectionner leurs méthodes d’identification des plantes, de collecte, de conservation et d’expédition, mais aussi de recevoir des indemnités qui vont leur permettre de poursuivre leur mission apostolique, en partageant les fonds reçus avec les petites communautés chrétiennes pour améliorer leurs conditions de vie.

Ces missionnaires issus de la campagne, sont aussi particulièrement  sensibles à la beauté de la flore  et  touchés par la grâce de la nature. Ils sont conscients aussi , avant le temps de l’écologie, de la nécessité de préserver l’environnement.  De façon significative, ils vont contribuer, par leurs envois de spécimens d’herbiers et de graines, à faire évoluer la science et à changer le décor floral  des jardins français.

Nombre d'hortensias, deutzias, camelias, rhododendrons, azalées, roses botaniques, de primevères... sont une infime partie des genres de plantes collectées par nos missionnaires. Parmi les  dizaines de milliers de plantes qu’ils ont découvertes dans des vallées aux climats très variés, un certain nombre sont bien connues par les jardiniers sans qu’ils sachent  forcément leur origine.

Le circuit que nous avons réalisé aux Jardins du Loriot doit permettre de mieux faire le lien entre les plantes les plus connues des jardiniers et les vies éditiantes des missionnaires botanistes français. Les missions dans les régions les plus reculées en Chine sont aussi des relais pour les explorateurs professionnels qui permettent des échanges et une entraide entre botanistes occidentaux.   

Nous avons limité, dans un premier temps, ce circuit à la découverte de l’œuvre botanique des Pères J.-M. Delavay, Paul Farges, André Soulié et Armand David. Mais ici et là dans le parc , d’autres plantes rappellent l’implication de bien d’autres missionnaires français dans la collecte des plantes au Tibet et en Chine : Perny,  Bodinier, les frères Monbeig, Dubernard, Valentin

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C. Font - Un missionnaire martyr botaniste au Tibet, Jean-André Soulié (1858-1905)

Couverture

La présente note résume quelques observations que je me suis faites en lisant l'étude historique entreprise par Christian Font pour faire mieux connaître  Jean-André Soulié, missionnaire botaniste aux Marches du Tibet entre 1885 et 1905.

C. Font, historien, ancien maire de la commune de Saint-Juery où est né Jean-André Soulié en 1858, vient de publier la biographie de ce missionnaire moins connu que les Pères David, Delavay et Farges. Et pourtant, le responsable des collections végétales  du Musée d'Histoire Naturelle de Paris, Adrien Franchet avait aussi beaucoup de considération pour l'œuvre scientifique de Jean-André Soulié. Il aimait désigner amicalement  ces courageux missionnaires botanistes de haute volée  "Les 4 mousquetaires". L'auteur invite le lecteur  à découvrir le parcours de vie de son compatriote, oublié de notre histoire et souvent inconnu de la plupart d'entre nous.

Comment un fils de paysan aveyronnais peut-il   devenir missionnaire botaniste aux marches du Tibet  à la fin du XIXème ? 

C'est une des questions initiales.  Le territoire aveyronnais semble avoir façonné les structures rurales de l'Aveyron et les comportements des paysans-propriétaires. On comprend bien que les méthodes aratoires, qui n'ont pas beaucoup évoluées  depuis l'Ancien régime,  conduisent les communautés agricoles familiales à vivre en autarcie. L'achat d'un lopin de terre pour agrandir la petite exploitation peut se faire au détriment de l'amélioration de l'assolement et  faire stagner le revenu agricole disponible. Destiner un enfant à la prêtrise constitue à l'époque, une des  variables, entre autres, d'ajustement pour qu'elle survive. Le poids de l’Église sur les structures sociales en Rouergue et  son influence sur les vocations missionnaires sont importants à l'époque. La doxa politique et religieuse y est encore plus prégnante que dans d'autres régions profondément catholiques et  rurales. Les chiffres et les données historiques sont là. La convergence du retour de l’Église, après la turbulence de la Révolution française, et l'installation durable du Second Empire éclairent l'influence considérable de la politique gouvernementale et de la religion d'État, notamment sur la population rurale. La destinée religieuse de Jean-André semble toute tracée : jeune, il joue au séminaire la scène de son propre drame , l'appel de la science lui ouvre toutefois une fenêtre sur les chemins de la connaissance botanique bien au-delà du territoire du Rouergue. Sa mission sera l'occasion pour lui de prendre des sentes  de traverse sur les pentes escarpées de l'aventure et de la liberté. C'est vrai aussi pour Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges, et bien d'autres...   C'est au Grand Séminaire de Rodez qu'il a entrevu ces perspectives.

Dans les pas de Jean-André Soulié

Le choix de l'auteur de se glisser dans les pas de Jean-André Soulié personnalise l'histoire des missionnaires au Tibet sans trahir celle-ci. Tout en restant neutre et scientifique, il rend ainsi cette histoire, notre histoire de France en Asie, plus attractive. A l'appui d'archives très volumineuses qui tiennent à l'organisation hiérarchique de l’église (le missionnaire ne doit cesser de faire des rapports circonstanciés à son évêque), principalement issues de la Société des Missions Étrangères de Paris, C. Font nous fait comprendre la façon de penser, d'être et d'agir de l'enfant aveyronnais puis de l'adolescent. Comment devenir missionnaire-martyr  à l'autre bout du monde en pays païen ? Les programmes d'enseignement au Petit et Grand séminaire et le rigorisme des enseignants expliquent le cheminement vers le sacrifice possible de sa vie pour propager l'évangile. L'esprit est préparé, façonné, galvanisé durablement par le passage aux Missions Étrangères, rue du Bac à Paris. Les parents doivent aussi souffrir en silence, la séparation est imminente. Dans leur for intérieur ils savent qu'ils ne reverront plus Jean-André sauf miracle. Le chant patriotique et apostolique de Gounod, le célèbre organiste de l'institution religieuse, propulse le jeune Soulié vers une destination qu'il apprend à la dernière minute. Il s'agit du Tibet. Ce pays est en pleine tourmente sous la pression de l'Empire anglais (qui vient de démettre le roi Thibaw et la reine Supalayat  à Mandalay [1885], poussant ainsi son emprise jusqu'à  la frontière du Yunnan), de la Russie et de la France solidement installée au Tonkin et victorieuse dans la guerre contre l'Empire du milieu [1885], les Missions étrangères envoient de plus en plus de missionnaires en Asie. Le cuisant échec  des missionnaires à Bonga [1868] dans la vallée de la Salouen ne serait-il  qu'un accident de l'histoire ? Les perfectionnements incessants de l'invention de Robert Fulton et le percement du Canal de Suez réduisent considérablement la durée du voyage Marseille-Shanghai. Le nouveau contingent des missionnaires est là pour relever le défi. La nouvelle mission  n'a plus rien à voir avec celle du Vendéen Perocheau, premier évêque au Sichuan au  début du XIXème ou encore moins avec celle du Père Huc, (l'explorateur gascon acculturé au bouddhisme est pourtant le premier missionnaire arrivé aux portes du Potala [1846]) . Ce qu'il faut c'est surmonter à tout prix les erreurs commises à Bonga ! Bien que les missionnaires aient été expulsés violemment du Tibet, le Père Soulié et le Père Genestier qui voguent sur le même steamer [1885] sont persuadés qu'un jour ils iront à Lhassa pour porter la parole du Christ, quitte à y laisser leur vie. Ils espèrent bénéficier de l'appui inconditionnel  des mandarins chinois en poste au Sichuan. Rien n'est garanti, leur attitude est régulièrement oscillante. Alors qui sait, les forces coloniales durablement stationnées au Tonkin pourraient sans doute leur venir en aide. Les missionnaires sont-ils conscients qu’ils peuvent être les éclaireurs des forces coloniales ? Toujours est-il que leur intervention n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement français.

Avec beaucoup de talent C. Font nous fait partager la remontée du Yang-Tsé vécu par les deux confrères jusqu'aux portes du Tibet. L'auteur a l'art et la manière de reconstituer le plus fidèlement possible la progression. En l'absence de notes de voyage du jeune aveyronnais, l'auteur va puiser  dans l'histoire d'autres missionnaires qui ont fait le voyage quelques années auparavant. Cela tient de la technique des grands romanciers fidèles à l'histoire. On entend le halètement du steam-boat, les rugissements hostiles de quelques riverains au passage des Européens, puis les cris des dizaines de bateliers sur les rives de halage pour faire remonter la jonque sur le fleuve impétueux, là où des prédécesseurs acheminant leur collecte vers l'Europe ont parfois perdu leurs précieuses malles remplies de spécimens de plantes ou de peaux d'oiseaux...

Chronique d'un martyr annoncé

Finalement ils vont arriver à Tatsienlou accueillis à bras ouverts par l'évêque. Là commence le séjour de Jean-André Soulié au pied de cet attracteur étrange qu'est le mystérieux Tibet alors que s'accentue le rejet de la présence européenne par une  partie de la population , tandis qu'une  partie des roitelets et des lamas jaunes nourrissent une haine féroce  à l'égard des missionnaires perçus comme des envahisseurs perturbant l'ordre social féodal et l'emprise religieuse des lamaseries sur la population. Le Tibet est une théocratie marquée par le féodalisme. Jean-André Soulié est immédiatement confronté à cette dure réalité. Son presbytère est régulièrement caillassé. A cela s'ajoute l'omniprésence de brigands de grand chemin dont les exactions sont incontrôlées par les quelques autorités chinoises en poste aux confins du Tibet. La menace de la secte bouddhique des "Bonnets jaunes" conduit souvent Jean-André Soulié à se déplacer d'une chrétienté à l'autre, sur un vaste territoire situé principalement entre les 3 fleuves mythiques (Salouen, Mékong, Yang-Tsé) et Tatsienlou (aujourd'hui Kanding) . C'est là qu'il va ainsi exercer ses missions avec beaucoup de courage et de détermination sous les instructions de l'évêque en poste à Tatsienlou auprès des chrétientés précairement installées et dispersées : Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong. (l'Aveyronnais sait qu'une marche entre Tatsienlou et Tsékou peut représenter 800 à 1000 km selon circonstances). Cette extrême mobilité révélera chez lui des qualités de géographe reconnues ultérieurement  par la Société française de géographie mais aussi de baroudeur infatigable (pour faire 10 km à vol d'oiseau il faut souvent faire 4 ou 5 jours de marche soit plus ou moins 100 km lorsqu’il n’est pas possible de traverser une voie fluviale par barque ou par une tyrolienne roulant sur une corde de bambou, tant pour les hommes, les marchandises que pour les mules). Seuls les temps d'accalmie sont propices à la christianisation et secondairement à la botanisation. Dans ses moments libres, J.-A Soulié, grand chasseur devant l’Éternel, organise avec ses aides, des chasses au gibier, mais aussi des chasses pour collecter des animaux destinés à l'étude de la faune pour le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. C'est au cours de ses longues escapades qu'il collecte  de nombreuses plantes qu'il  charge dans de grandes sacoches  portées à dos de mules.

Jean-André Soulié, infatigable botaniste et baroudeur

A cet égard, son travail de collecte des végétaux est considérable. On parle de 7000 variétés. La rose du Père Soulié (rosier grimpant d'environ 4 m produisant de façon (trop) éphémère, ses magnifiques nuées de petites étoiles blanches venant du ciel, odoriférantes)  ne doit pas faire oublier en effet  l'étendue de son travail botanique. C. Font apporte dans un de ses chapitres des informations intéressantes à ce sujet, mais elles restent limitées par  la nature  même de l'ouvrage. Une étude approfondie reste à faire à partir de l'inventaire des herbiers constitués et rassemblés principalement par A. Franchet, mais aussi probablement à partir de l'herbier du « Flora orientalist » à Genève, et des registres d'entrée des graines expédiées à Vilmorin aux Barres. C'est d'autant plus nécessaire que parmi les plantes qu'il a  collectées, certaines ont probablement disparu ou doivent être urgemment protégées. Je pense, par exemple, à Swertia souliei,  comme bien d'autres plantes de la famille des gentianes telles Swertia mussoti - du nom du collègue de Jean André, le missionnaire martyr Mussot. Elles ont été collectées par notre botaniste en 1893 dans la principauté de Kiala près de Tatsienlou et de Toungolo dans les prairies alpines qui se situent à une altitude de 3 700 à 4 400 m . Utilisées en médecine traditionnelle chinoise, ces espèces souffrent d'une surexploitation et d'une réduction de ses habitats naturels et ont  besoin d'une conservation urgente. Actuellement des équipes spécialisées en génétique étudient ces taxons pour mieux les préserver.

L'Aveyronnais se fait médecin et libérateur d'esclaves

Cette parenthèse permet d'évoquer le rôle médical important qu'ont pu jouer le vénérable Père Dubernard et l'impétueux et  jeune abbé Soulié : munis d'une lancette ils vaccinaient de nombreux chrétiens contre la variole en période de pandémie. On peut s'interroger au passage sur l'origine des prescriptions médicales des missionnaires. On touche là du doigt un aspect culturel important, relatif à la diffusion des savoirs médicaux entre tibétains et missionnaires mais aussi aux rivalités probables entre guérisseurs locaux et « sorciers blancs » ! Il semble que les missionnaires utilisaient une pharmacopée occidentale, et pratiquaient une médecine européenne. Prudemment l'auteur nous apporte des réponses qu'il tient uniquement des sources écrites missionnaires.Mais s'étaient-ils appropriés les savoirs des guérisseurs tibétains qui aujourd'hui encore sont réputés pour leur bonne connaissance des vertus médicinales des plantes (sans parler de la pratique holistique de la médecine tibétaine) ? Toujours est-il que Jean-André passe pour "un grand sorcier blanc"... aux yeux de ses fidèles : incontestablement il sauve des vies.

Jean-André Soulié, comme ses collègues missionnaires aux Marches du Tibet apporte un mieux-être à un petit nombre de tibétains. Pour développer l'exploitation des petits domaines achetés par les missionnaires ceux-ci affranchissent des tibétains qui travaillent dans les grands domaines tenus principalement par les lamaseries. Les sources documentaires de l'auteur peuvent fixer une limite à la connaissance du phénomène de l'esclavage dans le système féodal tibétain. A ce jour de nombreuses études font état des formes de servage qui caractérisent la société tibétaine à l'époque de J.-A. Soulié. On peut imaginer que dans certains cas les missionnaires rachetaient à leurs propriétaires (lamaseries ou exploitants agricoles) non pas des esclaves, mais les dettes qui pesaient sur les petits paysans asservis souvent jusqu'à la fin de leur vie. Toujours est-il qu’ils pouvaient permettre aux parents d’espérer que leurs enfants n’aient plus de dettes à payer. Les orphelinats créés par les missionnaires étaient aussi  un  levier pour s'attirer les faveurs chrétiennes des plus modestes.

« Entre Jean-André Soulié dans le Panthéon des Pères de la Botanique  au Tibet !  »

Comme le romancier qui s'éprend de son héros, C. Font a beaucoup d'estime pour l'enfant du pays. Mais il ne s'agit pas d'une  hagiographie, loin de là, l'historien sait garder la bonne distance et exercer l'esprit critique vis-à-vis de "l'impétueux aveyronnais".  L'auteur, nous le répétons, a fait le choix de se mettre dans ses pas , pour mieux nous faire comprendre sa manière de penser formée à  la culture religieuse de l'épiscopat missionnaire (il faut "mourir en martyr  pour prouver sa foi aux populations idolâtres"). J.-A. Soulié est nécessairement influencé par  les politiques coloniales de l'Europe et particulièrement celle de la France basée au Tonkin. L'alliance entre le sabre et le goupillon est patente, Tibétains et Chinois en sont conscients. Un chapitre entier est consacré à l'incompréhension réciproque entre Tibétains et missionnaires. Il n'y a pas un soupçon d'accommodation culturelle entre eux. Sans apostasie de l' "autre" il n'y a pas de salut ! D'où la conclusion de l'auteur à l'adresse de Jean-André Soulié  : il "s'est efforcé d'entretenir des relations amicales avec les populations, mais prosélyte intransigeant, convaincu de la supériorité de son univers religieux et imperméable au dialogue des religions, il a rarement fait preuve, dans ses rapports avec les autorités lamaïques , de sagesse, de pondération et de diplomatie". Par ailleurs  rien n'accrédite l'idée qu'il  ait voulu devenir martyr. Il s'est défendu bec et ongles... parfois avec son fusil et son revolver lorsqu'il était en situation de légitime défense  ! Christian Font pointe aussi  in fine les contradictions et l'aveuglement de la hiérarchie catholique de son temps  pour mieux nous faire comprendre   les imperfections   de son compatriote  mais aussi pour nous  rappeler, s'il en était nécessaire, la   démarche historique humaniste qu'il a entreprise en rédigeant son ouvrage consacré à cet homme de bonne volonté qui est aussi, tout simplement, "un homme digne de l'homme". Je perçois de la sorte cet ouvrage vivant comme une manière de rendre hommage à Jean-André Soulié. Il ne méritait certes pas d'être torturé, massacré et enseveli haineusement sous un tas de pierres.

Alors, 115 ans après son martyre, grâce à cet ouvrage, Jean-André Soulié entre dans le Panthéon des Pères de la Botanique au Tibet.

Jacques Chaplain, Les Jardins du Loriot, ce 15 août 2020.

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Christian Font « Ein botanischer Missionar und Märtyrer in Tibet, Jean-André Soulié (1858-1905) »

Couverture

Diese Notiz fasst einige Beobachtungen zusammen, die ich bei der Lektüre der historischen Studie gemacht habe, die von Christian Font durchgeführt wurde, um Jean-André Soulié, einen missionarischen Botaniker in den Marches du Tibet zwischen 1885 und 1905, bekannter zu machen.C. Font, Historiker, ehemaliger Bürgermeister der Gemeinde Saint-Juery, in der Jean-André Soulié 1858 geboren wurde, hat soeben die Biografie dieses Missionars veröffentlicht, der weniger bekannt ist als die Väter David, Delavay und Farges. Doch auch der Verantwortliche für die Pflanzensammlungen des Pariser Museums für Naturgeschichte, Adrien Franchet, hatte viel Rücksicht auf die wissenschaftliche Arbeit von Jean-André Soulié genommen. Diese mutigen missionarischen Botaniker nannte er gerne freundlich "Die 4 Musketiere". Der Autor lädt den Leser ein, die Lebensgeschichte seines Landsmannes zu entdecken, die in unserer Geschichte vergessen und den meisten von uns oft unbekannt ist.

Wie kann der Bauernsohn aus dem Aveyron Ende des 19. Jahrhunderts in den Marken Tibets zum missionarischen Botaniker werden ?

Dies ist eine der ersten Fragen. Das Gebiet des Aveyron scheint die ländlichen Strukturen des Aveyron und das Verhalten der Bauern und Bäuerinnen geprägt zu haben. Es ist allgemein bekannt, dass landwirtschaftliche Methoden, die sich seit dem Ancien Régime nicht viel verändert haben, dazu führen, dass bäuerliche Familiengemeinschaften in Autarkie leben. Der Kauf eines Grundstücks zur Erweiterung des Kleinbetriebs kann zu Lasten einer verbesserten Fruchtfolge und eines stagnierenden verfügbaren landwirtschaftlichen Einkommens gehen. Die Bestimmung eines Kindes für das Priesteramt ist eine der Anpassungsvariablen, damit es überleben kann. Das Gewicht der Kirche in den sozialen Strukturen in Rouergue und ihr Einfluss auf die Missionsberufe waren zu dieser Zeit wichtig. Die politische und religiöse Doxa ist dort noch stärker verbreitet als in anderen tief katholischen und ländlichen Regionen. Die Zahlen und historischen Daten sind vorhanden. Die Konvergenz der Rückkehr der Kirche nach den Turbulenzen der Französischen Revolution und die dauerhafte Besiedlung des Zweiten Kaiserreichs werfen ein Licht auf den erheblichen Einfluss von Regierungspolitik und Staatsreligion, insbesondere auf die Landbevölkerung. Jean-Andrés religiöses Schicksal scheint klar zu sein: Als junger Mann spielte er im Priesterseminar die Szene seines eigenen Dramas, aber der Ruf der Wissenschaft öffnete ein Fenster zu den Pfaden botanischen Wissens weit über das Gebiet des Rouergue hinaus. Seine Mission wird für ihn eine Gelegenheit sein, sich an den steilen Hängen des Abenteuers und der Freiheit Eskapaden zu leisten. Dies gilt auch für Armand David, Jean-Marie Delavay, Guillaume Farges und viele andere...im Großen Seminar von Rodez, lernte er diese Perspektiven kennen.

In den Fußstapfen von Jean-André Soulié

Die Entscheidung des Autors, in die Fussstapfen von Jean-André Soulié zu treten, personalisiert die Geschichte der Missionare in Tibet, ohne sie zu verraten. Während er neutral und wissenschaftlich bleibt, macht er so diese Geschichte, unsere Geschichte Frankreichs in Asien, attraktiver. Mit der Unterstützung sehr umfangreicher Archive, die mit der hierarchischen Organisation der Kirche zusammenhängen (der Missionar darf nicht aufhören, seinem Bischof ausführlich Bericht zu erstatten) und die hauptsächlich von der Société des Missions Étrangères de Paris stammen, lässt C. Font uns die Denk-, Seins- und Handlungsweise des Aveyron-Kindes und dann des Heranwachsenden verstehen. Wie wird man in einem heidnischen Land am anderen Ende der Welt ein Missionar-Märtyrer? Die Lehrprogramme in den kleinen und großen Seminaren und der Rigorismus der Lehrer erklären den Weg zu einem möglichen Opfer des eigenen Lebens für die Verbreitung des Evangeliums. Der Geist wird durch den Gang zu den Auslandsmissionen, rue du Bac in Paris, nachhaltig vorbereitet, geformt, belebt. Auch die Eltern müssen schweigend leiden, die Trennung steht unmittelbar vor ihnen. Im innersten ihres Herzens wussten sie, dass sie Jean nie wieder sehen würden, wenn nicht ein Wunder geschähe. Das patriotische und apostolische Lied von Gounod, dem berühmten Organisten der religiösen Institution, treibt den jungen Soulié zu einem Ziel, das er in letzter Minute erfährt. Es ist Tibet. Dieses Land befand sich inmitten von Unruhen unter dem Druck des englischen Imperiums (das gerade König Thibaw und Königin Supalayat in Mandalay [1885] entlassen und damit seinen Einfluss bis an die Grenze zu Yunnan ausgedehnt hatte), Russlands und Frankreichs, das in Tonkin fest etabliert und im Krieg gegen das Reich der Mitte [1885] siegreich war, schickten die Missions Etrangères immer mehr Missionare nach Asien. War das bittere Scheitern der Missionare von Bonga [1868] im Salouen-Tal nichts anderes als ein Unfall der Geschichte? Die unaufhörlichen Verbesserungen der Erfindung Robert Fultons und der Bau des Suezkanals verkürzten die Dauer der Reise Marseille-Shanghai erheblich. Das neue Kontingent von Missionaren ist dazu da, sich der Herausforderung zu stellen. Die neue Mission hatte nichts mehr mit der des Vendéen Perocheau, dem ersten Bischof in Sichuan zu Beginn des 19. Jahrhunderts, und noch weniger mit der von Pater Huc zu tun (der buddhistisch akkulturierte Gascogner war jedoch der erste Missionar, der an den Toren des Potala ankam [1846]). Es geht darum, um jeden Preis die in Bonga begangenen Fehler zu überwinden! Obwohl die Missionare gewaltsam aus Tibet vertrieben wurden, waren P. Soulié und P. Genestier, die auf demselben Dampfer fuhren [1885], überzeugt, dass sie eines Tages nach Lhasa gehen würden, um das Wort Christi zu tragen, auch wenn dies bedeutete, ihr Leben zu opfern. Sie hoffen auf die bedingungslose Unterstützung der in Sichuan stationierten chinesischen Mandarinen. Nichts ist garantiert, ihre Haltung ist regelmäßig schwankend. Wer weiß also, die ständig in Tonkin stationierten Kolonialkräfte könnten ihnen wahrscheinlich zu Hilfe kommen. Sind sich die Missionare bewusst, dass sie möglicherweise Kundschafter für die Kolonialkräfte sind? Dennoch steht ihr Eingreifen nicht auf der Tagesordnung der französischen Regierung.Mit großem Talent erzählt uns C. Font die Fahrt flussaufwärts auf dem Jangtse, die die beiden Mitbrüder bis zu den Toren Tibets erlebten. Der Autor hat die Kunst, Art und Weise, den Verlauf so getreu wie möglich zu rekonstruieren. In Ermangelung von Reiseaufzeichnungen des jungen Mannes aus dem Aveyron wird der Autor auf die Geschichte anderer Missionare zurückgreifen, die die Reise einige Jahre zuvor unternommen haben. Das ist die Technik der großen geschichtstreuen Romanschriftsteller. Man hört das Keuchen des Dampfschiffes, das feindselige Gebrüll einiger Anwohner im Vorbeifahren der Europäer, dann die Schreie dutzender Bootsführer am Ufer des Treidelpfades, die die Dschunke den ungestümen Fluss hinaufbringen sollen, wo Vorgänger, die ihre Sammlung nach Europa trugen, manchmal ihre kostbaren, mit Pflanzenexemplaren oder Vogelbälgen gefüllten Stämme verloren haben...

Angekündigte Chronik eines Märtyrers

Schließlich werden sie in Tatsienlou ankommen, wo sie vom Bischof mit offenen Armen empfangen werden. Da beginnt der Aufenthalt von Jean-André Soulié am Fuße dieses seltsamen und attraktiven Landes, das geheimnisvolle Tibet, während die Ablehnung der europäischen Präsenz durch einen Teil der Bevölkerung betont wird, während ein Teil der Goldhähnchen und gelben Lamas einen heftigen Hass gegen die Missionare nährt, die als Eindringlinge wahrgenommen werden, die die feudale Gesellschaftsordnung und den religiösen Einfluss der Lamaklöster auf die Bevölkerung stören. Tibet ist eine von Feudalismus geprägte Theokratie. Jean-André Soulié wird sofort mit dieser harten Realität konfrontiert. Sein Presbyterium wird regelmäßig gesteinigt. Hinzu kommt die allgegenwärtige Präsenz von Straßenräubern, deren Machenschaften von den wenigen chinesischen Behörden, die an den Grenzen Tibets postiert sind, nicht kontrolliert werden. Die Bedrohung durch die buddhistische Sekte der "gelben Mützen" führt Jean-André Soulié oft dazu, von einer Christengemcinde zur anderen zu wechseln, und zwar auf einem ausgedehnten Gebiet, das hauptsächlich zwischen den 3 mythischen Flüssen (Salouen, Mekong, Jangtse) und Tatsienlou (heute Kanding) liegt. Dort führte er seine Missionen mit großem Mut und Entschlossenheit unter der Leitung des Bischofs von Tatsienlou aus, der für die Christen zuständig war, die sich in prekären Verhältnissen niedergelassen und zerstreut hatten: Chapa, Toungolo, Batang, Yerkalo, Tsékou, Yaregong (das Aveyronnais weiß, dass ein Fußmarsch zwischen Tatsienlou und Tsékou je nach den Umständen 800 bis 1000 km betragen kann). Diese extreme Mobilität wird in ihm Qualitäten eines Geographen offenbaren, die später von der Französischen Geographischen Gesellschaft anerkannt werden, aber auch Qualitäten eines unermüdlichen Abenteurers (um 10 km Luftlinie zu gehen, muss man oft 4 oder 5 Tage laufen, d.h. mehr oder weniger 100 km, wenn es nicht möglich ist, einen Fluss mit dem Boot oder mit einer auf einem Bambusseil laufenden Seilrutsche zu überqueren, sowohl für Männer, Waren als auch für Maultiere). Nur Friedenzeiter sind der Christianisierung und in zweiter Linie der Botanisierung förderlich. In seiner Freizeit organisiert J.-A Soulié, ein großer Jäger vor dem Herrn, mit seinen Helfern Wildjagden, aber auch Jagden, um Tiere für das Studium der Fauna für das Naturhistorische Museum von Paris zu sammeln. Während seiner langen Eskapaden sammelt er viele Pflanzen, die er in große, auf Maultieren getragene Säcke lädt.

Jean-André Soulié, unermüdlicher Botaniker und Abenteurer

In dieser Hinsicht ist seine Arbeit als Pflanzensammler beträchtlich. Wir sprechen hier von 7.000 Sorten. Die Rose des Père Soulié (eine Kletterrose von etwa 4 m Höhe, die auf (zu) flüchtige Weise herrliche Wolken kleiner weißer Sterne hervorbringt, die vom Himmel kommen und duften) sollte uns das Ausmaß ihrer botanischen Arbeit nicht vergessen lassen. C. Font liefert in einem seiner Kapitel einige interessante Informationen zu diesem Thema, aber dies ist durch die Art des Werkes selbst begrenzt.

Auf der Grundlage des Inventars der Herbarien, die hauptsächlich von A. Franchet konstituiert und gesammelt wurden, aber wahrscheinlich auch auf der Grundlage des Herbariums der "Flora orientalist" in Genf, und der Eingangsregister der Samen, die nach Vilmorin aux Barres geschickt wurden, muss noch eine eingehende Studie durchgeführt werden. Dies ist umso notwendiger, als von den Pflanzen, die er gesammelt hat, einige wahrscheinlich verschwunden sind oder dringend geschützt werden müssen. Ich denke zum Beispiel an Swertia souliei, wie viele andere Pflanzen aus der Familie der Enziane, wie Swertia mussoti - benannt nach Jean Andrés Kollegen, dem missionarischen Märtyrer Mussot. Sie wurden 1893 von unserem Botaniker im Fürstentum Kiala in der Nähe von Tatsienlou und Toungolo auf den Alpenwiesen in einer Höhe von 3.700 bis 4.400 m gesammelt. Diese in der Traditionellen Chinesischen Medizin verwendeten Arten leiden unter der Überausbeutung und Reduzierung ihrer natürlichen Lebensräume und müssen dringend erhalten werden. Gegenwärtig untersuchen auf Genetik spezialisierte Teams diese Taxa, um sie besser zu erhalten.

 Der Aveyronnais wird Arzt und Sklavenbefreier

 Diese Klammer erlaubt uns, an die wichtige medizinische Rolle zu erinnern, die der ehrwürdige Pater Dubernard und der ungestüme junge Abt Soulié gespielt haben: mit einer Lanzette haben sie in Zeiten einer Pandemie viele Christen gegen Pocken geimpft. Man mag sich beiläufig über die Herkunft der medizinischen Rezepte der Missionare wundern. Dies ist ein wichtiger kultureller Aspekt, der sich auf die Verbreitung medizinischen Wissens zwischen Tibetern und Missionaren bezieht, aber auch auf die wahrscheinliche Rivalität zwischen lokalen Heilern und "weißen Zauberern"! Es scheint, dass die Missionare ein westliches Arzneibuch benutzten und europäische Medizin praktizierten. Der Autor gibt uns vorsichtig Antworten, die er nur aus schriftlichen Missionsquellen entnommen hat, aber haben sie sich das Wissen tibetischer Heiler angeeignet, die noch heute für ihre gute Kenntnis der medizinischen Tugenden der Pflanzen bekannt sind (ganz zu schweigen von der Praxis der tibetischen Medizin)? Dennoch gilt Jean-André in den Augen seiner Anhänger als "ein großer weißer Zauberer"...: Zweifellos rettet er Leben.

Jean-André Soulié bringt, wie seine Missionskollegen in den Tibetischen Marken, einer kleinen Zahl von Tibetern ein besseres Leben. Um die Entwicklung der von den Missionaren gekauften kleinen Ländereien zu fördern, befreien sie Tibeter, die in den großen Ländereien arbeiten, die sich hauptsächlich in den Lamaklöstereien befinden. Die dokumentarischen Quellen des Autors können dem Wissen über das Phänomen der Sklaverei im tibetischen Feudalsystem eine Grenze setzen. Bis heute haben zahlreiche Studien über die Formen der Leibeigenschaft berichtet, die die tibetische Gesellschaft während der Zeit von J.-A. Soulié charakterisierten. Man kann sich vorstellen, dass Missionare in einigen Fällen von ihren Besitzern (Lamaklöster oder Bauern) nicht Sklaven kauften, sondern die Schulden, die auf den Kleinbauern lasteten, die oft bis an ihr Lebensende versklavt waren. Auf jeden Fall konnten sie den Eltern die Hoffnung geben, dass ihre Kinder keine Schulden mehr zu bezahlen haben. Die von den Missionaren geschaffenen Waisenhäuser waren auch ein Hebel, um die christliche Gunst der Bescheidensten zu gewinnen.

 « Tritt Jean-André Soulié in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein ! »

 Wie der Schriftsteller, der sich in seinen Helden verliebt, schätzt auch C. Font das Kind des Landes sehr. Aber dies ist keine Hagiographie, ganz im Gegenteil, der Historiker versteht es, die richtige Distanz zu wahren und einen kritischen Geist gegenüber dem "ungestümen Aveyronese" zu üben. Der Autor, wir wiederholen es noch einmal, hat sich entschieden, in seine Fußstapfen zu treten, um uns seine in der religiösen Kultur des missionarischen Episkopats geprägte Denkweise besser verstehen zu lassen (man muss "als Märtyrer sterben, um dem götzendienerischen Volk seinen Glauben zu beweisen"). J.-A. Soulié wird notwendigerweise von der Kolonialpolitik Europas und insbesondere von der Frankreichs mit Sitz in Tonkin beeinflusst. Die Allianz zwischen Schwert und Weihwedel ist offensichtlich, Tibeter und Chinesen sind sich dessen bewusst. Ein ganzes Kapitel ist dem gegenseitigen Missverständnis zwischen Tibetern und Missionaren gewidmet. Es gibt nicht den Hauch einer kulturellen Anpassung zwischen ihnen. Ohne den Glaubensabfall des "Anderen" gibt es keine Rettung! Daher die Schlussfolgerung des Autors an Jean-André Soulié: "Er versuchte, freundschaftliche Beziehungen mit dem Volk zu unterhalten, aber als unnachgiebiger Proselyt, überzeugt von der Überlegenheit seines religiösen Universums und unempfindlich gegenüber dem Dialog der Religionen, zeigte er in seinen Beziehungen zu den lamaischen Autoritäten selten Weisheit, Haltung und Diplomatie". Zudem spricht nichts dafür, dass er ein Märtyrer werden wollte.
Er hat sich mit Händen und Füßen verteidigt... manchmal mit Gewehr und Revolver, wenn es sich um Selbstverteidigung handelte! Christian Font weist auch in feinen Worten auf die Widersprüche und die Blindheit der katholischen Hierarchie seiner Zeit hin, um uns die Unvollkommenheiten seines Landsmannes besser verstehen zu lassen, aber auch, um uns, wenn es notwendig wäre, an das historische humanistischen Unternehmen zu erinnern, das er bei der Abfassung seines Werkes verfolgt hat, das diesem Mann guten Willens gewidmet ist, der ganz einfach auch "ein menschenwürdiger Mensch" ist. Ich sehe dieses lebendige Werk als eine Würdigung von Jean-André Soulié. Er hatte es sicher nicht verdient, gefoltert, massakriert und unter einem Steinhaufen mit haß begraben zu werden.

 Dank dieser Arbeit tritt Jean-André Soulié 115 Jahre nach seinem Märtyrertod in das Pantheon der Väter der Botanik in Tibet ein.

Jacques und Monique Chaplain, Les Jardins du Loriot, diesen 15. August 2020.

 

Das Buch von Christian Font in französischer Sprache wird im Selbstverlag herausgegeben. Um das Buch zu bestellen, schicken Sie bitte per Post einen Scheck über 27 € + 7 € pro Exemplar, indem Sie den Coupon ausfüllen, den Sie durch Klicken auf den beigefügten Link herunterladen können.

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Iris Delavayi - Etude de Marc Micheli


Iris Delavayi, espèce nouvelle du Yunnan

Revue Horticole, 1895 pp. 398-399.

Cet Iris provient de graines reçues par le Jardin des Plantes de Paris, de l'abbé Delavay, l'explorateur infatigable auquel nous devons tant de plantes intéressantes. Le semis a été fait en 1889 et dès 1891 quelques spécimens ont été distribués à des correspondants du Jardin. J’en ai reçu pour ma part une plante; placée dans un carré de jardin très sec et fortement drainé, elle y a formé une touffe qui ne s’est accrue que lentement et n’a jamais fleuri. Au printemps de 1891, la touffe a été divisée, la moitié laissée en place a continué à végéter sans modification : l’autre moitié a été plantée dans un bassin dont le fond est inondé (culture des Iris Kæmpferi). Elle s’y est développée avec une vigueur extraordinaire et dès le milieu de juin de cette année, elle a commencé à fleurir.

L’I. Delavayi (fig. 128 et 129) appartient à la section Apogon, reconnaissable à l'absence de toute barbe sur la corolle; il est voisin de l’I. sibericaet de ses nombreuses variétés. Il me parait toutefois s’en distinguer suffisamment par ses tiges bien plus élevées, dépassant de beaucoup les feuilles, par les spathes foliacées et non scarieuses, par les fleurs pédicellées, par le tube du périgone plus allongé et par la capsule plus longue, triquètre. Ce n’est toutefois pas sans hésitation que je lui ai appliqué un nom spécifique nouveau, sachant combien la synonymie des Iris est déjà compliquée et surchargée de noms faisant double emploi. Cependant la parfaite netteté des caractères botaniques qui le distinguent justifie une description nouvelle. Peut-être dans une révision générale du genre, un monographe sera-t-il fondé à en faire une variété d’une espèce polymorphe et dispersée sur une surface très étendue. Mais cela même me paraît douteux, et tant que cette monographie n'existe pas, je crois, en tout cas, qu’il convient de le considérer comme un type spécifique. En voici la description :

Rhizome rampant, allongé, large de 2 à 3 centimètres, portant des touffes de feuilles serrées, garnies à la basa de gaines membraneuses. Feuilles dressées raides, d’un vert un peu glauque, longues de 75 à 80 centimètres, larges de 1 à 2 centimètres. Scape érigé, fistuleux, mesurant 1 mètre à 1m 50, bifurqué, portant à la base 3 ou 4 feuilles qui diminuent graduellement pour se rapprocher de l’apparence des spathes. Spathes foliacées, à valves lancéolées, aiguës, carénées, longs de 5 à 10 centimètres ; valves intérieures également foliacées. Pédicelles plus courts que la spathe, longs de 1 à 2 centimètres. Tube du périanthe long de 1 centimètre à 1,5 centimètre, limbe de 7 à 8 centimètres de diamètre. Lanières extérieures du périgone à lame réfléchie, largement ovale, obtuse ou émarginée, d’un violet brillant, largement maculées de blanc dans la moitié inférieure, passant insensiblement à l’onglet élargi, ailé, jaunâre, veiné et pointillé de lilas. Lanières intérieures dressées, ovales-lancéolée», aiguës, repliées-canaliculées dans leur moitié intérieure, violettes. Lames du stigmate un peu plus courtes que les lanières intérieures du périgone, uniformément violettes, à crêtes deltoïdes non dressées. Etamines de moitié plus courtes que le stigmate, à anthères jaunes. Ovaire fusiforme, long de 1 centimètre, à trois angles saillants. Capsule trigone, longue de 6 à 7 centimètres. Graines très nombreuses, bisériées, aplaties.

 irisDelvMicheliFigure 128 - Iris Delavayi, plante entière et Fig. 129 – Iris Delavayi, Tige fleurie, ½ grandeur naturelle.

Figure 128 - Iris Delavayi, plante entière et Fig. 129 – Iris Delavayi, Tige fleurie, ½ grandeur naturelle.

I. Delavayi est, ainsi que je l’ai indiqué plus haut, une plante semi-aquatique qui doit se cultiver de la même façon que l’Iris Kæmpferi. Il ne peut pas rivaliser avec cette magnifique espèce ; toutefois ses tiges élevées, bien dégagées des feuilles, ses fleurs d’un violet très brillant, largement maculées de blanc, en font une plante décorative, supérieure en tout cas à l’Iris sibirica. Ajoutons qu’il paraît absolument rustique.

Marc Micheli

Nota. – Au moment d’imprimer ces lignes, on nous communique les Iris récoltés par M. Soulié, dans le Thibet oriental, en 1893. Le n° 891 de ces exsiccata correspond absolument à l’espèce que nous venons de décrire. La région explorée par M. Soulié n’est, du reste, pas très éloignée du Yunnan.

 

 

 

 

 

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